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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, January 18, 2013

Agriculture - Les antibiotiques nous rendent-ils obèses?

Photo: Daniel Pepper

Les animaux d'élevage destinés à la consommation humaine sont pompés pleins d'antibiotiques pour leur faire prendre du poids plus rapidement. Quels sont les impacts sur notre obésité?

Comme des patients d'hôpitaux, les animaux d'élevage de l'Amérique sont pour la plupart restreints dans des espaces, entassés, et sous-dosés avec des antibiotiques. Mais là cesse toute ressemblance. Les hôpitaux distribuent des antibiotiques afin de sauver des vies. Dans les productions industrielles de viandes de l'Amérique, le but est d'engraisser les animaux le plus vite possible pour les acheminer à l'abattoir aussi tôt que possible.

Et il s'avère que les antibiotiques aident à l'engraissement. Durant les années 1940, des scientifiques ont découverts que des petites doses d'antibiotiques servies sur une base régulière augmentait la productivité: c'est-à-dire qu'ils aidaient les animaux à prendre plus de poids par portion de moulée. Personne ne comprenait pourquoi, mais les fermiers en ont profité. Déjà durant les années 1980, les moulées sous-dosées de médicaments devinrent la norme pour un élevage et une production de viande de plus en plus modifiés selon des critères industriels.

En 2009, on estimait que 80% des antibiotiques vendus aux États-Unis étaient donnés au bétail.

Cette année, des scientifiques ont finalement compris pourquoi des petites doses d'antibiotiques accélèrent la prise de poids: ils font de petits changements de ce que l'on appelle le microbiome de l'intestin, l'univers habité par des milliards de microbes qui vivent dans le tube digestif des animaux. Dans de la recherche récente, le microbiome est devenu un régulateur clé pour la santé, lié à des dérangements du système immunitaire comme des allergies et l'asthme ainsi qu'à la capacité de combattre les pathogènes.

Dans une étude publiée dans la revue scientifique Nature en août, une équipe de chercheurs de l'université de New York ont étudié des souris auxquelles ont avait administré des petites doses d'antibiotiques, tout comme on le fait aux vaches, aux porcs et aux poules élevés dans des élevages intensifs. Le résultat était qu'après 7 semaines, les souris droguées avaient une composition de microbiota dans leur système digestif différente de celle du groupe de contrôle, et elles avaient mis du poids: de 10% à 15% plus de gras corporel.

Pourquoi? Les microbes dans notre système digestif sont capables de digérer certains glucides que nous sont incapables de digérer selon Ilseung Cho, un chercheur de NYU et co-auteur de l'étude. Les antibiotiques semblent augmenter la capacité de ces organismes à décomposer les hydrates de carbone pour les convertir en gras corporel. Il en résulte que ces souris nourries aux antibiotiques soutirent davantage d'énergie venant de la même diète que les souris de contrôle, selon lui. Cela est épatant si vous essayer d’engraisser une porcherie pleine de cochons, mais qu'arrive-t-il aux espèces animales à 2 pattes qui sont souvent exposées aux antibiotiques?

Justement, l'équipe de NYU a soumis un autre rapport récent qui se penche sur cette question. Ils ont analysé des données d'une étude de Grande Bretagne datant des années 1990 pour voir s'ils ne pouvaient pas trouver de liens entre l'exposition aux antibiotiques et le poids des enfants. L'étude impliquait plus de 11,000 enfants, dont environ le tiers avaient reçu une ordonnance d'antibiotiques pour une infection avant l'âge de 6 mois. Le résultat: les bébés qui avaient été exposés aux antibiotiques avaient 22% de chances plus élevées de souffrir de surpoids à l'âge de 3 ans que ceux qui ne l'étaient pas (bien qu'à l'âge de 7 ans, l'effet ne semblait plus se prolonger).

Le lien soulève une autre question évidente: sommes-nous exposés à de petites doses d'antibiotiques par la viande que nous consommons, et est-ce que cela change notre flore intestinale? Il s'avère que l'agence des É.-U. Food and Drug Administration (FDA) tolère une limite de résidus d'antibiotiques au-dessus de laquelle la viande ne devrait pas aboutir sur le marché et finalement vers les consommateurs. Mais Keeve Nachman, qui fait de la recherche sur l'usage des antibiotiques par l'industrie de production de viande pour le centre de recherche Johns Hopkins Center for a Livable Future, a révélé au journaliste que la FDA établit cette limite en se basant seulement sur la recherche financée et menée par l'industrie elle-même, et refuse de rendre public les données complètes ou même enclencher de la recherche indépendante.

"Nous ne comprenons peut-être pas la pertinence biologique aux expositions par la consommation des viandes à ces niveaux-là." dit-il. En effet, une étude récente européenne démontrait que de faibles doses d'antibiotiques pourraient avoir un impact sur les microorganismes. Les chercheurs ont pris de la viande, l'ont soumise à des résidus d'antibiotiques près des normes acceptables des États-Unis, et ont employé la technique traditionnelle pour la transformer en saucisse en l'inoculant avec des bactéries qui produisent de l'acide lactique. Dans la fabrication normale de saucisse, l'acide lactique venant des bactéries mères se répand dans la viande et tue des pathogènes comme l'E.coli. Les chercheurs ont découvert, par contre, que les traces d'antibiotiques étaient assez puissante pour nuire aux bactéries mères tout en laissant l'E. coli se reproduire. En d'autres mots, même à des concentrations très faibles, des antibiotiques peuvent être désastreux pour les "bonnes" bactéries, et ainsi faciliter la propagation de germes qui peuvent tuer.

Nachman souligne que nous n'avons tout simplement pas assez d'information pour dire si oui ou non la viande que nous consommons est nuisible au microbiome de notre système digestif. Mais il ajoute que ce n'est pas une méfiance déraisonnable que de se poser des questions. Si çà, ce n'est pas suffisant pour vous mettre l'estomac à l'envers, il y a aussi le fait que les pathogènes résistants aux antibiotiques, qui se propagent souvent dans le bétail sous-dosé d'antibiotiques des élevages intensifs, sont de plus en plus présents. Souvenez-vous de la salmonelle super-puissante qui a forcé Cargill de rappeler 36 millions de livres de dinde hachée l'an passé? Heureusement pour moi, il est peu probable que de la viande mêlée à ces médicaments ne dérangera mon système digestif. Je pense avoir perdu l’appétit!
Photo: The PEW Environment Group

"Can Antibiotics Make You Fat?
Factory animals are pumped full of antibiotics to make them gain weight. What does that mean for our waistlines?

—By Tom Philpott

Like hospital patients, US farm animals tend to be confined to tight spaces and dosed with antibiotics. But that's where the similarities end. Hospitals dole out antibiotics to save lives. On America's factory-scale meat farms, the goal is to fatten animals for their date at the slaughterhouse.

And it turns out that antibiotics help with the fattening process. Back in the 1940s, scientists discovered that regular low doses of antibiotics increased "feed efficiency"—that is, they caused animals to put on more weight per pound of feed. No one understood why, but farmers seized on this unexpected benefit. By the 1980s, feed laced with small amounts of the drugs became de rigueur as US meat production shifted increasingly to factory farms. In 2009, an estimated 80 percent of the antibiotics sold in the United States went to livestock.

This year, scientists may have finally figured out why small doses of antibiotics "promote growth," as the industry puts it: They make subtle changes to what's known as the "gut microbiome," the teeming universe populated by billions of microbes that live within the digestive tracts of animals. In recent research, the microbiome has been emerging as a key regulator of health, from immune-related disorders like allergies and asthma to the ability to fight off pathogens.

In an August study published in Nature, a team of New York University researchers subjected mice to regular low doses of antibiotics—just like cows, pigs, and chickens get on factory farms. The result: After seven weeks, the drugged mice had a different composition of microbiota in their guts than the control group—and they had gained 10 to 15 percent more fat mass.

Why? "Microbes in our gut are able to digest certain carbohydrates that we're not able to," says NYU researcher and study coauthor Ilseung Cho. Antibiotics seem to increase those bugs' ability to break down carbs—and ultimately convert them to body fat. As a result, the antibiotic-fed mice "actually extracted more energy from the same diet" as the control mice, he says. That's great if you're trying to fatten a giant barn full of hogs. But what about that two-legged species that's often exposed to antibiotics?

Interestingly, the NYU team has produced another recent paper looking at just that question. They analyzed data from a UK study in the early '90s to see if they could find a correlation between antibiotic exposure and kids' weight. The study involved more than 11,000 kids, about a third of whom had been prescribed antibiotics to treat an infection before the age of six months. The results: The babies who had been exposed to antibiotics had a 22 percent higher chance of being overweight at age three than those who hadn't (though by age seven the effect had worn off).

The connection raises another obvious question: Are we being exposed to tiny levels of antibiotics through residues in the meat we eat—and are they altering our gut flora? It turns out that the Food and Drug Administration maintains tolerance limits for antibiotic residue levels, above which meat isn't supposed to be released to the public (PDF). But Keeve Nachman, who researches antibiotic use in the meat industry for the Johns Hopkins Center for a Livable Future, told me that the FDA sets these limits based solely on research financed and conducted by industry—and it refuses to release the complete data to the public or consider independent research.

"We may not understand the biological relevance of exposures through consuming meat at those levels," he says. Indeed, a recent European study showed that tiny levels of antibiotics could have an effect on microorganisms. The researchers took some meat, subjected it to antibiotic residues near the US limit, and used a traditional technique to turn it into sausage, inoculating it with lactic-acid-producing bacteria. In normal sausage making, the lactic acid from the starter bacteria spreads through the meat and kills pathogens like E. coli. The researchers found, though, that the antibiotic traces were strong enough to impede the starter bacteria, while still letting the E. coli flourish. In other words, even at very low levels, antibiotics can blast "good" bacteria—and promote deadly germs.

Nachman stressed that we simply don't have sufficient information to tell whether the meat we eat is messing with our gut microbiome. But, he adds, "It's not an unreasonable suspicion." If that's not enough to churn your stomach, there's also the fact that drug-resistant bugs—which often emerge in antibiotic-dosed livestock on factory farms—are increasingly common: Remember the super-salmonella that caused Cargill to recall 36 million pounds of ground turkey last year? Luckily for me, it's unlikely that drug-laced meat will mess with my gut. I think I've lost my appetite."

Link: http://www.motherjones.com/environment/2013/12/can-antibiotics-make-you-fat

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