Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, September 26, 2011

Gaz de schiste - la colère après les remords


Le dossier du gaz de schiste est un peu plus avancé dans l'état voisin de New York qu'il ne l'est au Québec. C'est pourquoi je pense important de suivre de près les réactions des résidents de cet état vis-à-vis les activités gazières et les actions de leur gouvernement.

Avant que le moratoire a été déclaré dans l'état de New York, du forage avait déjà débuté, et plusieurs citoyens avaient signé des autorisations pour qu'on vienne forer sur leur terre, avant que le dossier fasse scandale dans les médias. Plusieurs de ceux qui ont déjà signé le regrettent amèrement maintenant qu'ils en savent un peu plus sur les tenants et aboutissants de ce geste. Le regret et la honte ont fait place à la colère et la révolte.

Voici la traduction libre de quelques individus qui partagent leur expérience.

Les remords nourrissent la révolte contre la fracturation.

Comme j'ai dit dans mon reportage du 23 septembre dans le journal The New York Times, plusieurs propriétaires terriens qui ont loué leur terre pour le forage à la recherche du gaz naturel dans la partie nordique de l'état de New York commencent à regretter leur décision.

Des millions d'acres sont loués par des compagnies avides d'exploiter le schiste du Marcellus, et des dizaines de milliers de propriétaires terriens ont signé des baux, bien que ni l'association de l'industrie gazière ni les législateurs de l'état n'ont des statistiques précises sur le sujet.

Le groupe environnemental Citizens Campaign for the Environment a décidé de tenter de cumuler les données. Dans un rapport rendu public en juillet, le groupe disait qu'il avait réussi à identifier 20,000 baux dans 8 comtés dans la région des Finger Lakes, une région de 602,000 acres de superficie. Donc environ 30% des terres de ces comtés sont louées.

Dans les comtés comme Tompkins et Cortland, environ 40% des terres sont louées, selon le rapport.

Ellen Harrison, une scientifique en environnement à la retraite qui vit dans Tompkins County, a organisé le groupe appelé "Fleased" qui est composé de propriétaires terriens qui tentent de terminer leurs baux. Elle dit qu'à l'époque, il y a plusieurs années de cela, cela semblait avoir du sens que de signer ces baux. Selon elle, à ce moment-là, les risques environnementaux qui viennent avec la fracturation hydraulique horizontale, le procédé utilisé pour extraire le gaz du schiste dense, n'étaient pas sujet de débat si chauds comme ils le sont aujourd'hui.

À part de l'argent et la promesse de recevoir des paiements de redevances sur la vente du gaz, plusieurs teneurs de ces baux pensaient que le gaz naturel était une source d'énergie alternative au charbon qui était plus propre, selon elle.

"Nous consommons du gaz." dit-elle. "Nous ne voulions pas faire du pas dans ma cour."

La promotion faite par les représentants des gazières, connus sous le nom de "landsmen", était efficace, selon elle. Tous vos voisins signent, disaient ces émissaires, tout si bien en faire partie vous aussi, dit Mme Harrison en répétant les paroles de ces gens-là.

Pourtant, 3 procureurs général de New York, Eliot Spitzer, ensuite Andrew M. Cuomo, et maintenant Eric Schneiderman, ont reçu des plaintes venant des propriétaires terriens sur les tactiques de vente sous pression des landsmen. Quand il était procureur général en 2009, M. Cuomo avait accusé Fortuna Energy, maintenant Talisman Energy, d'utiliser des tactiques trompeuses et fallacieuses de l'industrie pour obtenir des baux et faire des pressions auprès des propriétaires pour prolonger leurs ententes, incluant des menaces d'obtenir des droits de rétention contre les propriétés.

Pour éviter d'être traîné en cour par l'état de New York, la compagnie a retiré tous les droits de rétention, retiré ses lettres de prolongement aux propriétaires terriens et payer $192,500 à l'état. Bien que les lois de l'état protège un peu les propriétaires terriens, plusieurs disent que les problèmes persistent.

Dryden, une municipalité dans le comté de Tompkins, a passé un règlement interdisant le forage dans son territoire. Des propriétaires terriens comme Marie McRae, âgée de 67 ans, qui avait loué 13 acres sur sa terre où elle vit et prend des chevaux en pension, est devenue une opposante passionnée aux forages. Elle dit qu'elle fait du porte à porte pour cumuler des signatures afin de faire passer l'interdiction de forer et maintenant est en campagne auprès des élus de la municipalité qui ont approuvé l'interdiction pour que l'interdiction demeure en place et intouchée.

Les élus qui y sont opposés comme Deb Shigley, une républicaine, dit que la municipalité a agit trop vite en instaurant une interdiction qui pourrait être renversée en cour juridique. (Une gazière a déjà entamé un procès dans ce sens)

Mme Shigley insiste pour dire que l'interdiction entrave aux droits des propriétaires terriens qui se fient aux revenus venant des forages pour vivre. Elle ajoute qu'elle a peu de sympathie pour ceux qui sont en train de changer d'idée.

"Si vous avez signé un contrat, vous ne pouvez plus dire que vous n'étiez pas au courant et que maintenant vous n'en voulez plus." dit-elle. "Vous avez accepté l'argent et vous devez respecter votre contrat."

Du côté opposé, Mme McRae paie pour des annonces dans les journaux pour attirer les votes en faveur de ses candidats. Elle dit qu'elle est devenue une activiste anti-forage en partie parce qu'elle se sentait coupable. "Je dois faire ceci." dit-elle. "J'ai signé mon nom au bas de ce bail, et je pressens que ce que j'ai fait, c'est leur donner la permission de violer ma terre."

Tandis que l'état travaille à finaliser les règlements autour des forages après avoir reçu les commentaires du public dont la période termine en décembre, ce n'est pas clair si les plusieurs régions qui sont louées pour le forage vont réellement voir les compagnies venir forer des puits, à cause des interdictions, les litiges et la quantité sans cesse grandissante des teneurs de baux qui regrettent leur décision.
Photo: MarcellusEffect.blogspot.com
"Remorse Breeds Rebellion Against Fracking

As I report in Friday’s Times (September 23), many landowners who leased their lands for natural gas drilling in upstate New York are now having second thoughts.

Millions of acres are under lease by companies eager to exploit the Marcellus Shale, and tens of thousands of landowners have signed leases, although neither the gas industry’s trade association nor state regulators have precise figures.

The environmental group Citizens Campaign for the Environment set out to keep track. In a report issued in July, it said it succeeded in identifying 20,000 leases in eight counties in the Finger Lakes region covering 602,000 acres; that amounts to roughly 30 percent of the counties’ land.

In counties like Tompkins and Cortland, about 40 percent of the land is under lease, the report said.

Ellen Harrison, a retired environmental scientist in Tompkins County who organized a group dubbed “Fleased,” made up of landowners who are trying to end their leases, said that several years ago it seemed to make sense to sign the leases.

Back then, she said, the environmental risks surrounding horizontal hydraulic fracturing, the process used to extract gas from dense shale, were not as widely debated as they are today.

Aside from the money and promise of royalty payments on any gas sales, she said, many leaseholders viewed natural gas as a cleaner alternative to coal as a source of energy.

“We use gas,” she said. “We didn’t want to be Nimby.”

The pitch from the gas companies’ representatives, known as landsmen, were effective, she said. All of your neighbors are signing up, these emissaries would say, and you might as well be part of it, Ms. Harrison recounted.

Yet three New York attorneys general — Eliot Spitzer, then Andrew M. Cuomo, and now, Eric Schneiderman — have fielded complaints from landowners about the landsmen’s pressure tactics. As attorney general in 2009, Mr. Cuomo accused Fortuna Energy, now Talisman Energy, of using “industry-prevalent misleading and deceptive tactics” to secure leases and then pressure landowners into extensions, including the threat of obtaining liens against properties.

To avoid being sued by New York State, the company agreed to remove any liens, rescind its extension letters to landowners and pay $192,500 to the state. Although state law offers some protections to landowners, many say the problems persist.

Dryden, a town in Tompkins County, recently passed a ban on drilling. Property owners like Marie McRae, 67, who leased 13 acres of the land where she lives and boards horses, have become passionate anti-drilling advocates. She said she knocked on doors to get signatures for the drilling ban and is now campaigning for the town board members who approved it so that the ban will remain intact.

Opposing candidates like Deb Shigley, a Republican, said the town “moved too quickly” in passing a ban that possibly could be overturned in court. (A natural gas company has already sued to pursue that goal.)

Ms. Shigley contends that the ban interferes with the rights of landowners who are counting on the drilling income. She adds that she has little sympathy for those undergoing a change of heart.

“If you signed the contract, you couldn’t now say, ‘I didn’t know and therefore I don’t want it,’ ”she said. “You took the money, and you’re under contract.”

On the opposing side, Ms. McRae has been placing newspaper ads seeking votes for her slate of candidates.

She said she become an anti-drilling activist partly out of guilt. “I have to do this,” she said. “I signed my name at the bottom of that lease, and I feel that what I did was give them permission to rape my land.”

As the state works on finalizing drilling regulations after a public comment period that ends in December, it is unclear how many leased areas will actually see wells drilled because of the bans, litigation and the growing ranks of balking leaseholders."

Excerpts of article written by Mireya Navarro published in The New York Times here: http://green.blogs.nytimes.com/2011/09/23/remorse-breeds-rebellion-against-fracking/

Photo: Scott Goldsmith for National Geographic

The shale gas question in New York state is a little ahead of Quebec, so I think it is particularly important to follow what is going on in our southern neighbor. Especially how the people react to the sudden intrusion of shale gas activities in rural and agricultural areas. There is almost no oil or gas extraction going on in Quebec, so people have no idea what is in store for them when it will really start.

In New York, as in everywhere in North America, the small farm is in dire straights. Some farmers had signed with landsmen well before the newspapers and the news made headlines about the shale boom. They were happy to hear that they could get a bit more income from their land while remaining the owners at the surface. But a lot of them regret doing so, and that is the message I want to impart to the people of Quebec: is the money really worth it?

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