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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, July 24, 2014

Forages pétroliers - Les autochtones à la défense du golfe du Saint-Laurent

Photo: Nicolas Steinbach

Publié dans Le Devoir le 16 juillet 2014 |Alexandre Shields

Les Premières Nations innues, malécites et micmaques du Québec et des maritimes s’opposent à l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent et entendent poser des gestes pour le démontrer, a appris Le Devoir. Le regroupement, qui dénonce l’empressement du gouvernement Couillard dans ce dossier, estime notamment qu’un récent jugement de la Cour suprême accorde des droits aux autochtones sur ce territoire « ancestral ».

En plus de tenir une réunion à Halifax afin de « parler d’une seule voix » en faveur de la protection du golfe, les Premières Nations dépêcheront mercredi une flottille de bateaux qui doivent occuper symboliquement le secteur d’Old Harry. Cette structure sous-marine est convoitée en raison de son hypothétique potentiel en or noir.

« Nos Nations souhaitent envoyer un message clair selon lequel il n’y aura pas de forage dans le golfe. Nous voulons aussi lancer un message en faveur de la sauvegarde du golfe du Saint-Laurent et de son importance que les Premières Nations », a résumé mardi Jean-Charles Piétacho, chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit.

Pour les représentants autochtones, la question des pêcheries doit être davantage prise en compte dans le débat sur les supposées retombées économiques d’une éventuelle exploitation d’énergies fossiles. Dans la seule communauté d’Ekuanitshit, au moins une centaine d’emplois en dépendent directement.

« Un déversement aurait des impacts irréversibles sur l’industrie de la pêche », a d’ailleurs déclaré Claude Jeannotte, chef de la communauté micmaque de Gespeg. Pour les trois communautés micmaques de la Gaspésie, la pêche représente des retombées annuelles de 72 millions de dollars. Et pour le golfe au complet, la valeur des débarquements dépasse chaque année 1,5 milliard de dollars. Quant au tourisme, les retombées totalisent plus de 800 millions.

« Nous ne sommes pas contre le développement économique, a souligné M. Jeannotte. Mais il ne faut pas le faire aux dépens des futures générations, qui perdraient cette richesse qu’est le golfe. »

Silence à Québec

Le problème, selon les chefs Piétacho et Jeannotte, c’est que les décideurs politiques font totalement fi du point de vue des Premières Nations dans le débat sur le pétrole en milieu marin.

« Les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve font comme si nous n’existions pas. Nous ne sommes pas consultés, estime Jean-Charles Piétacho. En plus, ils nagent dans l’inconnu. Ils veulent faire du développement économique sur le dos de l’environnement, alors que nous n’avons pas la capacité de protéger le golfe ou encore d’intervenir en cas de déversement. »

Une évaluation environnementale stratégique (EES) réalisée par Genivar à la demande du gouvernement libéral du Québec a justement mis en lumière les importantes carences d’informations concernant le golfe, mais aussi l’industrie pétrolière en milieu marin. Celles-ci concernent les technologies d’exploration et d’exploitation, les composantes des milieux physique, biologique et humain, ainsi que les impacts des déversements.

Le Québec serait ainsi inapte à répondre à un déversement pétrolier en milieu marin. « La capacité d’intervention en cas de déversement accidentel en mer est actuellement déficiente pour répondre à d’éventuels accidents majeurs, même ceux qui pourraient impliquer le transport maritime existant », souligne le rapport de 800 pages publié en septembre 2013. On ignore également comment récupérer du pétrole « lorsqu’il y a présence de glace ». On connaît relativement peu de choses des « courants et de l’évolution de ceux-ci en fonction des changements climatiques ».

Or, un déversement provoqué par l’exploitation pétrolière maritime dans le secteur d’Old Harry menacerait tout l’est du golfe du Saint-Laurent, mais aussi les îles de la Madeleine, concluait en mai la première étude scientifique indépendante sur le sujet. Et pour le moment, la responsabilité des pétrolières en cas de désastre est limitée à 30 millions de dollars. Le fédéral veut l’augmenter à un milliard. La catastrophe du golfe du Mexique a coûté plus de 40 milliards de dollars.

L’évaluation produite par Genivar insiste aussi sur la nécessité de considérer le golfe du Saint-Laurent comme une seule entité. À l’heure actuelle, Terre-Neuve mène sa propre évaluation environnementale, sans partenariat avec Québec. Or, la structure de Old Harry se trouve à cheval sur la frontière maritime entre les deux provinces. En cas de marée noire, cinq provinces risquent d’être polluées.

Droits ancestraux

Malgré les risques dénombrés par la science, le gouvernement de Philippe Couillard est toujours déterminé à aller de l’avant. Dans le cadre de l’EES lancée récemment, il entend négocier dès cet automne une loi « miroir » prévoyant « les conditions de mise en valeur des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent (zone de gestion commune), notamment la structure géologique Old Harry ».

Du côté de Terre-Neuve, le processus progresse également vers des forages exploratoires. Mais jusqu’à présent, aucun forage n’a eu lieu dans le secteur de Old Harry, où seule l’entreprise Corridor Resources possède des permis d’exploration. Les évaluations préliminaires faisant état de la présence de deux milliards de barils de pétrole dans le fond marin se basent essentiellement sur des levés sismiques. En fait, aucune ressource pétrolière exploitable n’a jusqu’ici été trouvée dans le golfe, malgré des décennies d’exploration de la part de différentes pétrolières.

Les Premières Nations comptent cependant faire valoir leurs droits sur le golfe du Saint-Laurent. Le récent jugement de la Cour suprême qui a accordé à une nation le droit de regard sur les activités qui se développent sur son territoire « ancestral » leur donne espoir d’être entendus.

« La Cour suprême a été claire sur l’obligation des gouvernements d’entreprendre des discussions avec les Premières Nations avant tout projet sur leurs territoires ancestraux, a fait valoir le chef Claude Jeannotte. Elle a aussi souligné la nécessité d’obtenir leur consentement lorsqu’un projet risque d’affecter leurs droits ancestraux. C’est exactement le cas avec les projets pétroliers dans le golfe du Saint-Laurent. »

« Ils ne pourront plus se défiler de leurs obligations, a ajouté le chef Jean-Charles Piétacho. Le message est très clair : il faut consulter les Premières Nations. »


Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/413549/forages-petroliers-les-autochtones-a-la-defense-du-golfe-du-saint-laurent

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My translation of above article. (My question is: they won't listen to us taxpayers and voters. Will they listen to them?)

Oil drilling - The Natives want to protect the Gulf of St. Lawrence.

The Innu First Nation, Maliseet and Mi'kmaq of Quebec and the Maritimes are against oil exploration in the Gulf of St. Lawrence and intend to act to prove so, the Devoir has heard. The group, against the Couillard government rush to go ahead in this file, thinks that a recent judgement ruling of the Supreme court gives the Natives some rights over this ancestral land."

On top of having a meeting in Halifax so they can "talk with one voice" in favor of protecting the Gulf, the First Nations will send a boat flotilla Wednesday that will symbolically occupy the Old Harry region. This underwater structure is sought after because of it hypothetical potential for black oil.

"Our Nations want to send a clear message saying that there will not be any drilling in the Gulf. We also want to send a message for the protection of the Gulf of St. Lawrence and its importance for the First Nations", explained Chief of the Councel of the Innus of Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, Tuesday.

The Native representatives think that fishing must be more taken into account in the debate around the estimated economic spin-off of an eventual exploitation of fossil fuels. In the Ekuanitshit community alone, at least some hundred jobs depend on fisheries directly.

"A spill would have irreversible impact on the fishing industry", says Claude Jeannote, chief of the Mi'kmaq community of Gespeg. For the 3 Mi'kmaq communities of the Gaspésie Peninsula, fishing represents annual benefits of $72 million. As for the Gulf in its entirety, the value is over $1,5 billion a year. As for tourism, the spin-offs add up to more than $800 million.

"We are not against economic development, says Mr Jeannotte. But it must not be done at the futur generations' expense that would lose the Gulf's wealth."

Quebec's silence

Chiefs Piétacho and Jeannotte think the problem is that the political decision-makers completely ignore the First Nations opinion in the oil debate in marine zones.

"The Quebec and Newfoundland governments act as if we do not exist. We are not consulted, says Jean-Charles Piétacho. Moreover, they thread in unknown territory. They want to do economic development at the expense of the environment, when we do not have the capability to protect the Gulf or intervene in case of a spill."

A Strategic Environmental Assessment (ÉES) done by Genivar that the Quebec Liberal government had asked for had mentioned exactly those lapses of information concerning the Gulf, but also the oil industry's in marine zones. These are about exploration and exploitation techniques, the composition of the physical, biological and human areas, and the impacts of spills.

Quebec would then be incapable of responding to an oil spill in a marine environment. "The capacity of intervention in case of an accidental spill out at sea is deficient right now to be able to respond to eventual major accidents, even those that could involve the existing maritime transportation", says the 800 page report published in September 2013. We also do not now how to recuperate the oil "when there is ice present". We know relatively few thing about "the currents and their evolution along with climate change".

But a spill from a maritime oil exploitation in the Old Harry sector would not only threaten the whole eastern part of the Gulf of St. Lawrence, but also the Magdalen Islands, reported the first independent scientific study on the subject. And for now, the oil companies' responsibility in case of a disaster is limited to $30 million. The Federal wants to increase that to one billion. The Gulf of Mexico disaster cost more than $40 billion.

The assessment done by Genivar also notes the necessity to consider the Gulf of St. Lawrence as one whole entity. Right now, Newfoundland is having its own environmental assessment without Quebec's participation. But the Old Harry structure is located right at the maritime border between the 2 provinces. If a black tide happens, five provinces may receive some pollution.

Ancestral rights

In spite of all the dangers listed by the science, the Philippe Couillard government is still determined to go forward. It intends to negotiate this fall, during the just recently announced ÉES, a "mirror" bill that will plan "the conditions for the development of hydrocarbons in the Gulf of St. Lawrence (common zone management), including the Old Harry geological structure".

On the Newfoundland side, the exploratory drilling is progressing, but up to now, none have been done in the Old Harry sector where only Corridor Resources has exploratory permits. Preliminary assessments estimated the presence of 2 billion barrels of oil at the sea bottom, based mostly on seismic soundings. Indeed, no exploitable oil resource has yet to be found in the Gulf, even after decades of exploration made by different oil companies.

The First Nations intend to have their rights recognized in the Gulf of St. Lawrence region. The recent Supreme Court ruling in their favor regarding development activities in their "ancestral" territory gives them hope.

"The Supreme Court was very clear about the governments' obligation to discuss with the First Nations before any project on their ancestral land, said Chief Claude Jeannotte. It also mentioned the necessity of obtaining their consent when a project risks of affecting their ancestral rights. That is exactly the case with the oil projects in the Gulf of St. Lawrence."

"They will no longer be able to ignore their obligations, added Chief Jean-Charles Piétacho. The message is very clear: First Nations must be consulted."

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