Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, August 21, 2010

Les gazières s'installent dans la campagne du Colorado

Photo: Christopher LaMarca

Des centaines de lumières brillantes percent la noirceur de la nuit, des phares qui annoncent les foreuses qui pulsent nuit et jour pour extraire le gaz naturel emprisonné dans dans le sol des milliers de pieds sous terre. Durant les dernières années, les compagnies comme ExxonMobil, Chevron et la compagnie Canadienne EnCana, encouragée par l'administration Bush et le Congrès, ont foré des milliers de puits dans la région la plus riche en gaz naturel des États-Unis, dont 90% sont sur des terres privées.

Les compagnies d'énergie qui ont obtenus les droits miniers peuvent tracer une route et installer un puits derrière ou devant la maison de n'importe qui, puisqu'elles peuvent s'installer jusqu'à 150 pieds d'une maison. Il y a presque 5,000 puits ans Garfield County, dont la majorité ont été forés depuis les 5 dernières années. Les compagnies de gaz prévoient forer au moins 7,000 puits de plus d'ici 2015. Ce qui fait que pour des milliers de gens, des trous béants pour recevoir les eaux usées, des tours de forage de 100 pieds de haut, et des nouvelles routes de terres pour le transport d'équipement lourd font désormais partie du paysage. Et ce n'est pas terminé: encouragés par les prix élevés du pétrole et un intérêt accru dans le gaz naturel (car la combustion du gaz naturel émet la moitié des gaz à effet de serre que le charbon), les compagnies de gaz ont les réserves potentielles dans plus de 20 états (et le Québec!).

Ceci est venu avec un prix cher à payer: les ranchers et les propriétaires terriens décrivent un paysage qui non seulement a l'air différent, mais s'est transformé d'une façon effrayante. Il y a à peine 4 ans, un puits défectueux a laissé échappé du benzène, un cancérigène, et du méthane dans un ruisseau qui traverse la propriété de Lisa Bracken. L'eau avait des bulles comme une liqueur douce, dit-elle, et une multitude de crapauds et de truites sont morts. D'ailleurs, EnCana travaille toujours à nettoyer le déversement. Son voisin Steve Thompson, un machiniste qui s'est installé ici il y a plus de 30 ans de cela avec son épouse, dit que les roselins qui viennent à sa mangeoire portent des tumeurs visibles sur leur tête.

Dee Hoffmeister, 71 ans, avait constamment la nausée depuis que Bill Barrett Corp. a foré 8 puits à 800 pieds de son perron en 2005. Un échantillon d'air qu'elle avait prélevé et a fait analysé a détecté du benzène et du toluène, produits chimiques qui provoquent des étourdissements et des tremblements. Pourtant, Barret affirme que ses propres tests indiquent que l'air est sain. Après qu'un réservoir près de sa maison ait explosé l'année passée, elle a passé 2 jours à l'hôpital. L'ONG Natural Resources Defense Council a cumulé des douzaines de plaintes similaires du Wyoming au Nouveau Mexique.

Peut-être que le gaz naturel est l'un des combustibles fossiles qui brûle le plus proprement, mais l'extraction est une sale affaire. Quand les compagnies veulent percer le roc pour augmenter le flot du gaz, elles injectent un mélange d'eau, de sable et des produits chimiques (dont la recette est souvent un secret commercial): le procédé est appelé fracturation hydraulique, ou "fracing". Jusqu'à 30% du mélange demeure sous terre, bien qu'aucune agence de l'état ou du fédéral n'a étudié les effets à long terme.

Grâce à la législation sur l'énergie de 2005 du Président Bush, fracing est excempté de la surveillance de l'EPA. Mais l'ONG Endocrine Disruption Exchange, un groupe qui fait la promotion de la santé environnementale, a passé les dernières années à scruter l'information publique pour s'informer des produits chimiques livrées aux compagnies de gaz et ont identifié 200 produits possiblement utilisés, comme l'arsénic et le mercure. 93% sont liés à au moins un effet nocif sur la santé, comme des problèmes respiratoires, du cerveau et de la thyroïde.

Des évaluations officielles de l'air et de l'eau dans le comté de Garfield sont difficiles à trouver. Une étude faite par le Saccomanno Research Institute tout près, n'a pas détecté de crise de santé épidémique, mais a remarqué que les gens de la place souffrent d'un nombre disproportionné de problèmes respiratoires. Une autre étude demandée par l'état du Colorado, a sonné l'alarme: un risque élevé de cancer près de certains puits à cause du benzène. Les locaux plaident pour une enquête de l'EPA, mais n'ont pas été entendus jusqu'à date. Un porte-parole de l'EPA à Washington dit que l'agence croit que l'état et les autorités locales font le nécessaire. Wes Wilson, un scientifique sénior au bureau de Denver de l'EPA pour plus de 30 ans dit que le gouvernement "dort au volant". Il ajoute: "Quand j'ai commencé à travailler ici, nous trouvions des solutions aux mystères environnementaux. Maintenant, on est assis à nos bureaux et ne faisons vraiment rien."

Quelques résidents se sont pris en main et ont entrepris des mesures légales contre les compagnies de gaz. Laura Amos, 45 ans, un guide de chasse, porte un tumeur rare sur sa glande surrénale depuis que EnCana a foré 4 puits près de sa propriété en 2001. Pendant que la compagnie forait, le couvert de son puits d'eau potable a explosé et de l'eau grisonnante pleine de bulles en est sorti. La compagnie s'est faite rassurante: l'eau était bonne à boire et elle, son mari et son jeune enfant ont continué à la boire. 2 ans après avoir détecté son tumeur, qui est lié au produit chimique appelé 2-BE, une substance qu'EnCana admet avoir utilisé dans la fracturation hydraulique dans les puits tout près. Une parti de l'entente hors cour de 2006, Laura a promis d'arrêter de parler du procès: elle a pris l'argent pour déménager.

Parmis les résidents qui n'ont pas déménagé, plusieurs ont installé des filtres à air et n'uilisent plus l'eau du robinet. Certains lavent même leurs enfants avec de l'eau embouteillée. "Ceci est notre maison et nous ne voulons pas aller ailleurs" dit Patty Thompson, qui vit avec son mari dans une maison qu'ils ont construit de leurs mains. Ils sont tous les deux dans la soixantaine et ont des problèmes respiratoires depuis que les puits de gaz sont apparus. Steve se plaint de douleurs aux jointures et de problèmes de mémoire. Un soir, pendant que le soleil baissait au-dessus des mesas, Patty marchait dans sa propriété de 90 acres avec un paysage prenant des foreuses dans la vallée: "Tu t'habitue à voir au-delà des puits et à apprécier la beauté malgré eux" dit-elle.
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"Unwell

Hundreds of white lights burn in the blackness, beacons of the drill rigs that pound day and night, pulling natural gas from thousands of feet below the ocher soil. For the past several years, corporations like ExxonMobil, Chevron, and Canada-based EnCana, with the encouragement of the Bush administration and Congress, have sunk thousands of wells here in one of the most gas-rich regions of the country—90 percent of them on private land.

Energy companies that hold leases to underground mineral rights can cut a road and place a well pad on just about anyone's back 40—or front yard, for that matter, since they can drill within 150 feet of a home. There are nearly 5,000 wells in Garfield County, the vast majority drilled in the past five years; gas companies plan to punch at least 7,000 more by 2015. So open pits, 100-foot-tall drill rigs, and freshly graded dirt roads carrying heavy equipment have become part of the scenery for thousands of people. And there's more to come: Encouraged by high oil prices and new interest in natural gas (whose carbon emissions are half those of coal), gas companies are eyeing potential reserves in more than 20 states.

...the action has come at a hefty price. Ranchers and landowners describe a landscape that not only looks different, but has become downright frightening. Four years ago, a faulty well leaked benzene, a carcinogen, and methane into the creek that runs through Lisa Bracken's property. The water fizzed like soda pop, she says, and scores of frogs and trout went belly-up. (EnCana says it's still cleaning up the spill.) Her neighbor Steve Thompson, a machinist who moved here more than 30 years ago with his wife Patty, says the finches that frequent his bird feeders have developed visible tumors on their faces.

Seventy-one-year-old Dee Hoffmeister felt constantly nauseated after Bill Barrett Corp. drilled eight wells within 800 feet of her front porch in 2005; an air sample she collected and had tested revealed the presence of benzene and toluene, which can cause dizziness and tremors. (Barrett says its own tests show the air is safe.) After a holding tank near Hoffmeister's home exploded last year, she was hospitalized for two days. The Natural Resources Defense Council has gathered dozens of similar complaints in states from Wyoming to New Mexico.

Gas may be one of the cleaner fossil fuels, but drilling for it is dirty business. When companies want to loosen underground rock in order to increase the flow, they inject a sludge of water, sand, and chemicals (the exact ingredients are considered proprietary), a process called hydraulic fracturing, or "fracing." Up to 30 percent of the sludge remains underground, though no state or federal agency has studied its long-term effects.

Thanks to President Bush's 2005 energy bill, fracing is exempt from monitoring by the epa. But the Endocrine Disruption Exchange, an environmental-health advocacy group, has spent the past several years digging for public information about chemicals shipped to the gas companies and has identified 200 likely ingredients, including arsenic and mercury; 93 percent are associated with one or more adverse health effects such as respiratory problems and brain and thyroid disorders. "I panic for the people who live over there," says the group's director, Theo Colborn, a birdlike 81-year-old who lives in Paonia, over the mountains from Silt.

Official evaluations of the air and water in Garfield County are hard to come by. One study, by the local Saccomanno Research Institute, found no widespread health crisis, but noted that locals suffer disproportionately from respiratory troubles. Another, conducted by the state of Colorado, warned of an elevated risk of cancer near some well sites due to the presence of benzene. Locals' pleas for an epa investigation have gone unheeded; an epa spokesman in Washington says the agency "believes that the state and local authorities are taking the appropriate actions." Wes Wilson, a senior scientist in the agency's Denver office for more than 30 years, says the government has been "asleep at the wheel." He adds, "When I first started here we used to solve environmental mysteries. Now we sit around and basically do nothing."

A few residents have taken matters into their own hands by filing lawsuits against the gas companies. Laura Amos, 45, a hunting guide, developed a rare tumor on her adrenal gland after EnCana dug four wells near her property in 2001. While the company drilled, she says, the cap on her water well blew off and fizzy gray liquid spewed out. The company assured her the water was fine, and she and her husband and toddler continued to drink it. Two years later Amos discovered the tumor, which is associated with a chemical called 2-BE—a substance EnCana admitted it had used in fracing the nearby wells. As part of a 2006 settlement, Amos promised to stop talking about the case; she used the money to move away.

Among the residents who've stayed, many have installed air filters and stopped using tap water; some even bathe their children in bottled water. "This is our home, and we don't want to go anywhere else," says Patty Thompson, who lives with her husband in a cabin they built themselves. Both in their 60s, they say they've had trouble breathing since the gas wells arrived; Steve complains of joint pain and memory trouble. One evening, as the sun dropped behind the mesas, Patty walked to a cliff on her 90-acre property with a stunning view of the rigs in the valley below. "You learn to look past the wells," she said, "and see the beauty beyond them.""

Excerpts from article written by Rebecca Clarren published in Mother Jones here: http://motherjones.com/photoessays/2008/11/unwell

The people of Quebec want to know what it's going to be like after the wells start popping up here and there in the St-Lawrence Valley? Just look at what is happening in the 'States, folks!

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