Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, July 24, 2011

Agriculture - un meilleur cochon

Photo: zmojournal.blogspot.com

Voici une traduction libre d'une opinion publiée dans le journal The New York Times.

Au mois de mai, j'ai visité l'Iowa, surtout pour en apprendre plus sur l'agriculture qu'on appelle conventionnelle: les fermes de plusieurs milliers d'acres qui cultivent le maïs-grain et le soya, planté, soigné et récolté mécaniquement. (ce que nous appelons au Québec "de la grande culture"). Il y a aux États-Unis encore ce que nous appelons l'agriculture traditionnelle, alternative ou non-conventionnelle, surtout dans le nord-est. À cause des conditions gagnantes de l'Iowa, le topsoil, le climat, la topographie et le climat, cet état est parmi les meilleurs pour l'agriculture en Amérique du Nord, et il s'y pratique une variété de méthodes de faire l'agriculture.

À Dyersville, j'ai trouvé Becker Lane Organic Farm, une opération biologique de 2e génération gérée par Jude Becker. C'est une visite incontournable quand on visite l'Iowa. Jude Becker n'a que 34 ans, travaille fort et est un homme décidé. Il a commencé à faire de l'agriculture en 1997 sur une terre louée de sa grand-mère. Jude est la 6e génération à travailler sur ces terres. Il a commencé avec des tracteurs empruntés et 7 cochons. Depuis, il a voyagé en Europe pour étudier les techniques biologiques et élève maintenant 5,000 porcs par année sur 300 acres. Il a 5 employés, dont un vendeur à plein temps.

Si ce n'était que pour le goût de la viande, son histoire illustre bien le succès. Le porc de Becker est l'un des meilleurs que je n'ai jamais goûté. Mais quand on visite sa ferme, qui n'est pas petite, vu qu'il élève 400 porcs à la fois, tout en faisant la rotation de ses récoltes, sub-divisant ses terres en ordre qui semble logique, vous commencez à comprendre comment l'agriculture peut être pratique, éthique et belle à la fois.

C'est facile à voir que Becker pense de même, également. "Si j'étais quelqu'un d'autre, je serais jaloux de moi." dit-il.

D'une certaine manière, Becker fait parti d'une progression naturelle qui a commencé, commercialement, avec Paul Willis. Il y a de cela 40 ans, en revenant d'un voyage au Niger, il a commencé à donner un coup de main sur la ferme familiale à Thornton, en Iowa. Il a commencé avec une seule truie et ses porcelets, en les élevant à la manière ancienne, dehors. Mais quand son entreprise a pris envol, il se sentait à part du modèle industriel tout autour de lui: "On nous coinçait: la tendance était vers l'élevage intensif en bâtisse, et cela ne me tentais pas du tout."

Il a commencé à se demander s'il pouvait mettre sur le marché son porc plus traditionnel comme étant autre chose que d'être "l'autre viande blanche". En 1994, il rencontra le partenaire parfait, Bill Niman. Paul commença à organiser un réseau informel d'éleveurs de porc du midwest qui est maintenant connu sous le nom de Niman Ranch Pork, dont Paul est le gérant.

Paul n'est plus aussi actif sur la ferme comme il l'a déjà été, mais il met environ 400 cochons sur le marché à tous les ans. L'opération Niman Ranch est impressionnante: 500 fermiers sous contrat, 150,000 porcs qui vont à l'abattoir annuellement. Ce nombre est bien modeste quand on pense que la production de porc industriel abat 400,000 porcs par jour. Mais pour les cochons de Niman, c'est la qualité de la vie qui compte, pas la quantité.

Le porc Niman n'est pas bio, mais il est "naturel" dans le sens qu'on lui donnait dans le passé: pas d'antibiotiques, pas de cages ni de stalles. Les porcs se tiennent en groupes et ont l'accès libre à l'extérieur: une vie souhaitée pour tous nos cochons.

La viande produite par les opérations Becker Lane et Niman est dispendieuse: çà coûte 2 fois plus cher que le porc élevé de façon conventionnelle. Ils ne produisent pas autant que les installations industrielles. Mais si vous acceptez le concept que "moins, c'est mieux", c'est-à-dire que si nous produisons, achetons et mangeons moins de viande, nous pouvons nous permettre de produire de la viande de meilleure qualité: moins de médicaments, des animaux mieux traités, ainsi de suite. Ce genre d'élevage coûte plus cher, mais comme dit Becker: "La nourriture n'est pas seulement un tas de choses à être mesuré par le poids et le volume, et il y a une raison pour laquelle la viande produite de façon industrielle coûte juste un petit peu plus que des ordures." C'est une question de quantité versus qualité.

Et c'est évident que la qualité est bien appréciée par le fait que les deux opérations peuvent à peine fournir la demande pour leurs produits. La compagnie Chipotle achète toutes les épaules de porcs disponibles, et la majorité de la production va aux restaurants et aux chaînes d'épicerie partout aux É.-U. Environ la moitié du prosciutto non biologique de La Quercia vient de Niman. Tout leur prosciutto bio vient de Becker Lane.

Pour moi, l'important n'est pas que les cochons sont élevés selon les normes bio ou "naturels"; l'important c'est qu'ils soient élevés correctement. Les antibiotiques et les installations intensives qui sont devenus la norme menacent la santé et le bien-être des cochons et des humains. De plus, le système produit du porc qui n'est pas très bon à manger.http://www.blogger.com/img/blank.gif

Bien que Becker ait choisi de faire l'élevage bio (c'est pas facile parce que la moulée bio est parfois difficile à trouver), il admet que les autres ont de bonnes raisons pour ne pas suivre son exemple. Mais il croit que de petits détails pourraient améliorer toute la production porcine, comme se débarrasser des cages de gestation et l'habitude de donner des antibiotiques de façon routinière. Cela a déjà été fait en Grande Bretagne, en Suède et au Danemark, et le reste de l'Europe devrait suivre bientôt. Puisque davantage de fermiers suivent l'exemple de pionniers comme ceux-là, nous pouvons le faire, nous aussi.

Visitez le site Web de la ferme Becker ici: http://www.beckerlaneorganic.com/

"A Better Sort of Pig

In May, I went to Iowa, primarily to learn more about so-called conventional agriculture, those thousand-acre farms growing corn and soybeans, planted, tended and harvested largely by machine. (We have plenty of the other type — what’s variously called traditional, or alternative, or non-conventional — in the Northeast.) But thanks to an auspicious combination of topsoil, climate, topography and weather, Iowa is among the best locales for farming in North America, and I saw a wide range of practices.

In Dyersville, I found Becker Lane Organic Farm, a next-generation organic operation run by Jude Becker. (When I told Michael Pollan I would be driving around Iowa, he said I’d be making “a huge mistake” if I didn’t visit Jude Becker; he was right.)

Jude Becker is young (34), hard-working and determined. He began farming in 1997 on land leased from his grandmother (he’s the sixth generation to farm this land), with borrowed tractors and seven pigs. He’s since traveled to Europe to study organic techniques and is now raising 5,000 pigs a year on 300 acres; he has five employees, including a full-time salesperson.

If for no reason other than taste, this is a success story: Becker’s pork is among the best I’ve ever had. But when you see his operation, which is far from small — he’s raising 400 pigs at a time, along with rotating crops throughout pie-shaped sectors of his acreage, in a scheme that seems logical and orderly — you start to appreciate just how practical, ethical and simply beautiful sustainable farming can be.

Becker himself clearly appreciates it. “If I were someone else I would be jealous of me,” he tells me.

Becker, in a way, is part of a natural progression that, commercially at least, began with Paul Willis. Some 40 years ago, Willis — having returned from a stint in the Peace Corps in Nigeria — began helping out on the family farm in Thornton, Iowa, about 150 miles northwest of Dyersville. Starting with a single sow and her piglets, Willis raised pigs the old-fashioned way — outside — but as his business grew, he felt himself apart from an increasingly industrial format: “We were being squeezed: the trend was towards more and more confinement, and it didn’t appeal to me.”

He began wondering whether he could market his more traditional pork as something besides “the other white meat.” And, in 1994, he met the perfect partner, Bill Niman (a friend of mine, a gem of a human and a man who ranks high among those who’ve brought naturally raised meat to the fore in the last 20 years or so). Paul began to organize a loose network of Midwestern pork farmers into what’s now Niman Ranch Pork, which Paul manages. (Bill Niman is no longer involved with Niman Ranch.)

Paul himself is not as active a farmer as he was, but he still brings about 400 pigs to market each year. (I hung out with about 50 of them in Paul’s pasture one gorgeous day; afterwards, Paul and I headed into town for breakfast at the Chit Chat Café.) The Niman Ranch operation is impressive: 500 farmers under contract, 150,000 pigs a year (including Paul’s contribution) are sent to slaughter. This number pales a little when you consider that industrial pork producers kill 400,000 pigs a day, but given that the Niman pigs are treated well it’s a number that matters.

Niman pork is not organic, but it’s “natural” in the old-fashioned sense: no antibiotics, no stalls or crates, the pigs hanging out in groups with unrestricted access to outside; pretty much the way you want your pigs to be treated.

The meat produced by both the Becker Lane and Niman operations is expensive — it costs at least twice as much as conventionally raised pork — and they don’t produce all that much, at least by industrial standards. But if you buy the “less is more” argument — that is, if we produce, buy and eat less meat we can afford to make that meat higher quality: fewer drugs, better-treated animals and so on. That treatment costs money, but as Becker says, “Food isn’t just a pile of stuff to be measured by weight and volume, and there’s a reason industrially produced meat is just a little more expensive than garbage.” It’s a quantity versus quality argument.

That the quality is appreciated is evident from the fact that neither operation can keep up with demand. Chipotle buys all the pork shoulder that Niman Ranch offers them, and much of the rest goes to restaurants and supermarket chains around the country. About half of the non-organic prosciutto made by La Quercia comes from Niman; all of their organic prosciutto comes from Becker Lane. (Both, by the way, are better than almost all of the Italian prosciutto you can buy in the States, and as good as much of the considerably more expensive Spanish stuff.)

To me, the biggest issue is not whether pigs are raised organically or “naturally”; it’s whether they’re raised well. The prophylactic antibiotics and containment that have become routine practice threaten the health and welfare of both pigs and humans; the system also produces pork that doesn’t make very good eating.

While Becker has chosen to farm organically (not easy, because organic grain can be hard to come by), he acknowledges that others have good reasons not to. But he believes there are simple things that can improve all pork production, like getting rid of gestation crates and routinely administered antibiotics. That’s been already done in the U.K., Sweden and Denmark, and it’s scheduled to happen in much of the rest of Europe as well. When more farmers follow the example of pioneers like these, we can do the same."

Article written by Mark Bittman published here:
http://opinionator.blogs.nytimes.com/2011/07/19/a-better-sort-of-pig/
Photo: nochoiceatall.blogspot.com

No comments:

Post a Comment