Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, August 29, 2010

Ce qui se cache sous nos comptoirs de cuisine...


J'ai entendu le président de l'Association Pétrolière et Gazière du Québec dire que les produits chimiques ajoutés à l'eau et le sable pour faire la fracturation hydraulique afin de sortir le gaz naturel emprisonné dans les formations de l'Utica au Québec sont des produits que l'on trouve sous le comptoir de cuisine dans nos maisons. Il a nommé des surfactants, le chlore et de l'acide muriatique. Source: entrevue du 24 août 2010 avec Paul Arcand http://www.985fm.ca/in/paul-arcand-968.html

Commençons par cette dernière substance: l'acide muriatique.

Selon la fiche de la CSST, ce produit peut porter plusieurs noms, comme l'acide chlorhydrique pour les modernes. Je cite : "Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, etc.). L'exposition aux vapeurs et aux brouillards cause une irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires. Les symptômes sont des larmoiements, de la toux, des difficultés respiratoires, de la douleur oculaire, une conjonctivite et des brûlures. Les effets sur les voies respiratoires sont influencés par plusieurs facteurs dont la taille des particules du brouillard, le site de déposition, la concentration et le taux d'humidité." Source: http://www.reptox.csst.qc.ca/Produit.asp?no_produit=96453&nom=Acide+muriatique#Toxicite

Maintenant, le chlore.

Ici, je me fie aux données de Lenntech (Lenntech fut créée en 1993 par des membres de l'Université technique de Delft aux Pays Bas. Jusqu'a récemment, l'entreprise se trouvait au sein du campus de l'Université. Les principaux objectifs de l'entreprise sont de: développer, dessiner, construire et installer des systèmes propres pour l'environnement, de traitement de l'eau et de purification de l'air dans le monde entier.)

Le problème, c'est que le chlore en soi est un gaz. André Caillé devait donc parler d'un dérivé du chlore utilisé dans la fracturation hydraulique, mais lequel?

Toujours selon Lenntech: " Les usines de traitement d'eaux et d'eaux usées utilisent le chlore pour réduire la quantité de micro-organismes qui peuvent propager des maladies aux hommes dans l'eau (désinfection)." Je peux donc en conclure que l'usage du chlore dans la fracturation hydraulique joue le rôle de biocide dont parle l'industrie (voir page 91-92 de la "Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (Canada) - Courant de changement : La pérennité de l’eau et des secteurs des ressources naturelles du Canada." (pdf de 168 pages) http://www.nrtee-trnee.com/fra/publications/courant-changement/courant-de-changement-rapport-eau-fra.pdf )

Les dangers à être exposé au chlore? Selon Lenntech: "Respirer de petites quantités de chlore pendant des périodes courtes affecte le système respiratoire. Cela peut aller de toux et de douleur à la poitrine à la rétention d'eau dans les poumons. Le chlore irrite la peau, les yeux et le système respiratoire." Et l'environnement? "Une fois dans l'air ou dans l'eau, le chlore réagit avec d'autres produits chimiques. Il se combinent avec des éléments inorganiques pour former des sels de chlorure et, avec des composés organiques pour former des produits organiques chlorés...Le chlore provoque des dommages environnementaux à des concentrations faibles. Le chlore est spécialement nocif pour les organismes vivant dans l'eau et le sol."

Et le dernier, mais pas le moindre, les surfactants.

Ou les agents tensioactifs pour les français. Selon Wiki, au Canada, on dit aussi surfactifs. Il y en a plusieurs. Lesquels seront utilisés au Québec? Selon une présentation à l'Université de Pittsburgh, le surfactant utilisé dans la formation Marcellus est l'isopropanol. Source (page 8): http://www.temple.edu/environment/NRDP_pics/shale/presentations_TUsummit/Vidic-Temple-2010.pdf .

Selon The Dow Chemical Company, qui utilise l'acronyme IPA, "care must be exercised to minimize environmental releases due to IPA’s flammability, which is one of its largest risks. Large release – Industrial spills or releases are infrequent and often controlled. A spill poses a significant flammability issue. Emergency response personnel generally respond with a controlled burn that limits over-exposure or uncontrolled burning." Porté à s'enflammer facilement, hein? De plus: "Overexposure to IPA can cause irritation to the eyes, nose and throat, and may produce central nervous system depression. These effects are typically mild and end shortly after exposure is terminated, not showing any permanent adverse health affects. In coordination, confusion, hypotension, hypothermia, circulatory collapse, respiratory arrest and death may follow a longer duration or higher levels. Chronic, prolonged or repeated overexposure to IPA has produced adverse liver effects and kidney effects and/or tumors in male rats. Such effects are believed to be species-specific, however, and unlikely to occur in humans." Et dans l'environnement? Heureusement, l'isopropanol se dégrade rapidement dans l'eau et dans l'air, et semble relativement inoffensif pour les êtres vivants. Source: http://www.dow.com/productsafety/finder/iso.htm

Ces trois produits qu'André Caillé suggère sont inoffensifs parce qu'on peut les trouver dans nos armoires, c'est de la poudre aux yeux. Relâchés dans l'environnement, soit sur la surface en contact avec les humains et les autres organismes de nos écosystèmes, ou soient injectés à 1 kilomètre de profondeur sans suivi et sans contrôles, ils deviennent des contaminants dilués, certes, mais à grande échelle.

Et des questions importantes demeurent: comment et avec quoi réagira le chlore utilisé dans les fluides hydrauliques injectées par fracturation hydraulique dans les puits de gaz de schiste? Et de quels surfactants André Caillé fait-il référence? On en sait un peu plus. Un tout petit peu...

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