Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, November 25, 2012

CEDunham réagit à un reportage de Radio-Canada

"Réaction du Comité pour l'environnement de Dunham (CEDunham) sur des oublis de Radio-Canada

Pipeline et pétrole des sables bitumineux

Le bulletin de nouvelles de Radio-Canada, mercredi soir le 14 novembre, a fait état des projets des compagnies pétrolières de transporter le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta dans l’est du Canada à travers les pipelines existants. On a insisté sur la réation d’emplois, l’autosuffisance énergétique du Canada, le coût de revient moindre comparé au pétrole qui arrive par l’Atlantique. Toutes choses valables. Malheureusement, on a émis bien des demi-vérités.

1- On a insisté sur le transport du pétrole jusqu’à Montréal. Or le projet consiste surtout à dépasser Montréal pour transporter le pétrole jusqu’à Portland dans le Maine, sans avantages pour le Québec. En effet, la quantité de pétrole que l’on veut transporter est bien supérieure aux besoins du Québec, encore plus supérieure à ce que la raffinerie de Montréal-Est (même rénovée) est capable de raffiner. La Compagnie pétrolière a déjà présenté un projet d’inversion du flot de Montréal à Portland, il y a 4 ans : projet jamais retiré. L’actualisation n’en est que reportée, la compagnie procédant par section… pour ne pas alarmer la population! À Portland, les installations portuaires se préparent déjà à recevoir le pétrole des sables bitumineux afin de l'exporter vers la côte est américaine, le Texas ou outre-mer. De son côté, la Colombie-Britannique s’oppose justement à la construction d’un pipeline qui traverserait la province si celle-ci ne reçoit pas sa juste part de bénéfices économiques et fiscaux.

2- On n’a pas parlé de sécurité ni de protection environnementale. Or le projet de transport du pétrole de l’Alberta est risqué, très risqué. Les tuyaux existants entre Westover et Montréal sont vieux de 39 ans, mais ceux de Montréal à Mansonville (Québec) et Portland (E-U) ont 62 ans. À titre d’exemple, la compagnie St-Laurent qui construit un pipeline de Lévis à Montréal a affirmé en Commission parlementaire que la durée de vie d’un pipeline, construit avec les matériaux d’aujourd’hui, est de 60 ans. Dans d'autres projets, au début des années 2000, dans le Sud-ouest asiatique, certaines compagnies projettent une vie de 40 ans. De plus, il y a déjà eu des fuites sur les tuyaux en question:plusieurs fuites mineures à divers endroits ; fuite importante à St-Césaire en 1950 et 1999; fuite entre Sutton et Glen Sutton détectée par un citoyen qui a averti lui-même la compagnie, laquelle a changé près de 10 km de tuyau.

Il faut savoir que le pétrole des sables bitumineux est plus corrosif et explosif que le pétrole brut conventionnel. Ce pétrole contient encore du sable qui agit comme un papier sablé sur l’intérieur des tuyaux. Pour pouvoir le transporter, on y ajoute 30 % de diluant, diluant précisément plus explosif et abrasif. Et advenant une fuite, même s’il n’y a ni explosion ni feu, ce diluant s’évapore et il reste un pétrole visqueux presque impossible à ramasser. Le désastre survenu dans la rivière Kalamazoo, au sud du lac Michigan, en juillet 2010, provenait précisément du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta : le nettoyage n’est pas encore terminé. Enfin, le changement de direction du flot dans les tuyaux augmente les risques, notamment à cause de la turbulence occasionnée dans les tuyaux, surtout dans les coudes du pipeline.

3- Le pétrole des sables bitumineux revient moins cher que le pétrole importé. Mais
comme on l’a évoqué dans l’émission, il est loin d’être certain que le profit ira aux usagers plutôt qu’aux compagnies elles-mêmes. Lorsque l’exportation de pétrole de l’Alberta «sera désengorgée», comme on a dit à l’émission, le prix s’ajustera au prix mondial. Mais surtout, ce coût actuel est moindre parce que la compagnie en Alberta ne se soucie pratiquement pas des effets sur l’environnement et la santé des personnes vivant dans la région. Un documentaire sur la pollution des eaux et les effets néfastes sur la santé des autochtones en fait foi. Et pourtant, la compagnie pourrait exploiter de manière moins polluante.

4- Enfin, on a ridiculisé le gouvernement du Québec qui veut faire faire une étude d’impact indépendante sur les risques pour le Québec. Or il relève de la responsabilité du gouvernement de se préoccuper de la protection de l’environnement sur son territoire. Depuis 4 ans, plusieurs organismes du milieu demandent une telle étude. Le comité pour l’environnement de Dunham a déjà fait parvenir une pétition de 3500 signatures à cet effet.
La plupart des 15 municipalités situées entre Montréal et Mansonville ont passé des résolutions demandant la même chose au Gouvernement. Il y a un problème de juridiction,
rétorque-t-on! Ce n’est pas une raison de ne rien faire, d’autant plus qu’il existe un accord entre les deux gouvernements à l’effet de mener de telles études en commun. On ne peut accepter que le Fédéral soit seul responsable des règles de sécurité et que le Québec assume tous les inconvénients s’il survient un désastre. Principe de précaution oblige. Il est plus que temps que Québec prenne ses responsabilités.

Jean Binette et Guy Durand
Comité pour l’environnement de Dunham "

Lien: http://jesourisvert.blogspot.ca/2012/11/reaction-du-comite-pour-lenvironnement.html

Et je peux rajouter, pour l'avoir lu à plusieurs endroits, qu'une partie de la production des sales sables bitumineux de l'Alberta cale au fond de l'eau lorsqu'un déversement survient dans un cour d'eau, compliquant ainsi le nettoyage lors d'un désastre. Il faut alors aller gratter le fond du cours d'eau salopé, détruisant ainsi une bonne partie de sa chaîne alimentaire et son écologie à sa base. La rivière Richelieu est donc TRÈS menacée par ce projet, car l'oléoduc la traverse à la hauteur de Saint-Basile-le-Grand.

J'ai déjà discuté de ce sujet sur mon blog il y a 1 an et demi ici (lisez aussi le commentaire): http://lesamisdurichelieu.blogspot.com/2010/04/trailbreaker-et-portland-montreal.html
Photo: The Associated Press
La rivière Kalamazoo

Reaction of a citizens' committee, Comité pour l'environnement de Dunham (DEDunham) on what Radio-Canada (french national public radio equivalent of CBC) forgot to report about Enbridge's plan to ship Alberta's tar sand oil to Quebec.

Pipeline and tar sands

On Wednesday night November 14 Radio-Canada's news bulletin reported on the project that would ship oil from Alberta's tar sands towards the eastern provinces of Canada through existing pipelines. Emphasis was made on job creation, energy independence for Canada, lower costs than shipping oil across the Atlantic, etc... All fine and dandy, except this is only part of the story.

1- Emphasis was made on the transportation of oil up to Montreal, even though this project also includes going beyond Montreal and aims for Portland, Maine, which would take all advantages away for Quebec. Indeed, the quantity of oil to be shipped would be way beyond Quebec's needs, much more than what Montreal-East's refinery (even if it is updated to refine it). The company already proposed a project to inverse the flow from Montreal to Portland 4 years ago, and no sign of dropping this project either. The company divided up the work, so it's only a matter of time. This could be a stratagem to avoid alarming the public. In Portland, port installations are already getting ready to receive brute oil from the tar sands in order to be able to export it towards the East Coast, Texas or overseas. While in British Columbia, opposition is mounting if this province does not receive what it believe is it's share of the cake.

2- In that news report, there was no mention of environmental security or protection, even though this project of transporting Alberta oil is risky, very risky. Existing pipelines between Westover and Montreal are 39 years old, but those between Montreal and Mansonville in Quebec and Portland in Vermont are 62 years old. For example, the St-Laurent company that is building a pipeline between Lévis and Montreal said in a parliamentary Commission that the life span of a pipeline built with today's materials is 60 years. In other projects, in the early 2000, in South-West Asia, some companies plan for a lifespan of 40 years. What's more, there has already been leaks in the pipelines involved here, many minor leaks in different locations, but a big one in Saint-Césaire in 1950 and another one in 1999, not mentioning the one between Sutton and Glen Sutton detected by a citizen that had to warn the company himself. Because of that last leak, only about 10 kilometres of pipeline were replaced.

3 - It was said in the news that oil from the tar sands is less expensive than the imported one. But it was recognized that it's far from certain that the profits will be in favour of the consumer, but rather to the oil companies themselves. When the export of Alberta oil will regain full capacity, like it was mentioned during the report, the price will readjust to worldwide prices. But the present price is less because the Alberta company takes very little care of environmental impacts and the health of the people that live in that area. A documentary on water pollution and health problems within the First Nations people can testify to that. Even so, the company could produce while generating less pollution.

4 - Finally, the Quebec government was mocked for wanting to have an independent impact study on the risks for Quebec while it's responsible for protecting the environment within it's borders. For the past 4 years, many environmental groups have been asking for such a study. The committee for the environment of Dunham already submitted a petition of 3,500 signatures exactly for just that. Most of the 15 municipalities between Montreal and Mansonville have voted on resolutions asking the Government for that same thing. The excuse is that there is a jurisdiction problem! That's no reason not to do anything, plus there is an understanding between the 2 governments to launch such studies together. We cannot accept that the Federal be the only responsible party overlooking the security regulations and that Quebec is at the receiving end of all the inconveniences if a disaster should happen. The precautionary principle applies here. It's about time Quebec acts responsibly.

Signed: Jean Binette and Guy Durand
Comité pour l’environnement de Dunham
Photo: Carole Pronovost
La rivière Richelieu

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