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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, April 27, 2012

Baignade à Québec gâtée par la pollution de Montréal

Photo: Le Soleil, Laetitia Deconinck

Si elle est généralement acceptable, la qualité de l'eau près des plages de la région de Québec ne s'est à peu près pas améliorée pour la baignade depuis 10 ans. Et elle ne le fera vraisemblablement pas avant quel­ques années, puisqu'une bonne partie du problème vient de... Montréal.

Le principal problème que l'eau du fleuve présente pour les baigneurs est sa contamination, plus ou moins grande selon l'endroit, aux coliformes fécaux - un groupe de bactéries vivant notamment dans nos intestins, dont E. coli est le représentant le plus notoire. Or, après d'énormes progrès réalisés dans les années 90, «on peut parler d'une certaine stabilisation», a signalé jeudi le biologiste du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs Ser­ge Hébert, lors des Journées du Saint-Laurent, colloque qui se termine aujourd'hui, à Québec.

D'après les données colligées par son ministère, indique M. Hé­bert, les concentrations de coliformes fécaux (c.f.) en amont de la capita­le tournent autour de 100 à 150 c.f./ 100 ml, et de 180 à 220 en aval. Par comparaison, la norme pour la baignade est de 200 c.f./100 ml, norme qui est dépassée environ une journée sur quatre en moyen­ne dans la région.

D'où proviennent toutes ces bac­téries? «Si on regarde la qualité de l'eau en amont de Montréal, on constate qu'elle est bonne, a expliqué M. Hébert lors de son allocution. Les masses d'eau provenant des Grands Lacs sont de bonne qualité du point de vue des paramètres examinés (coliformes, phos­phore, ammoniac, nitrites, nitra­tes, chlorophylle a et matières en suspension).»

Cependant, a-t-il poursuivi, «la Ville de Montréal, tout comme la station d'épuration de la rive sud [à Longueuil] ne désinfectent pas leurs eaux usées. Alors, on a une forte contamination bactériologique, avec des décomptes qui dépassent nos limites supérieu­res de détection, qui sont à 6000 c.f./100 ml, et probablement que ça se situe autour de l'ordre de 100 000 c.f.» - ce qui représente 500 fois la norme pour la baignade. Les concentrations et, surtout, les énormes volumes rejetés par la région la plus habitée au Québec sont tels que le panache de pollution bactériologique s'étend jusqu'ici.

Il est pour l'instant impossible de chiffrer précisément la part de la pollution montréalaise dans le décompte de c.f. de Québec, puisque «cela n'a pas encore été modélisé», dit M. Hébert.

Mais il est tout de même d'avis qu'«à partir du moment où la région de Montréal va faire sa désinfection, on n'aura plus 100-150 c.f./100 ml, ça va être beaucoup moins que ça».

Pas de règlement

Bonne nouvelle, cependant, la Ville de Montréal a déjà un projet de station de désinfection dans ses cartons, dont l'ouverture est prévue pour 2015.

À la Ville de Longueuil, on plaidait jeudi que le Cen­tre d'épuration Rive-­Sud (qui dessert aussi Boucherville, Brossard et Saint-Lambert) procède déjà à une «décantation physico-chimique [permettant] un abaissement des colifor­mes variant de 60 à 80 %, et que la municipalité avait toujours respecté les exigences du MDDEP». La Ville ne semble pas avoir l'intention d'amé­liorer ses installations à court terme - du moins, pas avant «les horizons 2025 et 2040».

Alors, comment se fait-il que les «exigences du MDDEP» permettent de tels rejets ? Au Ministère, l'ingénieur Robert Tétreault, du service des eaux municipales, explique qu'actuellement, «il n'y a pas de règlement sur les rejets d'eaux usées municipales».

Les villes ont tout de même des critères à respecter, mais quand Montréal s'est dotée d'équipement d'assainissement, dans les années 80, la désinfection se faisait avec du chlore, ce qui était nocif pour l'environnement et la santé humaine. Le procédé a donc été arrêté - et il a fallu tout ce temps pour trouver une autre solution...

À l'origine, Longueuil devait elle aussi désinfecter au chlore, mais le projet n'a pas quitté les tables à dessin pour les mêmes raisons."

Article écrit par Jean-François Cliche paru dans Le Soleil l'an passé ici: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201110/27/01-4461933-baignade-dans-le-fleuve-a-quebec-les-bacteries-fraient-depuis-montreal.php




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