Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, September 3, 2012

Gaz de schiste - La destruction de terres fertiles pour du gaz

Photo: Mike Coppola / J.K. Rowlings
Actor Mark Ruffalo, , professor of engineering at Cornell University, Dr. Anthony Ingraffea, Sean Lennon, and Yoko Ono

Voici une traduction libre d'une lettre d'opinion écrite par Sean Lennon, le fils de John Lennon (The Beatles) et sa mère Yoko Ono, publiée dans le quotidien The New York Times le 28 août 2012.

Sur l'extrémité nord du Delawater County, dans l'état de New York, où la chaîne de montagnes Catskill Mountains se transforme en petites collines, et le cours d'eau Ouleout Creek se faufile vers le nord pour aboutir dans la rivière Susquehanna, il s'y trouve une ferme que mes parents ont acheté avant ma naissance. Mes premiers souvenirs de mon enfance sont de lancer des pierres pour les faire rebondir à la surface avec mon père, et boire du lait non pasteurisé. J'y ai vu des pygarde à tête blanche et des pins majestueux, des abeilles à miel et des framboises. Ma mère avait même planté un cercle de bouleaux blancs autour de la propriété pour nous protéger.

Il y a quelques mois de cela, un voisin près de notre ferme m'a demandé d'assister à une réunion municipale ayant lieu à l'école secondaire locale. Certaines compagnies de gaz à la réunion tentaient de nous vendre leur projet de s'installer dans notre campagne sauvage pour implanter un nouveau gazoduc: cette infrastructure servirait à la fracturation hydraulique. La majorité des résidents présents à cette réunion, beaucoup d'entre eux des fermiers biologiques, étaient ouvertement rebelles à leur projet. Les compagnies gazières ne semblait pas s'en soucier. Ils nous ont donné l'impression que peut importe si on était pour ou contre, ils étaient pour fracturer notre petite communauté.

Vers la fin des années 1970, quand les gens de Manhattan comme Andy Warhol et Bianca Jagger transformaient Montauk et East Hampton en paradis épicurien pour les gens du Studio 54, mes parents, John Lennon et Yoko Ono, se cherchait plutôt une petite ferme laitière. J'ai û apprendre à tirer une vache à la main la première fois que je voyais une vache. Je n'oublierai jamais le moment où j'ai compris que le lait frais est tellement plus sucré que ce que l'on achète à l'épicerie. Bien que j'ai rarement été capable de convaincre mes camarades de classe de Long Island de venir faire un tour à la campagne, j'ai été assez chanceux pour avoir pu pêcher à la truite au lieu d'avoir des leçons de tennis, des endroits pour me baigner dans un cours d'eau au lieu de piscines, et des feux de camps au lieu de la télé par câble.

Bien que mon père soit mort quand j'avais 5 ans, je me suis toujours considéré chanceux de vivre sur la terre qu'il aimait tant: une terre qui se trouve dans une région qui risque d'être détruite très bientôt. Quand les gazières se sont montrées chez nous, j'ai senti que je devais faire de la recherche. J'ai examiné ce qui se passait en Pennsylvanie où des centaines de familles sont prises avec de l'eau potable contaminée, des émanations toxiques dans l'air, des paysages industrialisés, des centaines de camions et de nouvelles routes qui hachurent les étendues sauvages, et une diminution dévastatrice et irréversible des valeurs immobilières.

On fait la promotion du gaz naturel comme étant une énergie propre. Mais quand le gaz vient après avoir fracturé les couches de roc avec environ 5 million de gallons d'eau toxique par puits, le mot "propre" prend une nuance qu'Orwell lui aurait donné. Ne vous laissez pas y prendre. La fracturation hydraulique pour extraire le gaz est vraiment une énergie sale. Cela laisse inévitablement des produits chimiques toxiques dans l'air et dans l'eau. Des études de l'industrie démontrent que 5% des puits peuvent fuir immédiatement, et 60% des puits fuient après 30 années d'existence. Des tuyaux et du béton qui ne se brisent pas, çà n'existe pas. Ils relâchent alors un mélange de produits chimiques qui sont sur une liste de plus de 600 substances toxiques, dont le gaz si terrible pour les changements climatiques, le méthane, du radium, et bien sûr, de l'uranium.

New York a la chance d'avoir la meilleure eau potable de la planète. L'eau de puits sur la ferme de mes parents vient des mêmes bassins versants qui fournissent tous les réservoirs dans l'état de New York. Cela veut dire que si notre eau de cuisine devient contaminée, la ville de New York en souffrira également.

Le gaz naturel produit avec ces méthodes n'aide pas les changements climatiques. Durant les premières 20 années de leur existence, le méthane qui s'échappe des puits et autour des puits, des gazoducs et des stations de compression est 105 fois plus néfaste comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone. En laissant fuir plus qu'une toute petite quantité de méthane, ce gaz est aussi néfaste que le charbon pour le climat; et puisque plus de la moitié des puits fuient éventuellement, cela fait beaucoup de méthane qui fuit. Mais ce qui est encore pire, le schiste gazier contient la plus vaste réserve de gaz naturel au monde, bien des fois plus que ce que notre atmosphère peut absorber. À brûler plus qu'une petite quantité de tout ce gaz rendra le climat invivable, augmentera le prix de la nourriture et rendra les côtes instables pendant des générations.

Quand le maire de New York Michael R. Bloomberg parle des voix raisonnables du centre, il semble penser que les institutions comme le New York State Association of County Health Officials, le American Academy of Pediatrics, le New York State Nurses Association et le Medical Society of the State of New York, en plus des études du docteur Anthony R. Ingraffea de Cornell University, sont les voix fortes des extrêmes. Le projet du maire de s'assurer que le gaz soit exploité de façon correcte aux bons endroits est comme un fumeur qui vous dit que fumer des cigarettes légères au bon endroit et au bon moment rend le tabagisme sécuritaire.

Très peu de gens savent que l'alliance gazière des États-Unis appelée Natural Gas Alliance a dépensé $80 millions pour une campagne publicitaire organisée en parti par Hill et Knowlton, la compagnie de relations publiques qui nous affirmait dans les années 1950 et 1960 que le tabac n'avait pas de liens vérifiables avec le cancer. Le gaz naturel est propre, et les cigarettes sont bonnes pour la santé: on ne peut pas désinformer mieux que cela. Pour contrebalancer cette campagne, ma mère et moi avons organisé un groupe appelé Artists Against Fracking.

Mon père aurait pu choisir de vivre ailleurs. Je pense qu'il a choisi de vivre ici parce qu'être un citoyen de New York, ce n'est pas une question de classe sociale, de race ou même de nationalité: c'est par amour de New York. Même l'éminente United States Geological Survey a dit que les projets préliminaires de New York ne sont pas suffisantes pour protéger les sources d'eau potable, et a aussi admis qu'il y avait des liens probables entre la fracturation hydraulique et les séismes récents dans le Midwest. Certainement que la voix du centre raisonnable demanderait l'arrêt de toute fracturation hydraulique pour que notre eau, nos vies et notre planète soient protégés et préservées pour des générations à venir.

Sean Lennon est un musicien.

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"Destroying Precious Land for Gas

ON the northern tip of Delaware County, N.Y., where the Catskill Mountains curl up into little kitten hills, and Ouleout Creek slithers north into the Susquehanna River, there is a farm my parents bought before I was born. My earliest memories there are of skipping stones with my father and drinking unpasteurized milk. There are bald eagles and majestic pines, honeybees and raspberries. My mother even planted a ring of white birch trees around the property for protection.

A few months ago I was asked by a neighbor near our farm to attend a town meeting at the local high school. Some gas companies at the meeting were trying very hard to sell us on a plan to tear through our wilderness and make room for a new pipeline: infrastructure for hydraulic fracturing. Most of the residents at the meeting, many of them organic farmers, were openly defiant. The gas companies didn’t seem to care. They gave us the feeling that whether we liked it or not, they were going to fracture our little town.

In the late ’70s, when Manhattanites like Andy Warhol and Bianca Jagger were turning Montauk and East Hampton into an epicurean Shangri-La for the Studio 54 crowd, my parents, John Lennon and Yoko Ono, were looking to become amateur dairy farmers. My first introduction to a cow was being taught how to milk it by hand. I’ll never forget the realization that fresh milk could be so much sweeter than what we bought in grocery stores. Although I was rarely able to persuade my schoolmates to leave Long Island for what seemed to them an unreasonably rural escapade, I was lucky enough to experience trout fishing instead of tennis lessons, swimming holes instead of swimming pools and campfires instead of cable television.

Though my father died when I was 5, I have always felt lucky to live on land he loved dearly; land in an area that is now on the verge of being destroyed. When the gas companies showed up in our backyard, I felt I needed to do some research. I looked into Pennsylvania, where hundreds of families have been left with ruined drinking water, toxic fumes in the air, industrialized landscapes, thousands of trucks and new roads crosshatching the wilderness, and a devastating and irreversible decline in property value.

Natural gas has been sold as clean energy. But when the gas comes from fracturing bedrock with about five million gallons of toxic water per well, the word “clean” takes on a disturbingly Orwellian tone. Don’t be fooled. Fracking for shale gas is in truth dirty energy. It inevitably leaks toxic chemicals into the air and water. Industry studies show that 5 percent of wells can leak immediately, and 60 percent over 30 years. There is no such thing as pipes and concrete that won’t eventually break down. It releases a cocktail of chemicals from a menu of more than 600 toxic substances, climate-changing methane, radium and, of course, uranium.

New York is lucky enough to have some of the best drinking water in the world. The well water on my family’s farm comes from the same watersheds that supply all the reservoirs in New York State. That means if our tap water gets dirty, so does New York City’s.

Gas produced this way is not climate- friendly. Within the first 20 years, methane escaping from within and around the wells, pipelines and compressor stations is 105 times more powerful a greenhouse gas than carbon dioxide. With more than a tiny amount of methane leakage, this gas is as bad as coal is for the climate; and since over half the wells leak eventually, it is not a small amount. Even more important, shale gas contains one of the earth’s largest carbon reserves, many times more than our atmosphere can absorb. Burning more than a small fraction of it will render the climate unlivable, raise the price of food and make coastlines unstable for generations.

Mayor Michael R. Bloomberg, when speaking for “the voices in the sensible center,” seems to think the New York State Association of County Health Officials, the American Academy of Pediatrics, the New York State Nurses Association and the Medical Society of the State of New York, not to mention Dr. Anthony R. Ingraffea’s studies at Cornell University, are “loud voices at the extremes.” The mayor’s plan to “make sure that the gas is extracted carefully and in the right places” is akin to a smoker telling you, “Smoking lighter cigarettes in the right place at the right time makes it safe to smoke.”

Few people are aware that America’s Natural Gas Alliance has spent $80 million in a publicity campaign that includes the services of Hill and Knowlton — the public relations firm that through most of the ’50s and ’60s told America that tobacco had no verifiable links to cancer. Natural gas is clean, and cigarettes are healthy — talk about disinformation. To try to counteract this, my mother and I have started a group called Artists Against Fracking.

My father could have chosen to live anywhere. I suspect he chose to live here because being a New Yorker is not about class, race or even nationality; it’s about loving New York. Even the United States Geological Survey has said New York’s draft plan fails to protect drinking water supplies, and has also acknowledged the likely link between hydraulic fracturing and recent earthquakes in the Midwest. Surely the voice of the “sensible center” would ask to stop all hydraulic fracturing so that our water, our lives and our planet could be protected and preserved for generations to come."

Sean Lennon is a musician.

Link: http://www.nytimes.com/2012/08/28/opinion/sean-lennon-destroying-precious-land-for-gas.html

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