Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, July 13, 2012

La rivière Yamaska

Les effets du phosphore dans la rivière : prolifération d’algues et de cyanobactéries (algues bleues).
(Photo : OBV Yamaska)
"Seconde ronde d’échantillonnages
La Yamaska ne se porte guère mieux
Alain Charpentier - 8 juillet 2012

L’OBV Yamaska a présenté le 21 juin dernier les résultats de son échantillonnage effectué sur le territoire de Saint-Hyacinthe pour l’année 2011. Cette démarche s’inscrit dans l’analyse du bassin versant de la Yamaska entamée en 2010. Les résultats présentés à l’Hôtel de Ville de Saint-Hyacinthe par Mme Catherine Laurence-Ouellet, présidente de l’OBV Yamaska, ont permis de voir que depuis le début des analyses, la situation de la Yamaska ne s’est guère améliorée.

Saint-Hyacinthe pollue la Yamaska

L’eau qui sort de la Ville de Saint-Hyacinthe est de moins bonne qualité qu’à son entrée : par exemple, le taux de coliformes fécaux présent dans la Yamaska est de 70 UFC/100 ml à l’entrée de Saint-Hyacinthe, alors qu’il est de 400 UFC/100 ml à la sortie de la Ville [1]. La qualité de l’eau passe donc de « bonne » à « satisfaisante » pour ce critère. Dans le cas du phosphore est des matières en suspension, les deux autres paramètres à considérer pour évaluer l’état de santé de la rivière, ils ont aussi augmenté après le passage de la Yamaska dans Saint-Hyacinthe. Point positif, la qualité de l’eau de la Yamaska va néanmoins en s’améliorant et la Ville de Saint-Hyacinthe a fait beaucoup de travail dans ce domaine depuis 2010.

Comme en 2010, on a établi treize stations d’échantillonnage le long de la Yamaska à Saint-Hyacinthe. Trois d’entre elles retiennent principalement l’attention : celles situées sur les ruisseaux Mercier (à la Providence, à la Métairie), Décharge des Douze (ruisseau Donat-Giard) et Daignault (à la Providence). L’état de santé de ces tributaires avait déjà été considéré comme préoccupant dans l’analyse de 2010. Depuis, cet état s’est maintenu ou s’est très légèrement amélioré.

La Décharge des Douze : légère amélioration

Dans la Décharge des Douze (aussi nommé ruisseau Donat Giard, il part des carrières St-Dominique pour traverser des terres agricoles et le Boisé des Douze), les taux de phosphore, de matières en suspension et de coliformes fécaux ont diminué de manière substantielle (de près du tiers dans chacun des paramètres). Cependant, ce ruisseau présente le plus haut niveau de matières en suspension de toute l’étude avec 46 mg/l. Comme cause à ces différents problèmes, on évoque l’érosion ou décrochage des berges, les branchements croisés (égouts sanitaires et pluviaux qui se déversent l’un dans l’autre) et peut-être même les Carrières St-Dominique, mais l’impact de certaines pratiques agricoles est passé sous silence.

Ruisseau Daignault : pas d’amélioration

Dans le cas du ruisseau Daigneault (ou Daignault ?), le taux de coliformes fécaux a diminué à 280 UFC/100ml, ce qui le classe comme « satisfaisant » pour ce critère. Le taux de matière en suspension est demeuré sensiblement le même qu’en 2010. Mais pour ce qui est du phosphore présent dans l’eau, à 230 ug/l, le ruisseau Daigneault affiche un résultat « très mauvais » pour cette catégorie, se classant deuxième derrière le ruisseau Mercier. Pour expliquer ces problèmes, on évoque l’impact possible de la « faune » ou « d’animaux domestiques » (doit-on comprendre « animaux d’élevage » ?… On ne parle sans doute pas de déjections de perruches ou de chats ici). Pour ce qui est du taux de phosphore, on croit que le Golf La Providence pourrait en être en partie responsable avec l’épandage d’engrais et le non-respect de bandes riveraines en bordure du ruisseau qui le traverse. C’est certes à vérifier, mais encore une fois, pas un mot sur les pratiques agricoles ; même que le mot « bétail » est atténué par l’euphémisme « animaux domestiques ».

Ruisseau Mercier : toujours dernier de classe

Pour le ruisseau Mercier (le ruisseau de la Métairie), le portrait est moins réjouissant. Ce cours d’eau, l’un des plus mal en point de l’analyse de 2010, a vu son taux de phosphore augmenter à 250 ug/l, ce qui en fait l’eau la plus phosphorée de tout le territoire. Les coliformes fécaux n’ont pas connu de pointe aussi spectaculaire qu’en 2010 (un niveau de 5500 UFC/100 ml avait été alors atteint), mais ils se maintiennent tout de même à 1100 UFC/100 ml, ce qui le classe deuxième dans cette catégorie après le ruisseau Sirois (Rapide-Plat Nord). Ajoutons à cela que le taux de matières en suspension est demeuré lui aussi important (troisième dans cette catégorie) et nous avons là le cours d’eau le plus mal en point de tout le territoire, et ce, malgré une nette amélioration par rapport à 2010. Parmi les causes de ces problèmes, on suspecte encore une fois des branchements croisés en secteur urbain, mais l’impact que pourraient avoir l’épandage de lisier de porc et le non-respect des bandes riveraines par les agriculteurs en amont est, encore une fois, absent de l’étude.

L’industrie agricole oubliée ?

Dans les démarches annoncées pour 2012, on propose de rencontrer la Ville de Saint-Hyacinthe, les Carrières St-Dominique et le Golf la Providence pour faire un suivi, mais aucune rencontre avec l’UPA ou des exploitants agricoles n’est prévue dans ce plan d’action. Désormais, TOUS les acteurs du milieu économique et industrielle de la MRC doivent mettre l’épaule à la roue, même ceux qui ont été passés sous silence dans cette étude de caractérisation. Enfin, il sera intéressant de voir quel sera l’impact des efforts d’aujourd’hui dans l’étude de 2012."
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[1] Les coliformes fécaux sont des bactéries. Pour les mesurer, on compte le nombre de colonies formées par les bactéries pour calculer « l’unité formant colonie » (UFC) par 100 ml d’eau, par exemple. Une eau de moins de 200 UFC/100 ml est jugée, dans cette étude, de bonne qualité. Le phosphore présent dans l’eau se mesure en ug/l (microgramme par litre). Dans l’analyse, l’eau est jugée de bonne qualité quand le taux de phosphore dissous est de moins de 30 microgrammes par litre. Pour les matières en suspension, on calcule la quantité présente dans l’eau en milligrammes par litre. Une eau de moins de 6 mg/l est de bonne qualité.

Lien: http://www.journalmobiles.com/spip.php?article364
Les matières en suspension dans la Yamaska proviennent de l’érosion des berges ce qui lui donne cette couleur grise.
(Photo : OBV Yamaska)

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