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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, August 28, 2014

Ultime recours pour bloquer les forages à Cacouna



Publié dans Le Devoir le 27 août 2014 |Alexandre Shields

Le gouvernement du Québec a fait fi de la science et de son devoir de protection de l’environnement en autorisant TransCanada à mener des forages sous-marins dans le secteur de Cacouna, en plein coeur de la pouponnière des bélugas du Saint-Laurent. C’est ce qu’affirment des groupes écologistes qui viennent de déposer une demande d’injonction dans le but de bloquer le début des travaux, prévu au cours des prochains jours.

Selon le libellé de la demande d’injonction déposée mardi en Cour supérieure, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, « a agi déraisonnablement en délivrant un certificat d’autorisation contraire à ses obligations d’assurer la survie et le rétablissement du béluga».

Les quatre organismes à l’origine de ce nouveau recours judiciaire estiment ainsi que Québec n’a tout simplement pas tenu compte de l’expertise scientifique disponible avant de donner le feu vert à la pétrolière. Le gouvernement Couillard, favorable au projet portuaire de TransCanada, n’a pas consulté l’« équipe de rétablissement » pourtant mise sur pied par les gouvernements du Canada et du Québec, dans le cadre du programme de rétablissement du béluga du Saint-Laurent.

Cette équipe de chercheurs chevronnés comprend notamment le scientifique Robert Michaud, un expert des cétacés qui étudie les bélugas québécois depuis plus de 30 ans. Or, selon un avis scientifique produit par ce dernier, les travaux de forage prévus à Cacouna menacent directement « le rétablissement de la population de bélugas » et pourraient même « accélérer son déclin et réduire les chances de survie de la population ».

Ce constat basé sur la recherche est d’autant plus préoccupant, selon M. Michaud, que cette population de mammifères marins ne montre aucun signe de rétablissement depuis sa protection totale instaurée au début des années 80. Le nombre de bélugas a même reculé au cours des dernières années, passant de quelque 1000 individus à environ 880. L’espèce est d’ailleurs désignée comme « menacée » par Québec depuis mars 2000, en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

Dans ce contexte, la zone maritime de Cacouna est tout simplement cruciale pour l’espèce. C’est dans ce secteur de l’estuaire du Saint-Laurent que se concentrent, de mai à octobre, les femelles gestantes. Elles y mettent bas et y demeurent avec leurs veaux. Elles y trouvent également une source d’alimentation essentielle pour assurer leur survie hivernale.

Québec copie Ottawa

Mais, au lieu de tenir compte de l’avis des scientifiques sur les impacts des travaux prévus à Cacouna, le gouvernement Couillard aurait « essentiellement » basé sa décision et les conditions de réalisation des forages sur ce qui a été recommandé par Ottawa. Or la requête d’une quarantaine de pages souligne que les travaux prévus par TransCanada « n’ont fait l’objet d’aucune analyse détaillée par la Direction des sciences ou par des scientifiques experts en mammifères marins » de Pêches et océans Canada. Qui plus est, les mesures fédérales « sont inefficaces pour réduire le risque que les bélugas évitent ce secteur, se privant des ressources essentielles pour l’élevage des veaux », selon Robert Michaud.

Le certificat émis jeudi dernier par le ministère de l’Environnement contreviendrait en outre à la Loi sur la qualité de l’environnement, qui interdit l’émission de tout « contaminant » susceptible de porter « préjudice » à la faune. Dans ce cas, les travaux généreront de puissants effets sonores sous-marins qui « risquent de causer un préjudice irréparable aux bélugas ». Et l’obligation pour TransCanada de s’assurer qu’aucun béluga ne se trouve dans un rayon de 540 mètres au moment des forages « ne constitue pas une mesure d’atténuation appropriée ».

La demande d’injonction doit être entendue vendredi matin au palais de justice de Montréal. Elle sera présentée par les avocats du Centre québécois du droit de l’environnement. L’objectif est de bloquer le début des travaux, prévu au cours des prochains jours. TransCanada n’a pas voulu préciser au Devoir la date du début des 16 forages qui doivent être réalisés dans la pouponnière des bélugas. Mais, selon ce que précise le certificat d’autorisation émis par Québec, ceux-ci doivent être terminés au plus tard en novembre.

Ces forages ne constituent toutefois qu’une étape vers la construction d’un port qui doit permettre d’exporter du pétrole brut provenant des sables bitumineux. Après l’ouverture du port, des pétroliers viendront s’amarrer à un quai qui s’avancera sur 500 mètres dans les eaux du Saint-Laurent, dans un secteur reconnu pour sa grande biodiversité.

Les navires chargeront du pétrole qui sera acheminé au Québec par le futur oléoduc Énergie Est. Celui-ci doit transporter chaque jour 1,1 million de barils dès 2018. Il s’agit du plus important projet du genre actuellement en développement en Amérique du Nord. Même si le Québec deviendra alors le point de passage le plus névralgique au Canada pour l’exportation de la production des sables bitumineux, la décision d’autoriser la construction de cet oléoduc revient uniquement au gouvernement de Stephen Harper.

Avec le projet de TransCanada et l’inversion de l’oléoduc 9B d’Enbridge, ce sont 1,4 million de barils de pétrole brut de l’Ouest qui couleront chaque jour vers le Québec d’ici 2018. C’est l’équivalent de la moitié de toute la production des sables bitumineux attendue en 2020.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/416960/ultime-recours-pour-bloquer-les-forages-a-cacouna


Photo: SMS Wallpaper


Last chance to stop drilling at Cacouna

My translation of article published in one of the last independent newspapers in Quebec.

The Quebec government is ignoring science and its duty of care of the environment by letting TransCanada do some underwater drilling in the Cacouna sector, right in the heart of the St. Lawrence Beluga nursery. That is what environmental groups are saying by requesting an injunction in order to stop the beginning of the drilling planned to start in the next few days.

As per the wording of the injunction request presented to the Supreme Court Tuesday, Environment Minister David Heurtel "acted unreasonably by giving an authorization certificate going against his obligation of insuring the survival and the recovery of the Beluga".

The four groups launching this new judicial manoeuvre think that Quebec simply not taken into account the scientific expertise available before giving the green light to the oil company. The Couillard government, who is favorable to TransCanada's harbor project, did not consult the "recovery team" that had been put together by the Canada and Quebec governments precisely too work on the recovery program of the Beluga in the St. Lawrence.

This team of highly qualified researchers includes the scientist Robert Michaud, a cetacean expert that has been studying the Quebec Belugas for more than 30 years. In his scientific opinion, drilling operations planned for Cacoua directly endanger "the recovery of the Beluga population" and could even "accelerate its decline and reduce the population's chances of survival".

This assessment, based on research, is even more worrisome, says Mr Michaud, because this marine mamal population does not show any signs of recovery since its declared total protection status in effect since the beginning of the 1980s. The number of Belugas has even declined in the past few years, from some 1,000 down to 880 approximately. The species is declared "threatened" by Quebec since March 2000, as per the Endangered and Threatened Species Law.

Considering this, the maritime region of Cacouna is simply crucial for the species. This sector of the St. Lawrence estuary where the pregnant females gather from May to October. They also find food sources essential for their winter season survival.


Québec copies Ottawa

But, instead of taking into account the scientists opinion on the impacts of the development planned in Cacouna, the Couillard government would have "basically" based its decision and the conditions of drilling from what Ottawa recommended. The request of injunction of about 40 pages mentions that the development planned by TransCanada "have not been analyzed in detail by the Scientific Direction or by scientific experts in marine mammals" of Fisheries and Oceans Canada. On top of that, federal measures "are ineffective in reducing the risk that Belugas avoid this sector, keeping them from essential resources to raise their calves", says Robert Michaud.

The certificate given out Thursday by the Environment Ministry would, among other things, infringe the Environment Quality Law that bans the release of any "contaminant" susceptible of being a "prejudice" to fauna. In this case, the activities will generate loud underwater sound effects that "risk causing irreparable prejudice to the Belugas". And the obligation of TransCanada of insuring that no Beluga winds up within a 540 meter radius during the drilling "does not constitute an appropriate attenuation measure".

The injunction request must be heard Friday morning at the Montreal City Court. It will be presented by the lawyers of the environment group Centre québécois du droit de l'environnement. The objective is to stop the beginning of the development planned for the next few days. TransCanada did not want to tell Le Devoir the date of the beginning of the 16 drilling sites that should be done within the Beluga nursery. But, as per the authorization certificate given by Quebec, they must be over and done with November the latest.

This drilling is only one stage of the construction of the harbor that should allow the exportation of crude oil coming from the tar sands. After the opening of the harbor, oil tankers will moor on a dock that will jut out 500 meters into the St. Lawrence waters, in a sector known for its great biodiversity.

The tankers will load the oil that will have come into Quebec through the future Energy East pipeline. This pipeline should transport 1,1 million barrels of oil every day as soon as 2018. It is the biggest project of its kind right now in development in North America. Even if Quebec will become the most neuralgic passageway in Canada for the exportation of the tarsands production, the decision to authorize the construction of this oil pipeline is only up to the Harper government.

With the TransCanada project and the reversal of the Enbridge 9B oil pipeline, 1,4 million barrels of crude oil coming from the West will flow every day towards Quebec by 2018. It is the equivalent of half of all the tarsands production expected in 2020.

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