Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, June 23, 2014

Quand dire NON peut bâtir une nation


Un pipeline qui divise le pays

Non, Northern Gateway n'unifiera pas la nation

Au contraire, il aura pour effet de susciter un choc des civilisations. À moins qu'on l'arrête.


Ma traduction libre d'une chronique d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee.

Dans un commentaire publié dernièrement dans le Globe and Mail, la directrice exécutive du School of Public Policy de l'université de Calgary (financé en parti par Imperial Oil) écrit que vous ne pouvez pas simplement unifier une nation en refusant de construire un pipeline.

Il nous donnera cette déesse à jamais populaire, la prospérité. De la prospérité pour nous, et pour des générations à venir.

Je peux m'imaginer la conversation (et ici je fais un lien avec Robert Skinner, un géologue de Calgary expert pétrolier, qui a fait un commentaire semblable en 2003).

"Grand-père?"

"Oui, mon chéri."

"As-tu utilisé de l'eau fraîche pour fracturer du gaz de schiste de la Colombie-Britannique pour bouillir de l'eau pour faire de la vapeur pour faire fondre le bitume des sables bitumineux?"

"Oui."

"Et ensuite as-tu envoyé ce produit dans un tuyau vers des raffineries de Beijing pour que les Chinois puissent consommer encore plus de gaz pour transormer les pauvres molécules de bétume en essence, pour qu'ils puissent eux aussi conduire des véhicules de 4 tonnes sur 5 kilomètres pour se rendre à des centres sportifs pour passer 15 minutes à pédaler sur des vélos d'exercice?"

"Oui, j'ai bien peur que nous avons fait çà."

"Et as-tu vraiment appelé çà un projet national?"

"Oui."

"Et as-tu miner notre démocratie avec des projets de lois omnibus qui ont sacrifié la Loi sur les Pêches, la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale et la Loi sur la protection des eaux navigables pour faciliter la chose aux compagnies de pipelines à mettre en danger nos côtes et nos rivières?"

"Oui, nous avons fait çà aussi."

Je crois que si l'opinion de Hall sur la signification de oui représente ce que l'on pense à Ottawa ces jours-ci, alors elle a facilité les choses pour le reste du pays.

Vu que je suis de l'Alberta, je sais exactement quelle genre de conversation je veux avoir avec mes petits-enfants, et la plupart des gens de la Colombie-Britannique aussi. Cela commence par un "non".

La folie de dire oui.

Je prédis qu'il y aura une énorme confrontation des civilisations à cause de ce pipeline et ses nombreux cousins.

D'un côté, il y aura les défendeurs de l'honneur de la nation, ou ce qui en reste: habituellement, les Canadiens qui se soucint du saumon, de l'eau, de la démocratie, des droits autochtones, de la vie marine, des Premières Nations, de la résilience économique et l'avenir de nos enfants.

Du côté du oui, il y aura les vendeurs de la nation: ceux qui nient les preuves, les pollueurs de l'eau et les politiciens pétroliers qui acceptent l'instabilité du climat et l'acidification des océans pour quelques pétro-dollars.

Le côté du non demande de la retenue, des changements de consommation énergétique et de production; le côté du oui demande le "business as usual" au nom de la cupidité, de l'hédonisme et pour leur intérêt personnel.

Il y a quelques années, le philosophe Nassim Nicholas Taleb parlait de corruption dans le système financier. Il nous prévenait que les gens qui conduisaient des autobus scholaires les yeux fermés et avaient un accident (tout comme les gens qui gèrent Wall Street) ne devraient pas recevoir de nouveaux autobus.

Il en va de même pour les systèmes énergétiques et les constructeurs de pipelines.

En 2010, Enbridge a détruit un gros pipeline au Michigan. L'éruption de bitume de Kalamazoo, le plus important déversement terrestre de l'histoire des É.-U., chassa 150 familles de leur maison. Le désastre de 20,000 barils a coûté plus de $1 milliard à nettoyer et ce n'est pas fini. Pendant des mois, la compagnie a nié qu'elle avait déversé du bitume dilué.

Enbridge et l'establishment de pipelines ont perdu leur légitimité à cause de cet évènement catastrophique.

Pourquoi une communauté saine d'esprit risquerait leur gagne-pain et leurs cours d'eau pour donner à une telle compagnie la permission de construire un autre pipeline qui traverserait la région la plus difficile et techniquement compliquée du monde?

Construire Gateway, bien sûr, augmenterait aussi la production de bitume des sables bitumineux. Et voilà donc un autre danger moral: une historique de négligence environnementale nationale et une autre folie d'avoir dit oui.

Ce que dire oui nous a donné

Voici ce qu'une suite de oui sans fin aux pétrolières a donné au nord de l'Alberta. Un anneau de mercure entoure maintenant les opérations minières.

Les régulateurs ont permis à l'industrie d'accumuler une responsabilité publique de $20 milliards de déchets miniers toxiques avec un dérisoire fond d'urgence d'un milliard.

Il n'y a pas de plan pour gérer la source d'émissions carbone qui croit le plus rapidement du pays.

Malgré des changements sans précédents à l'hydrologie de la région par les opérateurs de stations de vapeur, aucun régime de monitorage efficace de l'eau souterraine est en place.

La dette pour la bonification des lieux augmente à tous les ans parce que la réparation de la destruction des tourbières et des milieux humides est presque impossible.

Tous les ans, la fonte des neiges délave toute les saletés de la pollution aérienne des sables bitumineux dans la rivière Athabasca.

La contamination équivaut à un déversement annuel qui varie en importance de 5,000 à 13,000 barils de bitume. Et oui, il y en a encore plus.

Les revenus du projet financent un état d'un seule parti depuis 43 ans qui dépense son argent comme un adolescent gâté qui ne fait aucune économie, porte un chapeau du Tea Party et agit comme le tyran de la nation. Vous ne pouvez pas trouver une province qui compte plus de femmes et d'hommes qui disent toujours oui que l'Alberta.

Construire des pipelines pour un tel groupe de soit-disant opérateurs est un peu comme prêter de l'argent à des banques qui échangent des dérivés financiers ou construire des aéroports pour des vendeurs de drogue. Appelez çà comme vous voudrez, ce n'est pas comme çà qu'on bâtit une nation.

Taleb avait déjà dit: "Nous devenons civilisés seulement en sachant sur quoi se retenir de faire."

Jacques Ellul, l'éminent philosophe français a dit un peu la même chose: "Une personne ne peut pas vivre privé de la vérité et situé dans la fiction. Seulement le non apporte le changement et l'avancement."

Le philosophe Chrétien C.S. Lewis le croyait également.

"Nous sommes tous pour le progrès, écrivait-il, "mais si vous êtes sur le mauvais chemin, le progrès demande de rebrousser chemin et revenir sur le droit chemin; dans ce cas-là, l'homme (ou la femme) qui rebrousse chemin le premier est celui qui est le plus pour le progrès."

Les Premières Nations de la côte et les citoyens de la C.-B. ont dit non, et marchent maintenant sur le droit chemin.

Ce chemin pourrait rapprocher notre vie financière plus près de notre environnement biologique où les petites compagnies l'emportent. Et il pourrait aussi changer la quantité et la qualité de l'énergie que nous consommons et pour quels besoins humains.

C'est un chemin de possibilités, un chemin qui n'a pas été conçu par les pontifes de Calgary ou par des régimes autoritaires, mais tracé par des Canadiens ordinaires.


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No, Northern Gateway Is Not a Nation Builder

On the contrary, its legacy will be a momentous clash of civilizations. Unless it is stopped.


By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca

In a recent Globe and Mail commentary, the executive fellow for University of Calgary School of Public Policy (funded in part by Imperial Oil) writes that you simply can't build a nation by saying no to a pipeline.

It will bring us that ever-popular deity, prosperity. Prosperity for us, and for generations to come.

Now, I can already imagine the conversation (and here I paraphrase Calgary geologist and oil expert Robert Skinner, who made similar comments in 2003).

"Grandfather?"

"Yes, my dear."

"Did you use fresh water to frack shale gas from British Columbia to boil water to make steam to melt tar out of the oilsands?"

"Yes."

"And then did you pipe that stuff raw to Beijing refineries so the Chinese could use more natural gas to turn the poor tar molecules into gasoline, so that they too can drive four-tonne vehicles five kilometres to sport clubs to spend 15 minutes riding stationary bikes?"

"Yes, I'm afraid we did."

"And did you really call that a national project?

"Yes."

"And did you undermine your democracy with omnibus bills that gutted the Fisheries Act, the Canadian Environmental Assessment Act and the Navigable Waters Act to make it easier for pipeline companies to put our coasts and rivers at risk?"

"Yes. We did that, too."

I believe if Hall's view on the meaning of yes represents some of the thinking going on in Ottawa these days, then she has made things very easy for the rest of us.

As an Albertan, I know exactly what kind of conversation I want to have with my grandchildren, and so do most British Columbians. It begins with a no.

The folly of yes

I predict there will be a momentous clash of civilizations over this pipeline and its many cousins.

On the no side will stand the defenders of the nation's honour, or what's left of it: ordinary Canadians who care about salmon, water, democracy, treaty rights, coastal wildlife, First Nations, economic resilience and the future of our children.

On the yes side will gather the nation-sellers: the evidence deniers, the water polluters and petro-politicians who would embrace climate instability and acidify the oceans for a few oil dollars.

The no side calls for restraint and changes in energy consumption and production; the yes side demands business as usual in the name of greed, hedonism and self-interest.

A few years ago, the philosopher Nassim Nicholas Taleb spoke about corruption in the financial system. He warned that people who drove school buses blindfolded and crashed them (much like the folks running Wall Street) should not be given new school buses.

The same applies to energy systems and pipeline builders.

In 2010, Enbridge crashed a big pipeline in Michigan. The Kalamazoo bitumen eruption, the largest onshore spill in U.S. history, drove 150 families from their homes. The 20,000-barrel disaster cost more than $1 billion to clean up and counting. For months the company denied that it had spilled diluted bitumen.

Enbridge and the pipeline establishment lost their legitimacy with this catastrophic event.

Why would any fair-minded community risk their livelihoods and waterways to give such a company permission to build another pipeline over the world's most challenging and technically difficult terrain?

Building Gateway, of course, would also increase bitumen production in the oilsands. And therein festers another moral hazard: a record of national environmental neglect and another example of the folly of yes.

What yes hath wrought

Here's what an unending string of yeses to Big Oil has done in northern Alberta. A ring of mercury now surrounds the mining operation.

Regulators have allowed industry to accrue a $20-billion public liability of toxic mining waste with a paltry billion-dollar corporate bond.

There is no plan to manage the fastest growing source of carbon emissions in the country.

Despite unprecedented changes to the hydrology of the region by steam plant operators, no effective groundwater-monitoring regime exists.

The reclamation debt is growing every year because restoring destroyed peat bogs and wetlands is almost impossible.

Every year, snow melt flushes all the dirt from oilsands air pollution into the Athabasca River.

The contamination amounts to an annual spill ranging in size from 5,000 to 13,000 barrels of bitumen. And yes, there is more.

Revenue from the project supports a 43-year-old one party state that spends money like an entitled adolescent, saves nothing, wears a Tea Party hat and acts like a national bully. You can't find a province composed of more yes-men and yes-women than in Alberta.

Building pipelines for such a bunch of sorry operators is a bit like loaning more money to banks peddling financial derivatives or constructing airports for drug dealers. Whatever it is, it is not nation building.

Taleb once noted that, "We become civilized only by knowing what to refrain from doing."

Jacques Ellul, the great French philosopher said the same: "A person cannot live deprived of truth and situated in fiction. Only the no produces change and advance."

The Christian philosopher C.S. Lewis believed that too.

"We all want progress," he wrote, "but if you're on the wrong road, progress means doing an about-turn and walking back to the right road; in that case, the man (or woman) who turns back soonest is the most progressive."

Coastal First Nations and citizens of B.C. have said no, and are now walking down the right road.

This road may take our economic life closer to our biological environment in which smaller companies prevail. And it may also change how much and what kind of energy we spend and for what human purposes.

It is a road of possibilities, one not engineered by Calgary pundits or authoritarian regimes, but carved by ordinary Canadians. [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/Opinion/2014/06/23/Northern-Gateway-Not-Nation-Builder/

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