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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, October 31, 2014

Le fracking, un voisin toxique cancérigène

Photo: Tim Shaffer

Voici ma traduction libre d'un reportage d'Alan Neuhauser publié sur le site de U.S. News. Comme tout rapport scientifique qui se respecte, on parle ici des fracturations hydrauliques faites dans 5 états bien spécifiques aux É.-U. Mais ne vous laissez pas leurrer par les affirmations de l'industrie qui répète partout la même rengaine: "On ne fera pas çà comme çà chez vous. On va faire beaucoup mieux." L'industrie ne peut pas faire mieux: cela coûterait trop cher. Le fracking est un moyen d'extraction si onéreux que tous les passe-droits possibles et imaginables pour sauver quelques dollars seront employés pour atteindre leur but: exploiter le plus que possible au moindre coût que possible.

Des produits toxiques, cancérigènes, augmentent en flèche près des sites de fracturations hydrauliques. Les pics mèneront presque certainement à des augmentations de cas de cancers dans les régions avoisinantes dit l'auteur de cette étude.

Partout au pays, des puits pétroliers et gaziers crachent des produits chimiques "dangereux" et cancérigènes dans l'air selon une nouvelle étude qui corrobore davantage les rapports de problèmes de santé autour des sites où il se fait des fracturations hydrauliques.

"Ceci est un risque significatif pour la santé publique," dit le Docteur David Carpenter, directeur du Institute of Health and the Environment à l'université d'Albany de l'état de New York et auteur principal de l'étude qui a été publiée jeudi dans la publication scientifique Environmental Health. "Le cancer a une période de latence assez longue, alors on n'observe pas une hausse des cancers dans ces communautés. Mais dans 5, 10 ou 15 ans, il est presque certain qu'il se produira une hausse de cas de cancers."

Huit produits chimiques poisons se sont retrouvés près des sites de puits et de fracturations hydrauliques en Arkansas, au Colorado, en Pennsylvanie, en Ohio et au Wyoming à des niveaux qui dépassaient de beaucoup les normes fédérales recommandées. Le benzène, un cancérigène, était le plus souvent récurrent, ainsi que le formaldéhyde, qui a aussi des liens reconnus à des cancers. Le sulfure d'hydrogène, qui sent comme des oeufs pourris et peut nuire au cerveau et au système respiratoire, a aussi été mesuré.

"J'ai été surpris," dit Carpenter. "Cinq fois au-dessus des normes fédérales pour le benzène a été mesuré sur un site, c'est incroyable. Vous pourriez pratiquement allumer une allumette et causer une explosion à cette concentration-là.

"Cela indique comment ces systèmes ont des fuites."

Les impacts sur la santé de vivre près d'un site de fracking ont été ressentis ailleurs, selon une autre recherche. Une étude publiée le mois passé par des chercheurs de l'université de Washington et de Yale a trouvé que des résidents qui vivent à moins d'un kilomètre d'un puits avaient jusqu'à deux fois plus de problèmes de santé que ceux qui vivent à plus de 2 kilomètres de distance.

"La façon dont la fracturation hydraulique se fait dans ces 5 états, ce n'est pas fait sécuritairement," dit Carpenter.

Pour l'étude de Carpenter, des bénévoles entraînés vivant près des puits ont mené des mesures de l'air, prélevant 35 spécimens d'air pendant les activités industrielles intenses ou quand ils ressentaient des symptômes comme des étourdissements, des nausées ou des maux de tête. Quarante et un tests passifs additionnels, c'est-à-dire que les spécimens ont été prélevés à des périodes spécifiques, et non seulement quand les niveaux avaient des pics, ont été mené pour faire le monitorage du formaldéhyde. Les tests ont ensuite été envoyés vers des laboratoires accrédités.

Pas tous les spécimens ne dépassaient les normes recommandées. Mais ceux qui les dépassaient, et cela un peu moins que la moitié des spécimens prélevés, les niveaux de benzène étaient de 25 à 770,000 fois les concentrations normales, ou jusqu'à 33 fois l'exposition qu'un conducteur pourrait recevoir en faisant le plein de son véhicule. Aussi, les niveaux de sulfure d'hydrogène au-dessus des normes fédérales étaient de 90 à 60,000 fois plus élevés que la normale, suffisants pour causer des irritations aux yeux et au système respiratoire, de la fatigue, de l'irritabilité, des problèmes de mémoire et des étourdissements après une heure d'exposition.

Des niveaux excessifs de formaldéhyde étaient de 30 à 240 fois plus élevés que la normale, ce qu'une phrase de l'étude décrit comme étant "plus que le double de concentration de formaldéhyde dans une pièce où les étudiants en médecine font la dissection de cadavres humains, et où la plupart des étudiants rapportent avoir des irritations respiratoires."

Une loi passée en vigueur en 2005 par le Congress incluait ce que l'on appelle communément la "faille Halliburton" qui rendent les compagnies pétrolières et gazières exemptées des règlements fédéraux sur le monitorage et la divulgation obligatoire des produits chimiques utilisés pour les fracturations hydrauliques.

"C'est un cadeau empoissonné, plus vous êtes exposés à ces choses," dit Deb Thomas, résidente du Wyoming qui a vu un puits se faire forer l'autre côté de la rue de chez elle en 1999 et qui a aidé à ramasser des spécimens d'air pour l'étude de Carpenter. "J'ai eu une attaque d'asthme, même si je n'ai jamais souffert d'asthme. J'ai abouti à l'hôpital où ils m'ont fait des traitements pour respirer. J'avais aussi des méchantes irritations cutanées."

Thomas a aussi constaté des symptômes semblables sur d'autres sites pétroliers et gaziers non conventionnels au travers le pays, où en tant que directeur exécutif d'un OBNL appelé ShaleTest, elle a aidé à prélever des spécimens d'air pour des familles à faibles revenus et des communautés affectées par le fracking.

"Nous voyons aussi beaucoup de problèmes cognitifs," dit-elle. "Les gens ont des crises d'asthme ou ont des problèmes à respirer, ou ont des polypes, ou quelque chose dans leurs yeux, ou des cillements dans les oreilles, le genre de chose qui commence très subtilement, mais vous commencez à les remarquer."

Toutefois, c'est difficile à déterminer quels problèmes de santé sont le résultat d'opérations pétrolières ou gazières et lesquels sont causés par d'autres facteurs, parce que les symptômes commencent souvent graduellement et les études de qualité de l'air du gouvernement s'avèrent limitées dans leur portée.

"C'est vraiment difficile à dire qu'est-ce qui est causé par l'exposition," dit Thomas. "Cela fait très peur. C'est très difficile d'obtenir de l'information sur la nature même du développement. Vous vivez votre vie normale, et tout à coup, un jour, les gens commencent à être vraiment malades et ne peuvent pas obtenir des réponses."

Les produits chimiques peuvent être un danger important pour les travailleurs dans le pétrole et le gaz aussi.

"On n'a même pas parlé des expositions du métier," dit Carpenter. "Si il y a quelqu'un qui est exposé aux niveaux de nos résultats, ce sont bien ces employés qui sont exposés à des niveaux phénoménaux."

Le groupe de lobbyistes le plus important de l'industrie pétrolière et gazière, le American Petroleum Institute, et le groupe américain Natural Gas Alliance, qui représente les compagnies indépendantes d'exploration et de production gazières, ont tous les deux refusé de commenter mercredi, en prévision du lancement de cette étude. Les porte-paroles de chaque groupe nous référaient à un autre organisme de l'industrie appelé Energy In Depth, qui rejetait les méthodes de l'étude et qualifiait les conclusions comme étant "douteux" en répondant à nos questions.

"Leur engagement à faire interdire le développement pétrolier et gazier, et leur position idéologique étant que le fracking ne pourra jamais être règlementé adéquatement, sont clairement la raison pourquoi ce rapport arrive à des conclusions si sévères.," dit Katie Brown, porte-parole de Energy In Depth, en se référant au groupe qui a formé les bénévoles, Global Community Monitor. "Ils étaient probablement bien décidés avant même le début du projet."

Les résultats de l'étude sont révélés justement au moment où le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, un Démocrate, vient de retarder le dévoilement d'une étude de l'état du département de la Santé Publique sur l'industrie, pour attendre que les élections soient passées mardi.

En tant que professeur et chercheur dans la capitale de New York, Carpenter dit qu'il espère que son étude "influencera le débat."

"Il y a certainement des raisons économiques pour explorer la fracturation hydraulique," dit-il. "Je ne m'oppose pas religieusement contre le fracking. Bien que je préfère des énergies renouvelables, on et encore loin de çà. Je veux seulement que ce soit fait de façon sécuritaire. On débat sur sa sécurité et les dangers de la chose, et nos résultats démontrent qu'il y a un problème."

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Toxic Chemicals, Carcinogens Skyrocket Near Fracking Sites
The spikes almost certainly will lead to a cancer increase in surrounding areas, a study author says.

Oil and gas wells across the country are spewing “dangerous" cancer-causing chemicals into the air, according to a new study that further corroborates reports of health problems around hydraulic fracturing sites.

“This is a significant public health risk,” says Dr. David Carpenter, director of the Institute for Health and the Environment at the University at Albany-State University of New York and lead author of the study, which was published Thursday in the journal Environmental Health. “Cancer has a long latency, so you’re not seeing an elevation in cancer in these communities. But five, 10, 15 years from now, elevation in cancer is almost certain to happen.”

Eight poisonous chemicals were found near wells and fracking sites in Arkansas, Colorado, Pennsylvania, Ohio and Wyoming at levels that far exceeded recommended federal limits. Benzene, a carcinogen, was the most common, as was formaldehyde, which also has been linked to cancer. Hydrogen sulfide, which smells like rotten eggs and can affect the brain and upper-respiratory system, also was found.

“I was amazed,” Carpenter says. “Five orders of magnitude over federal limits for benzene at one site – that’s just incredible. You could practically just light a match and have an explosion with that concentration.

“It’s an indication of how leaky these systems are.”

The health effects of living near a fracking site have been felt elsewhere, according to separate research. A study published last month by researchers from the University of Washington and Yale University found residents within a kilometer of a well had up to twice the number of health problems as those living at least 2 kilometers away.

“The way fracking’s being done in these five states, it’s not being done safely,” Carpenter says.

For Carpenter's study, trained volunteers living near the wells conducted air measurements, taking 35 “grab air” samples during heavy industrial activity or when they felt symptoms such as dizziness, nausea or headaches. Another 41 “passive” tests – meaning samples were taken during a designated period, not merely when levels spiked – were conducted to monitor for formaldehyde. The tests were then sent to accredited labs.

Not every sample exceeded the recommended limits. But in those that did – slightly less than half the samples taken – benzene levels were 35 to 770,000 times greater than normal concentrations, or up to 33 times the exposure a driver might get while fueling his or her car. Similarly, hydrogen sulfide levels above federal standards were 90 to 60,000 times higher than normal – enough to cause eye and respiratory irritation, fatigue, irritability, poor memory and dizziness after just one hour of exposure.

Excessive formaldehyde levels were 30 to 240 times higher than normal, which a statement on the study described as “more than twice the formaldehyde concentration that occurs in rooms where medical students are dissecting human cadavers, and where most students report respiratory irritation.”

A law passed in 2005 by Congress included what's commonly known as the "Halliburton loophole," which exempts oil and gas companies from federal regulations involving the monitoring and disclosure of fracking chemicals.

“It’s the gift that keeps on giving, the longer you’re exposed to these things,” says Wyoming resident Deb Thomas, who saw a well open across the road from her in 1999 and helped collect air samples for Carpenter’s study. “I had an asthmatic episode – I’ve never had any asthma, I don’t have a history of asthma. I ended up at the hospital where they gave me breathing treatments. I’ve had really bad rashes.”

Thomas has come across similar symptoms at other unconventional oil and gas sites across the country, where as executive director of the nonprofit group ShaleTest, she’s helped take air samples for low-income families and communities affected by fracking.

“We see a lot of cognitive difficulties,” she says. “People get asthma or breathing difficulty or nose polyps or something with their eyes or their ears ring – the sorts of things that come on very subtly, but you start to notice them.”

However, it’s difficult to determine which health issues are a result of oil and gas operations and which stem from other factors, because symptoms often start only gradually and government air quality studies have proved limited in scope.

“It’s really hard to say what’s from the actual exposure,” Thomas says. “It’s very scary. It’s very hard to get information about what the development is. One minute you’re living your normal life, the next, people start to get really sick and they can’t get any answers.”

The chemicals may pose major risks to oil and gas workers, too.

“The occupational exposures we’re not even talking about,” Carpenter says. “If anybody is exposed at the levels our results show, these workers are exposed at tremendous levels.”

The American Petroleum Institute, the oil and gas industry’s largest trade and lobbying group, and America’s Natural Gas Alliance, which represents independent gas exploration and production companies, both declined to comment Wednesday ahead of the study’s release. Spokesmen at each group referred questions to another industry organization, Energy In Depth, which dismissed the study's methods and conclusions as "dubious."

"Their commitment to banning oil and gas development, and their ideological position that fracking can never be adequately regulated, is clearly why this report comes to such harsh conclusions," says Energy In Depth spokeswoman Katie Brown, referring to the group that trained the volunteers, Global Community Monitor. "They were probably determined before the project ever began."

The study's findings come as New York Gov. Andrew Cuomo weighs whether to end a state moratorium on fracking. Cuomo, a Democrat, has delayed the release of a state health department study on the industry until after elections Tuesday.

As a professor and researcher in the New York state capital, Carpenter says he hopes his study “does influence the debate.”

“There’s certainly economic reasons to explore fracking,” he says. “I’m not religiously opposed to fracking. While I prefer renewable fuels, we’re a long way from that. I just want it done safely. There’s been debate about how safe or unsafe it is, and our results say there is a problem.”

Link: http://www.usnews.com/news/articles/2014/10/30/toxic-chemicals-and-carcinogens-skyrocket-near-fracking-sites-study-says

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