Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, November 30, 2014

I think this says it all...

Photo: Mouvement Stop Oléoduc Portneuf Saint-Augustin

Saturday, November 29, 2014

Les communicateurs scientifiques contre-attaquent

photo: courtoisie Association des Communicateurs scientifiques

Une campagne d’affichage répond à celle lancée par les climatosceptiques

Article publié dans Le Devoir le 28 novembre 2014 |Alexandre Shields

L’Association des communicateurs scientifiques du Québec réplique aux climatosceptiques qui s’acharnent à prétendre que les bouleversements climatiques ne sont pas une réalité, ou bien que l’activité humaine n’en est pas la cause.

L’organisme, qui regroupe des professionnels de la communication scientifique, souhaite en fait faire contrepoids aux « messages dangereux » diffusés la semaine dernière par le groupe albertain « Friends of Science ».

Ce lobby climatosceptique a payé pour la diffusion de panneaux publicitaires situés aux abords de l’autoroute 40, dans la région de Montréal. « Le soleil est le principal facteur du réchauffement climatique. Pas vous. Pas le CO2 », affirme l’un de leurs messages. « Le réchauffement de la planète s’est arrêté naturellement il y a de cela plus de 16 ans », proclame l’autre.

Ces deux prétentions ne sont pas que répétées par les climatosceptiques albertains ou américains. Elles sont régulièrement reprises par ceux qui doutent de la réalité des changements climatiques, y compris par des blogueurs et des chroniqueurs publiés dans les médias nationaux québécois.

Mais rien n’est plus faux, réplique l’Association des communicateurs scientifiques (ACS). L’organisme a donc lancé jeudi une campagne de sociofinancement dans le but d’amasser des fonds pour financer des panneaux publicitaires réaffirmant la réalité des bouleversements du climat mondial. L’objectif est de 10 000 $. En fin de journée jeudi, le montant récolté atteignait 1700 $.

Unanimité scientifique

« Ce que la science dit vraiment : Le climat change. À cause de nous », soulignent les trois panneaux qui seront en place d’ici la fin de la semaine. « C’est une réplique qui nous semblait nécessaire. La campagne de Friends of Science véhicule des mensonges, a expliqué jeudi au Devoir le vice-président de l’ACS, Michel Groulx. La communauté scientifique est unanime : les changements climatiques existent et ils sont causés par l’activité humaine. Il n’y a pas d’hésitation à ce sujet. Nous sommes responsables et il faut le dire parce que, sinon, nous laissons de la place à la désinformation. »

Certains doutent néanmoins de la validité des travaux du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). « Ils sèment le doute, ce qui remet en question la nécessité d’agir, a déploré M. Groulx. Mais le GIEC est un regroupement de centaines de scientifiques qui reflètent le consensus dans la communauté scientifique internationale. Et si on parcourt le dernier rapport du GIEC, on constate que les conclusions sont de plus en plus fermes d’un rapport à l’autre. »

Le dernier rapport du GIEC estime en effet à 95 % le degré de certitude que l’« activité humaine est la cause principale du réchauffement observé » depuis le milieu du XXe siècle. « Ce n’est pas une hypothèse, c’est un fait. La science n’est jamais certaine à 100 %, mais à ce point, je ne vois pas ce que ça prendrait de plus. Si je vais voir 20 médecins et qu’un seul me dit que tout va bien, alors que les 19 autres me disent que j’ai un problème, je vais probablement écouter le groupe de 19 médecins. »

En plus du GIEC, l’ONU, la Banque mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et plusieurs autres organismes et scientifiques estiment que notre dépendance aux énergies fossiles et l’inaction mondiale en matière de changements climatiques conduisent la planète vers une hausse des températures atteignant pas moins de 4 °C d’ici la fin du présent siècle. Un tel bond « aurait des conséquences désastreuses en matière d’événements climatiques extrêmes et d’élévation du niveau de la mer, et entraînerait d’énormes coûts économiques et sociaux », selon l’AIE.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/425262/les-communicateurs-scientifiques-contre-attaquent

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Scientific communicators counter-attack

My translation of above article published in Le Devoir

A publicity campaign counters the one paid by climate sceptics

The Quebec Association of scientific communicators responds to the climate sceptics that insist on saying that climate upheaval is not a reality, or that human activities are not the cause.

The group that represents scientific communication professionals hopes to counter to the "dangerous messages" sent out last week by the Alberta group "Friends of Science".

This climate sceptics lobby group had paid for the publicity billboards that showed up along Highway 40 in the Montreal area. "The sun is the main factor of climate change. Not us. Not CO2", read one of the billboards. "The warming up of the planet stopped naturally more than 16 years ago", said another.

Those two claims are not only repeated by climate sceptics in Alberta and in the US. They are also repeated on a regular basis by those that doubt of the reality of climate change, including bloggers and opinion pieces published in some Quebec national media.

But nothing is further from the truth comes back the Scientific communicators Association (ACS). The group has then launched Thursday a socio-financing campaign in order to collect funds to finance publicity billboards reaffirming the realities of global climate upheaval. The objective is $10,000. By the end of Thursday, the collected amount was up to $1,700.

Scientific unanimity

"What science is really saying is that the climate is changing. Because of us", proclaim the 3 billboards that will be up by this week-end. "It is a necessary rebuttal, we think. The Friends of Science campaign is repeating lies, explained Michel Groulx, vice-president of the ACS, to the Devoir Thursday. The scientific community is unanimous: climate change is real and are caused by human activity. There is no hesitation about this subject. We are responsible and we have to admit it because, otherwise, we open the way to disinformation."

Some do doubt the validity of the work of the intergovernmental group of experts on the evolution of climate IPCC. "They sow seeds of doubt, which puts back the need for action, said Mr Groulx. But the IPCC is a group of hundreds of scientists that represent the consensus within international scientific community. And in the last IPCC report, one can find that the conclusions are firmer than ever."

The last IPCC report says that the degree of certainty is 95% that "human activity is the main cause of observed warming" since the middle of the XX century. "It is not an hypothesis, it is a fact. Science is never sure at 100%, but at this point, I don't know what more we need. If I go see 20 doctors and only one says that I'm fine, when the 19 others tell me I have a problem, I would probably listen to the group of 19 doctors."

On top of the IPCC, the UN, the World Bank, the International Energy Agency and many other groups and scientists think that our dependency on fossil fuels and worldwide inaction towards climate change are vowing the planet to higher temperatures to no less than 4 degrees Celsius by the end of this century. Such a rise in temperature "would have disastrous consequences in extreme climate events and ocean rises, and would bring enormous economic and social costs", say the AIE.


Friday, November 28, 2014

Quand les pétrolières se fracturent entre elles



Une pétrolière (familiale...) en poursuit une autre à cause du fracking de son voisin

Ma traduction libre d'un article dans une publication légale en ligne.

Au Nouveau-Mexique, une pétrolière a entamé une poursuite en cour fédérale, prétendant que les fracturations hydrauliques du défendeur détruit les puits pétroliers et gaziers du plaignant.

Parko a poursuivi Encana Oil & Gas le 21 novembre. Les deux compagnies exploitent des puits de pétrole dans Sandoval County, un immense comté (3,714 milles carrés) au nord d'Alburquerque qui s'étend à l'ouest et au nord de Santa Fe.

Parko prétend que quand Encana a commencé à faire des fracturations hydrauliques, les fluides injectés se sont échappés des régions louées par Encana et se sont mises à migrer dans les régions de Parko.

Les deux compagnies forent dans la formation géologique Gallup, un réservoir souterrain gigantesque qui a déjà produit 920 milliards de pieds cubes de gaz et 173 millions de barils de pétrole, selon l'agence Bureau of Indian Affairs.

Parko prétend, en résumé, que les fracturations hydrauliques faites par Encana ont altéré la géologie des puits adjacents, les détruisant par le fait même.

"Les opérations de fracking du défendeur ... ont causé des fractures à l'intérieur de la formation Gallup, permettant ainsi aux fluides injectés et aux sédiments d'envahir les intérêts loués du plaignant et les régions en production des puits impactés, qui ont physiquement endommagés ou détruit et-ou altéré les caractéristiques géologiques souterraines et ont obligé au plaignant de retravailler ses puits," lit-on dans la plainte.

Parko veut des compensations en dommages pour négligence, outrepasser une propriété privée et ce fait de mauvaise foi.


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Oil Company Sues Over Neighbor's Fracking

GALLUP, N.M. (CN) - One oil company has sued another in Federal Court, claiming the defendant's fracking is ruining the wells from which the plaintiff extracts its oil and gas.
Parko sued Encana Oil & Gas on Nov. 21. Both companies work oil wells in Sandoval County, an enormous (3,714 square mile) county north of Albuquerque that extends west and north of Santa Fe.

Parko claims that when Encana started using fracking, or hydraulic fracturing, the fluid injected escaped from Encana's leaseholds and invaded Parko's.
Both companies drill in the Gallup Formation, a giant underground reservoir that has produced 920 billion cubic feet of gas and 173 million barrels of oil, according to the Bureau of Indian Affairs.
Parko claims, in essence, that Encana's fracking altered the geology of its adjacent wells, ruining them.
"Defendant's fracking operations ... caused fractures within the Gallup formation thereby allowing injected fluids and sediments to invade plaintiff's leasehold interests and the production areas of the affected wells, which physically damaged or destroyed and/or altered subterranean geologic features and required plaintiff to rework its wells," the complaint states.
Parko seeks damages for negligence, trespass, and bad-faith trespass.
It is represented by Ernest Padilla of Santa Fe

Link: http://www.courthousenews.com/2014/11/25/oil-company-sues-over-neighbors-fracking.htm

Thursday, November 27, 2014

Main-mise sur l'eau municipale de Gaspé


Gaspé, le 26 novembre, 2014 – Communiqué de presse. - Au moment où Pétrolia est sur le point d'amorcer ses travaux pour son forage exploratoire, des citoyens se questionnent après avoir vu, à différentes reprises, un camion se servir en eau à même une borne fontaine près de l'usine GDS et monter ensuite vers Haldimand 4.

La frustration des citoyens vient du fait que l'eau coûte cher à filtrer et à distribuer et que ce sont eux qui se trouvent à payer l'eau à Pétrolia. La frustration est d'autant plus grande pour ces citoyens qui ont en mains des avis d'experts comme quoi ce forage met à risque leurs propres sources d'approvisionnement en eau potable.

Depuis l'arrivée de cette entreprise, la question de son approvisionnement en eau a toujours été soulevée et, jamais les citoyens n'ont eu de réponse à ce sujet et encore moins sur une évaluation de la quantité d'eau dans l'aquifère sous leur quartier qui dessert aussi des puits privés, faut-il rappeler.

Le comité Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé a téléphoné à la Ville et s'est fait répondre qu'une enquête était menée. Incroyable! Au moment où cette administration municipale manque de fonds pour acheminer l'eau de ces nouveaux puits du côté sud de la rivière St-Jean vers son réseau d'aqueduc actuel, personne ne s'est interrogé sur le lieu d'où Pétrolia prenait son eau. Au ministère de l'Environnment, on nous apprend que si l'eau puisée par l'entreprise, l'est d'une conduite municipale, ce n'est pas de leur juridiction.

L'eau potable est plus précieuse que le pétrole et elle appartient aux gens qui la protègent.

Lise Chartrand, présidente et porte-parole

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When taxpayers pay for water so that an oil company can drill

My translation of above press release:


November 26 2014:

Just when Petrolia is about to start doing exploratory drilling again, citizens are wondering, after seeing many times a truck taking water at a water hydrant near the GDS plant to then go up to the Haldimand 4 well.

Citizens' frustration comes from the fact that water is costly to filter and distribute, and so it is them that are paying for the water going to Petrolia. It's even more frustrating for citizens who have in their possession experts' opinions that say that this drilling is endangering their own drinking water sources.

Since the arrival of this company, where it will find the water it needs has always been an unanswered question; an evaluation of the quantity of water available in the aquifer below feeding private wells has also been left unanswered.

The citizens' committee Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé called the municipality and was told that an investigation is under way. Unbelievable! Just when this municipal administration does not have enough funds to ship water from these new wells on the southern side of the St. Jean River towards the present aqueduct system, no one has asked where Petrolia is taking its water. At the Environment Ministry, they tell us that if the water taken by the company is from a hydrant, that would not be in their jurisdiction.

Drinking water is more precious than oil and belongs to the people that protect it.

Signed: Lise Chartrand, President and spokesperson

Wednesday, November 26, 2014

Les ennemis de la science

Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir

Ne tombons pas dans le panneau climatosceptique

Cette pancarte sur l’autoroute 40 défigure le paysage montréalais en affichant que « Le soleil est le principal facteur du changement climatique ». Cette imposture scientifique mine une éducation et une sensibilisation scientifiques que nous bâtissons depuis plusieurs décennies. Elle est d’autant plus vicieuse que ses auteurs, Friends of Science, un organisme climatosceptique albertain, usurpent la crédibilité de la science pour désinformer la population.

Cette attaque envers l’intelligence et la culture scientifique québécoise survient alors que les grandes institutions de culture scientifique sont moins armées que jamais pour défendre les Québécois. Nous avons tous entendu le vibrant discours de Charles Tisseyre dénonçant les coupes successives à Radio-Canada, et la réduction des moyens de l’émission québécoise phare de communication scientifique, Découverte. Les difficultés de l’émission ne sont que la pointe visible de la crise actuelle qui sape la culture scientifique.

Cette culture est assurée par une variété d’organismes à but non lucratif et quelques petites entreprises, la plupart dépendants des subventions gouvernementales. En ce moment même, un grand nombre d’entre eux lutte pour leur survie, tentant de s’adapter à une énième vague de coupes. Leur agonie se fait en silence, car peu osent s’exprimer publiquement espérant conserver le peu de subventions qu’il leur reste. En octobre, les organismes de culture scientifique manifestaient « leur profonde inquiétude face aux coupes budgétaires répétées » par une lettre au ministère qui les finance depuis le changement de gouvernement, celui de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec.

Exprimer le ras-le-bol

À cela s’ajoute un climat fédéral hostile à la diffusion de l’information scientifique. Pour informer le public, les communicateurs et journalistes scientifiques ont difficilement accès aux chercheurs fédéraux ; les bibliothèques fédérales sont dilapidées ; les activités d’éducation scientifique des parcs fédéraux sont réduites.

Dans cette noirceur qui s’installe, toute graine de doute peut prendre racine. Nous le craignions depuis plusieurs années, mais le voilà, l’obscurantisme, incarné dans ce panneau, sur notre autoroute, chez nous, au Québec. Les Québécois doivent exprimer leur ras-le-bol haut et fort : la désinformation n’est pas la bienvenue, et pour cela nous n’aurons aucune tolérance.

Signé: Binh An Vu Van - Présidente de l’Association des communicateurs scientifiques et journaliste scientifique

Lien: http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/424906/les-ennemis-de-la-science

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photo: Le Comité canadien pour la liberté de la presse mondiale

The enemies of science

Let's not fall into the climate sceptics trap


My translation of opinion piece published in one of the last independent newspapers in Quebec.

This sign on highway 40 disfigures Montreal's scenic view by saying that "The sun is the principal factor of climate change". This scientific imposture mines a scientific education and awareness that we have been working on for decades. It is even more vicious because its authors, Friends of Science, an Alberta climate sceptics group, usurp the credibility of science to misinform the population.

This attack on Quebec's intelligence and scientific culture happens while the big scientific culture institutions are weakened as never before to defend the people of Quebec. We have all listened to the vibrant speech of Charles Tisseyre denounce successive cuts at Radio-Canada, and the reduction of funds imposed on the important scientific communication program Découverte. The difficulties encountered by this television program are but the visible peak of the actual crisis that is mining scientific culture.

This culture is insured by a variety of non-profit organisations and a few companies, most of them dependent on governmental subsidies. At this very moment, a large number of them are fighting for their survival, trying to adapt to the latest budget cuts. Their agony is happening in silence, because very few dare express themselves publicly, thus hoping to keep the last of the subsidies they have left. In October, the scientific culture groups expressed "their deeply felt concern about the reoccurring budget cuts" in a letter sent to the ministry that finances them since the change of government, the Quebec Ministry of Economy, Innovation and Exportation.

Saying when enough is enough

On top of this, there is this hostile federal climate against expressing scientific information. To inform the public, scientific communicators and journalists go through a lot of difficulty accessing federal researchers; federal libraries are squandered; scientific education activities in federal parks are down.

In this descending darkness falling upon us, all seed of doubt can take root. For years, we were afraid this would happen, and now, it is here, obscurantism, and this publicity sign is its incarnation, right on our highway, in our city, in Quebec. The people of Quebec must loudly express themselves and say enough is enough: disinformation is not welcome here, and will not tolerate it at all.

Signed: Binh An Vu Van, President of the Scientific Communicators Association and scientific journalist.

Monday, November 24, 2014

Gabriel Nadeau-Dubois s’attaque au pétrole

Photo: Radio-Canada

Prix littéraire du Gouverneur général
Gabriel Nadeau-Dubois s’attaque au pétrole


Reportage publié dans Le Devoir le 24 novembre 2014 |Philippe Orfali |

Gabriel Nadeau-Dubois a trouvé sa nouvelle cause : l’argent du Prix littéraire du Gouverneur général reçu pour son essai sur le contre les compagnies pétrolières. Et déjà, le mouvement semble bénéficier de l’aura du jeune intellectuel.

Dimanche soir, le jeune homme de 24 ans a lancé un site Web, DoublonsLaMise.org, dont l’objectif était d’amasser 25 000 $ afin de lutter contre les projets d’oléoducs en sols québécois, comme Énergie Est de TransCanada. Une somme identique à la bourse qui accompagne le Prix littéraire du Gouverneur général lui ayant été décerné mardi dernier.

Dévoilée vers 20 h, l’initiative était déjà parvenue à recueillir les 25 000 $ attendus et bien plus en moins de 45 minutes. Aux environs de 22 h, près de 80 000 $ avaient déjà été récoltés, y compris la somme offerte par M. Nadeau-Dubois.

Tous les fonds recueillis doivent être remis à « Coule pas chez nous », un mouvement d’opposition citoyenne aux projets d’oléoducs québécois. Coule pas chez nous est un collectif de groupes locaux impliqués dans la lutte contre les projets pétroliers en sols québécois, tels Stop Oléoduc et Alerte Pétrole, et bénéficiant de l’appui de groupes comme Équiterre, Nature Québec et Greenpeace.

« Ce sont plus de 1000 $ par minute que nous recevons jusqu’à maintenant, a affirmé M. Nadeau-Dubois en fin de soirée. C’est assez impressionnant. Alors, on souhaite redoubler à nouveau la cible. On vise désormais 100 000 $ plutôt que 50 000 $. Et peut-être même plus. »

Ces fonds seront employés afin d’encourager et de faciliter la mobilisation de citoyens sur le terrain. « On a un choix collectif à faire au Québec, plaide M. Nadeau-Dubois en entrevue. Le pipeline Northern Gateway vers la Colombie-Britannique a été bloqué, le projet Keystone XL est stoppé aux États-Unis, alors la pression est très forte pour que les oléoducs passent par le Québec. »

Remise en question

Dans les jours qui ont suivi le dévoilement des lauréats du Prix littéraire du Gouverneur général 2014, la semaine dernière, le lauréat dans la catégorie Essai a songé à refuser cet honneur qui porte le titre du représentant de la monarchie au pays. Mais il s’est finalement ravisé, explique-t-il dans une lettre au Devoir, qui paraît au lendemain de son passage à l’émission Tout le monde en parle.

« J’ai changé d’idée. Attribué par une institution publique, le Conseil des arts du Canada, [le prix] rappelle l’attachement de la société à la culture, à la pensée et à la littérature, qui sont des conditions essentielles à la liberté », écrit-il, au sujet de la récompense et de la bourse de 25 000 $.

Gabriel Nadeau-Dubois affirme avoir été inspiré par d’autres lauréats, dont l’auteur Fernand Dumont qui, en 1968, a remis son chèque du Prix du Gouverneur général à René Lévesque, « pour faire entrer dans la réalité les idées que ses livres défendaient ».

Plusieurs causes lui sont venues en tête. Mais celle de la lutte contre les oléoducs lui est apparue comme étant la plus urgente et la plus à même de bénéficier de ce coup de pouce financier.

« Oui, il y a un enjeu de protection du territoire, de protection de nos sources d’eaux, de nos rivières, mais il y a aussi un enjeu planétaire. Si on permet le passage de cet oléoduc chez nous, c’est qu’on accepte de participer comme Québécois à l’expansion de l’industrie des sables bitumineux. À l’inverse si on dit non, on pose un geste tangible dans la lutte contre les changements climatiques. »

À 24 ans, Gabriel Nadeau-Dubois est le plus jeune lauréat dans la catégorie Essai de l’histoire des Prix. Rappelons qu’Andrée A. Michaud, José Acquelin, Carole Fréchette, Linda Amyot, Daniel Poliquin et Marianne Dubuc sont les autres lauréats francophones des Prix littéraires 2014 du Gouverneur général.

Lien: http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/424775/prix-litteraire-du-gouverneur-general-gabriel-nadeau-dubois-s-attaque-au-petrole

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Governor General Literary Award
Gabriel Nadeau-Dubois attacks oil


My translation of parts of above article.

Gabriel Nadeau-Dubois has found a new cause: the money of the Governor General Litterary Award he received for his essay will go to fight oil companies. The young intellectual's aura is helping the movement already.

Sunday night, the young man of 24 has launched a new Website called DoublonsLaMise.org (double the bet) whose objective will be to collect $25,000 to fight pipeline projects in Quebec, projects like TransCanada's Energy East. An amount equal to the prize money of the Governor General's literary prize given to him last Tuesday.

Revealed around 8PM, the initiative had already collected the $25,000 objective in less than 45 minutes. Around 10PM, nearly $80,000 had been received, including the money given by Mr Nadeau-Dubois.

All collected funds must be given to "Coule pas chez nous" (don't flow here), a citizens' opposition movement to oil pipeline projects in Quebec. Coule pas chez nous is a collective of local groups involved in the fight against oil projects in Quebec like Stop Oléoduc and Alerte Pétrole, and get the backing of groups like Équiterre, Nature Québec and Greenpeace.

"We are receiving more than $1,000 per minute up to now, said Mr Nadeau-Dubois late Sunday night. It is very impressive. So we want to double the bet once more. We are now aiming for $100,000 rather than $50,000. And maybe more."

These funds will be used to help encourage and facilitate citizens mobilisation locally. "We have a collective choice to make in Quebec, says Mr Nadeau-Dubois in an interview. The Northern Gateway pipeline in B.-C. has been stopped, the Keystone XL project is stopped in the US, so pressure is high for the pipelines to go through Quebec."

A question of principle

In the days following the revealing of the winners of the Governor General Literary Award for 2014, last week, the Essay winner first thought he would refuse this honor with the name of royalty. But he thought about it again, he writes in a letter sent to Le Devoir that was published the day after he was at the Tout Le Monde en Parle TV show.

Many causes came to mind. But the one fight against the pipelines seemed to him to be the most urgent and the one that would most be helped by this financial bump.

"Yes, it is a matter of protection of the land, protection of our water sources, of our rivers, but it is also a planetary matter. If we allow the passage of this oil pipeline here, it means we accept to be part, as Quebecois, of the expansion of the tar sands industry. On the contrary, if we say no, we play a real part in the fight against climate change."

Sunday, November 23, 2014

We are but a seed...


They are trying to bury us, but what they don't realize is that we are seeds...

Saturday, November 22, 2014

Sandra explique pourquoi elle se retrouve (encore!) en prison



Ma traduction libre d'une lettre qu'elle a envoyée à EcoWatch pour être partagée avec tous les militants contre le développement des combustibles fossiles.

Le petit déjeuner servi dans la prison de Chemung County est servi à 5h00. Ce matin, vendredi le 21 novembre 2014, c'était des Cheerios avec du lait et deux morceaux du bien méprisé "breakfast cake". Avec les cabarets de nourriture passés au travers les barreaux sont aussi distribués les médicaments du matin pour les prisonniers avec des prescriptions. Maintenant vient ma période préférée de la journée en prison: deux heures tranquilles entre le petit déjeuner et 7h00 avant qu'on allume la télé et nous sommes ordonnés de faire nos lits: c'est alors que la journée bruyante commence. Entre le petit-déjeuner et 7h00, la plupart des femmes retournent se coucher pour dormir. J'entends seulement leur souffle dans leur sommeil, chacune à leur propre rythme, et du côté opposé à la porte en acier, parfois des voix des gardiens et les ordres transmises par walkie-talkie qu'ils reçoivent.

Entre-temps, mon lit est déjà fait et j'ai donné un nouvel usage à mon petit panier de linge sale en le mettant dessous dessus: il est maintenant une petite table qui me permet d'écrire. Et parce que je suis une écrivaine qui écrit, je suis heureuse.

Je suis aussi heureuse parce que je sais qu'en écrivant, je remplis une promesse que j'ai faite à Ashley (pas son vrai nom) qui m'a donné un crayon aiguisé hier soir avec une pile de formulaires de demandes médicales pour les prisonniers qui vont me servir de papier à lettre. Après avoir entendu mon histoire racontée au travers les barreaux de ma cellule, puisque je suis gardée emprisonnée jusqu'à ce qu'on reçoive les résultats de mon test de tuberculose, Ashley m'a dit: "Je suis au courant des militants contre le projet de Seneca Lake. J'ai lu des articles de votre histoire. Mais seulement une fois. Vous devez continuer la bataille. Vous devez écrire aux journaux. Vous pouvez le faire d'ici, vous savez. Vous ne pouvez pas rester dans votre cellule pendant 14 jours et ne rien faire. Vous devez vous battre." Et puis elle est partie pour me trouver du papier.

Assise sur un tabouret juste au bord de ma cellule, qui est soudé sur la rangée éloignée des barreaux de la cellule, Ashley m'a librement donné des conseils hier soir pour le groupe militant We Are Seneca Lake. "N'abandonnez pas. Continuez à écrire aux journaux. Ils se cherchent toujours des histoires à rapporter." Elle ajoute: "Je n'ai que 21 ans, mais j'en sais beaucoup sur certaines choses."

Voici l'histoire d'Ashley: elle a été mise sous arrestation il y a 2 ans, à l'âge de 19 ans, pour avoir volé une citrouille. Elle est maintenant en prison pour n'avoir pas respecté ses conditions de période de sursis. Elle a trois enfants: 6, 4 et 2 ans, qui vivent avec sa mère adoptive à Allegany County jusqu'à ce qu'elle puisse sortir de prison. Elle sera libre la journée après Noël. Entre-temps, elle étudie pour son GED et se prépare à aller au collège.

La moitié des femmes dans mon aile de prison sont ici pour n'avoir pas respecté leurs conditions de période de sursis. Elles sont toutes d'accord sur un point: c'est presque impossible d'être une mère mono-parentale qui se cherche une place pour rester et un emploi, les deux exigeant qu'on soit mobile, et respecter en même temps les règlements de la période de sursis, qui limitent la mobilité. C'est mieux de faire son temps en prison et recommencer à la case un ensuite.

Je comprends çà. C'est un cheminement logique qui fait parallèle avec le mien. J'en suis venue à croire qu'une campagne de désobéissance civile qui réussit dépend aussi de la bonne volonté d'au moins quelques-uns d'entre nous d'accepter de faire un peu de prison plutôt que d'autres sortes de sentences, comme payer des amendes.

Il y a 4 raisons pour çà. Premièrement, cela démontre qu'on respecte la loi. Dans mon cas, j'ai été mise sous arrestation pour avoir marcher dans une entrée privée d'une compagnie énergétique du Texas qui a seulement l'intention de transformer ses vieilles mines de sel sous la colline en citernes à gaz immenses pour contenir à très haute pression les produits de la fracturation hydraulique: du méthane, du propane et du butane. (La partie du projet qui implique le stockage du méthane a déjà été approuvée par la commission fédérale Federal Energy Regulatory Commission). Même avant que les infrastructures de ce site de stockage gazier soient construites, Crestwood Midstream a pollué le lac avec du sel à des concentrations qui dépassent les normes légales. La réplique de Crestwood est de payer l'amende et continuer de polluer. Au contraire, je refuse de payer une amende pour qu'on pardonne mon crime, alors j'accepte les conséquences légales de mes actions.

Deuxièmement, en partageant mon témoignage de désobéissance civile en prison confirme le sérieux de mes intentions. Quatre des 17 personnes qui ont fait de la désobéissance civile qui ont jusqu'à date été poursuivies en justice pour leur rôle dans la campagne de We Are Seneca Lake ont choisi du temps en prison plutôt que payer des amendes: Dwain Wilder, 75 ans, un vétéran de la Marine qui a été mis en prison la Journée du Souvenir; Roland Micklem, 86 ans, un Quaker, qui est maintenant en prison dans le Schuyler County Jail (Roland Micklem a été relâché hier à cause de problèmes de santé); Colleen Boland, 58 ans, un sergent à la retraite du Air Force qui a travaillé dans la Maison Blanche; et moi-même (je suis une biologiste de 55 ans et écrivaine).

Colleen est dans la cellule d'à côté. Nous nous parlons au travers le mur. Colleen, Roland et moi cherchons à savoir ce qu'on sert aux prisonniers pour le souper du Thanksgiving.

En nous séparant volontairement de nos familles, par notre sacrifice et notre consentement à souffrir, par notre absence, nous disons que nous nous objectons en des termes non équivoques à la transformation de notre communauté bien-aimée des Finger Lakes en une plaque tournante pour la fracturation hydraulique. Nous nous objectons à l'occupation de nos rives par une corporation de Houston qui veut continuer à construire des infrastructures à combustibles fossiles en ces temps d'urgence du climat, et en faisant ainsi, met en péril la source d'eau potable de 100,000 personnes.

Troisièmement, en remplissant les prisons avec des mères, des personnes âgées et des vétérans, nous provoquons paisiblement une crise qui ne peut pas être ignorée par les médias et les élus politiques. Bien sûr, la désobéissance civile est toujours une méthode de dernier recours, utilisée quand toutes les autres méthodes de placer une plainte ont été épuisées. Nous avons tout essayé. Nous avons présentés des commentaires, écrit des lettres, présenté des témoignages, fait des demandes d'accès à l'information pour avoir des documents secrets, pour constater que nos préoccupations légitimes ont été rejetées du revers de la main. Notre temps en prison démontre que le système régulatrice est brisé. Jusqu'à date, durant la campagne Seneca Lake, il y a eu 59 arrestations, et la majorité de celles-là n'ont pas reçu leurs sentences. Nous serons plus nombreux en prison avant la fin de l'année.

Et la quatrième raison est ceci: passer du temps en prison est un temps de transformation personnelle. Seule avec un crayon et des formulaires de prisonniers comme papier à lettre, la Bible et ses pensées intimes, on découvre qu'on est plus brave que l'on croyait. Vous passez du temps en prison, et ce temps-là nous offre la possibilité de se redédier au travail à venir: démanteler l'industrie des combustibles fossiles pendant les 20 années qu'il nous reste avant que la crise du climat ne se transforme en calamité impossible à réparer et interminable.

La nuit passée, j'ai appris comment créer un outil pour changer le poste de la télé qui hurle à tue-tête de l'autre côté des barreaux. J'enroule du papier journal autour une rangée de crayons et la rendre plus rigide avec de la pâte à dents.

C'est ainsi que les femmes de la prison de Chemung County, toutes des mères, sont des agents de changement des circonstances de leurs vies et défient le statu quo. C'est un talent dont nous avons tous besoin. Comme Ashley me faisait des reproches hier soir, tout en me refilant un crayon affilé au travers les barreaux, "Tu ne peux pas rester assis là pendant les 14 prochains jours. Commence à te battre."


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Sandra Steingraber: Why I am in Jail

Sandra Steingraber | November 21, 2014 4:22 pm |

Breakfast in the Chemung County Jail is served at 5 a.m. This morning—Friday, November 21, 2014—it was Cheerios and milk plus two slaps of universally-despised “breakfast cake.” Along with trays of food—which are passed through the bars—arrive the morning rounds of meds for the inmates who take them. Now comes my favorite time of day in jail—the two quiet hours between breakfast and 7 a.m. before the television clicks on and we are ordered to make our beds and the loud day begins. Between the end of breakfast and 7 a.m., most women go back to sleep. Now I can hear only the sounds of their breathing—different rhythms all—and, on the far side of the steel door—the occasional voices of the C.O.s (correction officers, a.k.a. the guards) and the walkie-talkie orders they themselves are receiving.

Meanwhile, my bed is already made and I have repurposed my small laundry basket—by flipping it upside down—into a table on which I am writing. And because I am a writer who is writing, I am happy.

I am also happy because I know that, by writing, I am fulfilling a promise to Ashley (not her real name) who brought me last night a sharpened pencil and a stack of inmate medical request forms to use as writing paper. After hearing my story—narrated through the bars of my cell as I am being kept in “keeplock” until the results of my TB screening come back—Ashley said, “I know about you Seneca Lake protesters. I read about that. But only once. You have to keep fighting. You have to write to the newspaper. You can do that from here, you know. You can’t just sit in your cell for 14 days and do nothing. You have to fight.” And then she ran off and found me paper.

Sitting on a stool outside my cell—which is welded to the far row of bars—Ashley freely dispensed advice last night for the We Are Seneca Lake movement. “Don’t give up. Keep writing the newspapers. They are always looking for stories.” She added, “I may be only 21, but I’m wise about some things.”

Here’s Ashley’s story: She was arrested two years ago—at age 19—for stealing a pumpkin. She is jailed now for violating probation. She has three kids—ages 6, 4 and 2—who are staying with her foster mother in Allegany County until she serves her time. She’ll be out the day after Christmas. Meanwhile, she’s studying for her GED and laying plans to go to college.

Half the women in my cell block are here for probation violation. One thing they all agree on: It’s almost impossible to be a single mother in search of housing and a job, both of which require mobility, and comply with probation rules, which restrict mobility. Better to do the time and then make a fresh start.

I get that. And it’s a logic that runs parallel to my own. I have come to believe that a successful civil disobedience campaign likewise depends on the willingness of at least some of us to gladly accept jail time over other kinds of sentences, such as paying fines.

There are four reasons for this. First, it shows respect for the law. In my case, I was arrested for trespassing on the driveway of a Texas-based energy company that has the sole intention of turning the crumbling salt mines underneath the hillside into massive gas tanks for the highly-pressurized products of fracking: methane, propane and butane. (The part of the plan involving methane storage has already been approved by the Federal Energy Regulatory Commission). Even before the infrastructure for this gas storage is built, Crestwood Midstream has polluted the lake with salt, at levels that exceed its legal limits. Crestwood’s response is to pay a fine and keep polluting. By contrast, I refuse to pay a fine to excuse my crime and so accepted the lawful consequences of my actions.

Second, extending one’s civil disobedience testimony in jail shows seriousness of intent. Four of the 17 civil disobedients who have so far been arraigned as part of the We Are Seneca Lake campaign have chosen jail instead of fines: 75-year-old Dwain Wilder, a veteran of the Navy who was incarcerated for Veteran’s Day; 86-year-old Roland Micklem, a Quaker, who is now incarcerated in the Schuyler County Jail [Roland Micklem was released yesterday due to health concern]; 58-year-old Colleen Boland, a retired Air Force sergeant who served in the White House; and me (I’m a 55-year-old biologist and author).

Colleen occupies the cell next to mine. We talk through the wall. Colleen, Roland and I are on track to find out what they serve prisoners for Thanksgiving dinner.

By our willing separation from our families, by our sacrifice and consent to suffer, by our very absence, we are saying that we object in the strongest terms to the transformation of our beloved Finger Lakes community into a hub for fracking. We object to the occupation of our lakeshore by a Houston-based corporation that seeks to further build out fossil-fuel infrastructure in a time of climate emergency, and in so doing, imperils a source of drinking water for 100,000 people.

Third, by filling the jails with mothers, elders and veterans, we peacefully provoke a crisis that cannot be ignored by media or political leaders. Of course, civil disobedience is always a method of last recourse, deployed when all other methods of addressing a grievance have been exhausted. We have turned over all stones. We have submitted comments, written letters, offered testimony, filed Freedom of Information requests for secret documents—only to see our legitimate concerns brushed aside. Our incarceration shows that the regulatory system is broken. So far, in the Seneca Lake campaign, there have been 59 arrests, and a majority of those have yet to be sentenced. There will be more of us in jail before the year is out.

And the fourth reason is this: spending time in jail is a time of personal transformation. Alone with a pencil, some inmate request forms for stationery, the Bible and your own thoughts, you discover that you are braver than you knew. You are doing time, and time offers the possibility of rededicating oneself to the necessary work ahead: dismantling the fossil fuel industry in the last 20 years left to us, before the climate crisis spins into unfixable, unending calamity.

Last night I learned how to create a tool for changing the channel on the television, which blares from the other side of two rows of bars. It involves twisting newspaper around a row of pencils and stiffening it with toothpaste.

Thus do the women of the Chemung County Jail—all mothers—exert agency over the circumstances of their lives and defy the status quo. That’s a skill set we all need. As Ashley scolded me last night, while passing a sharpened pencil through the bars, “You can’t just sit there for the next 14 days. Start fighting.”

Link: http://ecowatch.com/2014/11/21/sandra-steingraber-why-im-in-jail/

L'ISMER refuse la pomme empoisonnée



TransCanada déçue du rejet du projet de chaire sur le béluga

Dans un court communiqué, la compagnie TransCanada s'est dite déçue de la décision de l'UQAR-ISMER d'abandonner les discussions entourant la création d'une chaire de recherche sur l'estuaire du Saint-Laurent.

La compagnie est d'avis que cette décision est basée en partie sur le résultat de discussions sur la scène publique.

Vendredi matin, la directrice de l'Institut des sciences de la mer (ISMER), Ariane Plourde, a défendu sa décision de ne pas aller de l'avant avec le projet financé par TransCanada en affirmant que « compte tenu de ce qui s'est passé sur la place publique, dans les médias, les décisions récentes gouvernementales, nous avons pris la décision hier de ne pas aller de l'avant avec la chaire de l'estuaire financée par TransCanada. »

Il s'agit d'une réflexion collective, ajoute la direction.

Dans son communiqué, TransCanada vante la qualité des chercheurs de l'Institut des sciences de la mer (ISMER), qui auraient assurément contribué à enrichir la connaissance scientifique sur la population de bélugas du Saint-Laurent à travers leurs travaux de recherche.

Devant ce refus, la compagnie confirme qu'elle entend examiner de nouveaux partenariats avec d'autres institutions.

Fuite de la stratégie de communication de TransCanada

Plus tôt cette semaine, des documents secrets de TransCanada, obtenus par Greenpeace, ont révélé en détail la stratégie de la compagnie pour faire accepter par l'opinion publique son projet de pipeline Énergie Est.

Cette stratégie qualifie notamment les professeurs d'université d'influenceurs importants.

Visiblement, le dévoilement de cette stratégie a suscité beaucoup d'embarras chez les scientifiques de l'ISMER. Sans compter les réactions des groupes environnementalistes :

« C'est clair qu'il y a des dommages collatéraux à une telle action. C'est clair que nous avons à rebâtir la crédibilité qui a toujours été présente ici et notre intégrité aussi. Donc, il y aurait probablement eu certainement, très probablement, des problèmes de crédibilité, malheureusement », conclut Émilien Pelletier.

La documentation stratégique, réalisée avec l'appui d'une des plus importantes firmes de relations publiques au monde, Edelman, recommande à TransCanada de tenter de mettre les groupes environnementaux de son côté avec « une campagne de financement majeure » d'une université québécoise contribuant à la recherche environnementale. « Cela pourrait aider à montrer le sérieux de TransCanada sur ces sujets et donner une meilleure image », indique le document.

Lien: http://m.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/11/21/006-chaire-etude-beluga-transcanada-uqar.shtml


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TransCanada is disappointed its project of having a Beluga chair rejected

My translation of above article:

In a short release, the TransCanada company says it is disappointed of hearing the UQAR-ISMER institute decided to stop the discussions about the creation of a research chair on the St. Lawrence estuary.

The company thinks this decision comes in part after the results of the discussions in the public arena.

Friday morning, the Institute's director of the ocean sciences (ISMER), Ariane Plourde, defended her decision of not going ahead with the project financed by TransCanada by saying "because of what happened in the public arena,, in the media, recent government decisions, we have decided yesterday to not go ahead with a chair on the estuary financed by TransCanada."

It is a collective reflection, adds the director.

In the press release, TransCanada lauds the quality of the researchers of the Ocean Sciences Institute (ISMER), that surely would have contributed to enrich the scientific knowledge about the Beluga population in the St. Lawrence thanks to their research work.

In response to the refusal, the company confirms that it intends to find new partners within other institutions.

TransCanada's communication strategy leak

Earlier this week, TransCanada secret documents sent to Greenpeace revealed in detail the company's strategy to make its Energy East pipeline project accepted by public opinion.

This strategy named, among others, university professors as important influencers.

Obviously, the revealing of this strategy brought a lot of embarrassment among the ISMER scientists. And did attract environmental groups reactions:

"It is clear that there are collateral damages to such an action. It is clear that we have to rebuild a credibility that has always been present here and our integrity also. So, there would probably had certainly, very probably, credibility problems, unfortunately", says Émilien Pelletier (oceanographer at the institute).

The strategy documentation, made with the help of one of the most important public relations firms on earth, Edelman, recommends to TransCanada to try to bring environmental groups on its side with a "major financing campaign" of a Quebec university that does environmental research. "This could help to show how TransCanada is serious about these subjects and better its image", reads the document.

Thursday, November 20, 2014

Inverser la direction d'un pipeline le rend plus dangereux

Photo: Ivanoh Demers La Presse

Dans un bulletin d'information récent, des régulateurs fédéraux des É.-U. préviennent que d'inverser la direction des oléoducs et des gazoducs, ou changer le produit qu'ils transportent pourraient avoir des impacts majeurs sur leur sécurité et leur intégrité.

"In a recent advisory, federal regulators are warning that reversing the flow of oil and gas pipelines or changing the product they carry could have a major impact on a line’s safety and integrity."

http://marcellus.com/news/id/112765/federal-advisory-warns-pipeline-reversals/

Tuesday, November 18, 2014

Comment vendre un pipeline aux Québécois


Photo: Radio-Canada

TransCanada dispose d’un plan précis pour faire aboutir le projet Énergie Est

Publié dans Le Devoir du 18 novembre 2014 |Alexandre Shields

Si elle veut convaincre les Québécois d’appuyer son mégaprojet de pipeline Énergie Est, TransCanada doit vanter la sécurité de ce moyen de transport par rapport au train, dans la foulée de la tragédie de Lac-Mégantic. La pétrolière doit aussi établir des stratégies afin de nuire aux opposants tout en éduquant les citoyens d’ici sur les vertus du pétrole des sables bitumineux.

Ce sont là certains des principaux piliers du « plan stratégique » pour le Québec élaboré par la multinationale des relations publiques Edelman, à la demande de TransCanada. Le document, obtenu par Greenpeace et transmis au Devoir, présente plusieurs éléments clés de la stratégie qui devrait se déployer dans le but de convaincre les Québécois d’accepter le passage ici du plus important projet de transport de brut albertain en Amérique du Nord.

Revenant d’entrée de jeu sur le fait que le transport de pétrole est devenu un « enjeu majeur » pour les citoyens du Québec depuis la catastrophe de Lac-Mégantic, le rapport souligne que le « scepticisme » par rapport à l’utilisation du train « est très fort » depuis ces événements tragiques. Les Québécois, peut-on lire, souhaitent désormais être mieux « protégés », et « le pipeline pourrait constituer une réponse à cette préoccupation ». Les pipelines peuvent en fait constituer une « nouvelle opportunité » de transport pétrolier, même s’ils demeurent toujours « méconnus » du public.

Edelman, qui a aussi travaillé sur le projet de pipeline Keystone XL, propose justement d’éduquer les Québécois à ce sujet. « Les Québécois ne sont pas familiarisés avec le pétrole comme source d’énergie. Les mythes et les appréhensions sont encore plus présents lorsqu’il s’agit du pétrole provenant des sables bitumineux albertains, qui sont directement associés au gouvernement de Stephen Harper. L’éducation sur le sujet est donc fortement requise », peut-on lire dans le document de 45 pages rédigé en anglais.

Investir pour convaincre

Dans ce contexte éducatif mis en avant par la pétrolière, il serait toutefois préférable d’utiliser le bon langage. « Nous recommandons de continuer à miser sur le terme “ressources naturelles” lorsque cela est possible, plutôt que le terme “sables bitumineux”, qui est perçu négativement », écrit Edelman dans ce rapport daté du 20 mai 2014. Celui-ci fait partie d’une série de documents confidentiels obtenus par Greenpeace.

Puisque le projet de pipeline et de port d’exportation de Cacouna touche plusieurs communautés du Québec, la firme de relations publiques souligne l’importance de réaliser des investissements financiers afin de rallier la population à son projet. « Nous recommandons de définir un programme d’investissement communautaire spécifique au fleuve Saint-Laurent en raison de son importance dans le projet, en misant sur la restauration de quais et d’infrastructures riveraines puisque cela pourrait générer un retour sur l’investissement significatif. »

Edelman estime aussi que « soutenir une campagne majeure de financement d’une université québécoise tout en contribuant à ses efforts dans la recherche environnementale pourrait aider à démontrer le sérieux de TransCanada par rapport à ces enjeux, mais aussi contribuer à améliorer l’image de la compagnie ». Le Devoir révélait récemment que TransCanada négocie actuellement avec l’Institut des sciences de la mer de Rimouski le financement d’une chaire de recherche sur le Saint-Laurent axée sur l’étude du béluga.

En plus de ces engagements financiers, TransCanada devrait rencontrer et chercher à rallier à sa cause des personnalités influentes du Québec. La liste établie par Edelman comprend 19 noms, dont ceux de Brian Mulroney, Lucien Bouchard, Monique Jérôme-Forget, Pierre Marc Johnson, Denis Coderre, Régis Labeaume, le p.-d.g. d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, ainsi que le président de la Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia.

Contrer l’opposition

S’il importe de se doter d’alliés, Edelman insiste aussi sur la nécessité de contrer les opposants, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. « Si on les laisse faire, les opposants à Énergie Est utiliseront chaque information à leur disposition pour attaquer le projet et TransCanada. » La firme souligne notamment la nécessité d’établir le profil précis des groupes d’opposants.

« Dans le but d’ajouter des obstacles aux opposants, nous travaillerons avec des tierces parties et nous les armerons avec l’information dont ils ont besoin pour faire pression sur les opposants et les distraire de leur mission », fait aussi valoir la firme de relations publiques. Ces « tierces parties » pourraient être par exemple des voix « crédibles » recrutées au sein des communautés.

Parmi les arguments à mettre en avant, celui des bénéfices économiques semble être en haut de la liste. Edelman estime ainsi qu’à la suite des récentes élections, les Québécois ont tourné le dos à la question nationale et sont désormais plus préoccupés par les problèmes économiques. « Dans ce contexte, le projet Énergie Est pourrait être présenté comme une nouvelle occasion d’insuffler une nouvelle vie dans l’économie du Québec, grâce à la création d’emplois et d’effets indirects positifs sur d’autres secteurs. »

La firme recommande par exemple de mettre en avant l’argument des bénéfices économiques afin de mieux faire accepter la construction d’un port pétrolier en plein coeur de la pouponnière des bélugas du Saint-Laurent. « L’impact économique du projet sera un argument fort pour rallier la communauté [de Cacouna] au projet », affirment les auteurs de la stratégie préparée par Edelman.

Le projet doit permettre, à terme, de créer 133 emplois directs au Québec. Le pipeline Énergie Est doit faire passer ici 1,1 million de barils de pétrole brut chaque jour, soit l’équivalent de 1335 wagons-citernes. La province deviendra ainsi le point le plus stratégique au Canada pour l’exportation de pétrole des sables bitumineux.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/424197/comment-vendre-un-pipeline-aux-quebecois

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How to sell a pipeline to the Quebecois

TransCanada has a precise plan to realize its Energy East project


My translation of an article published in one of the last independent newspapers in Quebec.

If it wants to convince Quebecois to approve of its Energy East pipeline mega-project, TransCanada must boast about the security of this way of transportation compared to the train, especially after the Lac-Megantinc tragedy. The oil company must also elaborate strategies to harm the opponents while educating the local citizens on the virtues of the tar sands oil.

Those are the main points of the "strategic plan" for Quebec cooked up by the multi-national public relations company Edelman at TransCanada's request. The document, sent to Greenpeace and transmitted to Le Devoir, has many key elements of the strategy that should be deployed in order to convince Quebecois to accept in their province the most important transportation project of Albertan crude in North America.

Insisting ont the fact that the transportation of oil has become at stake for the citizens of Quebec since the Lac-Megantic disaster, the report mentions that the "scepticism" in regards of trains "is very strong" since that tragic event. Quebecois, it says, now wish to be better "protected", and "the pipeline could become the answer to this preoccupation". Pipelines could become a "new opportunity" for the transport of oil, even if they are still "unknown" by the public.

Edelman, who also worked on the Keystone XL pipeline project, proposes to educate Quebecois on the subject. "The people of Quebec are not familiar with oil as a source of energy. Myths and apprehension are even more real when Alberta tar sands oil is involved, because it is directly associated with the Stephen Harper government. Education on the subject is greatly necessary", reads the 45 page English document.

Invest to convince

In this education context adopted by the oil company, it would be preferable to use the right language. "We recommend to continue using the terms "natural resources" whenever possible, rather than the words "tar sands" witch has a negative connotation", writes Edelman in the report dated May 20 2014. It is part of a series of confidential documents received by Greenpeace.

Since the pipeline project and the exportation harbor in Cacouna impact many communities in Quebec, the public relations firm mentions the importance of financial investments to bring acceptance of its project within the population. "We recommend a definition of a specific community investment program for the St. Lawrence River because of its importance in the project, specifically in the restoration of docks and riverside infrastructures because that could generate a significant return on investments."

Edelman also estimates that "backing up an important financing campaign of a Quebec university while contributing to its efforts in environmental research could help demonstrate who serious is TransCanada in this question, but also contribute to the image of the company". Recently, Le Devoir had revealed that TransCanada is right now in negotiation with the Institute of marine science in Rimouski for the financing of a Research Chair on the St. Lawrence and the Beluga.

On top of these financial engagements, TransCanada should meet and try to rally influential Quebec personalities. The firm's list includes 19 names, like Brian Mulroney, Lucien Bouchard, Monique Jérôme-Forget, Pierre Marc Johnson, Denis Coderre, Régis Labeaume, Hydro-Quebec's CEO Thierry Vandal, and the president of the Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia.

Counter the opposition

If it is important to find allies, Edelman also insists on the necessity of countering the opponents, that are, by the way, more and more numerous. "If nothing is done, the opponents of Energy East will use each bit of information available to attack the project and TransCanada." The firm does mention the necessity of establishing a precise profile of groups of opponents.

"In order to add obstacles to the opponents, we will work with third parties and we will feed them with information that they need to pressure the opponents and distract them from their mission", adds the public relations firm. These "third parties" could be, for example, "credible" voices recruited within the communities.

Amon the arguments to be used, those about economic benefits seem to be at the top of the list. Edelman estimates that after the recent elections, Quebecois have turned their backs to the national question and are now more preoccupied by economic problems. "In this context, the Energy East project could be presented as a new occasion to bring new life to Quebec's economy, thanks to the creation of new jobs and positive indirect effects in other sectors."

The firm recommends, for example, to use the argument of economic benefits to make the construction of an oil harbor in the heart of the Beluga nursery in the St. Lawrence more acceptable. "The economic impact of the project will be a strong argument to rally the Cacouna community to the project", insists the authors of the strategy prepared by Edelman.

The project must allow, once finished, the creation of 133 direct jobs in Quebec. The Energy East pipeline should transport 1,1 million of barrels of crude oil each day, the equivalent of 1335 tanker cars. The province would then become the most strategic point in Canada for the exportation of tar sand oil.

Sunday, November 16, 2014

Jessica s'en va en appel à la cour supérieure du Canada

photo: Jessica va acheter de l'eau potable parce qu'elle a dû se déconnecter de son puits à la maison de peur qu'il n'explose. Courtoisie cbc.ca

Ma traduction libre du reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien indépendant The Tyee.

Une propriétaire terrien de l'Alberta va en appel concernant la question constitutionnelle dans le procès impliquant la fracturation hydraulique. Jessica Ernst veut mettre au défi l'immunité du régulateur dans la cour le plus haut tribunal du pays.

Est-ce que la législation provinciale peut protéger l'état et "empêcher un individu d'obtenir une réparation d'un tort" sur ses droits fondamentaux et ses libertés selon la Charte des Droits de la nation?

Voilà la question que les avocats qui représentent la consultante des champs pétroliers de l'Alberta Jessica Ernst vont présenter à la Cour suprême du Canada dans une déposition légale spéciale connue comme une demande d'autorisation d'appel.

Murray Klippenstein et Cory Wanless, l'équipe légale de Toronto de Mme Ernst, espèrent que la cour acceptera d'entendre leur argumentaire démontrant que la cour d'appel de l'Alberta a commis une erreur de droit cette année quand elle a passé un jugement contre leur cliente.

La cour d'appel déclara que le régulateur énergétique de la province peut violer les libertés fondamentales d'un citoyen parce qu'une clause d'immunité provinciale le protège d'actions légales civiles des citoyens.

Mais le procès charnière de Mme Ernst, qui met au défi les règlements sur la fracturation hydraulique, est composé de plusieurs facettes.

Il prétend qu'Encana, un pionner du processus de la fracturation hydraulique, aurait foré et fracturé des puits gaziers peu profonds dans des formations de houille directement dans la source d'eau souterraine locale entre 2001 et 2004 près de Rosebud, en Alberta, polluant ainsi le puits d'eau potable de Mme Ernst avec suffisamment de produits chimiques toxiques et du méthane pour la rendre inflammable.

La poursuite prétend également que deux régulateurs provinciaux, le Energy Resources Conservation Board (ERCB) et Alberta Environment, n'ont pas réagi lors d'infractions documentées et répétées à la loi.

Le ERCB, qui s'appelle maintenant Alberta Energy Regulator, est le plus puissant régulateur énergétique de la province. En Alberta, il agit comme le Texas Railroad Commission régit au Texas: le régulateur principal pour l'industrie du pétrole et du gaz.

De plus, la poursuite de Mme Ernst prétend que le ERCB a coupé toute communication avec la consultante du champ d'exploitation pétrolier et l'a accusé faussement d'avoir fait des "menaces criminelles", violant ainsi ses droits fondamentaux de libre expression selon la Charte.

Cette semaine, Mme Ernst a gagné une victoire légale quand le juge en chef Neil Wittmann a rejeté la dernière des trois tentatives faites par le gouvernement de l'Alberta pour écraser la poursuite en déclarant que Alberta Environnement peut se faire traîner en cour quand l'agence agit de mauvaise foi.

Un éditorial dans le quotidien Edmonton Journal a applaudi la décision, la qualifiant de "victoire pour le citoyen ordinaire".

Un jugement précédent avait déclaré que le régulateur était exempté

Mais l'an passé, le juge Wittman avait conclu un jugement quelque peu différent envers le ERCB, organisme qui encadre le développement pétrolier et gazier et est gouverné par des statuts différents qu'Alberta Environment.

Wittmann a déclaré que les règles provinciales accordent l'immunité au ERCB des poursuites ainsi que les réclamations selon la Charte, et a retiré le régulateur de la poursuite de Mme Ernst, bien qu'il accorde que "la requête selon la Charte de Mme Ernst contre le ERCB est valable."

Mme Ernst a porté en appel cette décision, parce qu'elle considère que le ERCB est "la partie la plus coupable" dans sa lutte pour obtenir justice qui dure depuis 7 ans maintenant à cause de la contamination de l'eau souterraine locale.

(Il y a presque une décennie, la fracturation à faible profondeur des veines de houille dans le coeur de l'Alberta a déclenché des plaintes de puits d'eau potable de la part d'environ une centaine de propriétaires terriens.)

Plus tôt cette année, la cour d'appel de l'Alberta s'est rangée du côté de Wittman et a statué que la clause immunitaire dans la législation du ERCB protège l'agence des poursuites qui prétendent des infractions aux droits civils des propriétaires terriens de façon générale

Maintenant, les avocats de Mme Ernst ont porté sa requête selon la Charte au plus haut tribunal du pays.

Un protocole de la cour argumente que le ERCB a violé le droit de liberté d'expression de Mme Ernst en "punissant Mme Ernst d'avoir critiqué publiquement le ERCB et en empêchant arbitrairement Mme Ernst de parler aux principaux bureaux du ERCB."

Les dossiers publics indiquent que l'agence a coupé toute communication avec la propriétaire terrien en décembre 2005 et a fait retourné son courrier en même temps qu'elle avait trouvé du méthane dans son puits d'eau potable.

"Richard McKee, un avocat sénior du ERCB, a confirmé que le ERCB avait décidé d'arrêter de communiquer avec Mme Ernst et ne voulait pas recommencer à reprendre contact tant que Mme Ernst n'accepte d'arrêter d'exprimer ses préoccupations en public et soulève ses préoccupations seulement auprès du ERCB," dit le protocole.

Mme Ernst a refusé de se plier à cette entente, et continue de critiquer ouvertement le régulateur qui est maintenant sous la présidence de Gerard Protti, un ancien lobbyiste énergétique et exécutif d'Encana.

Le protocole argumente que "la Charte garantie non seulement les libertés fondamentales, mais aussi garantie le droit des Canadiens d'obtenir réparation quand ces droits et libertés fondamentaux de la Charte sont violés."

D'autres questions du procès mettront au défi

En plus d'adresser la question à savoir si la législation provinciale peut oui ou non passer outre une violation de la Charte, le procès soulèvera d'autres questions de portée nationale.

Premièrement, est-ce que les législatures ou la cour déterminent quand un état a outrepasser ses pouvoirs et abusé les droits des citoyens?

En d'autres mots, est-ce que la cour peut ignorer la violation de libertés fondamentales des citoyens comme Ernst a subi du gouvernement seulement parce que son agence pourrait avoir une clause immunitaire la protégeant d'actions légales au civil?

Deuxièmement, la cour d'appel de l'Alberta a maintenant fait respecter une loi dans le procès de Mme Ernst qui met la province en conflit avec les lois de l'Ontario où les questions constitutionnelles ont priorité.

En Ontario, un régulateur ne pourrait pas violer les droits de la Charte d'un citoyen comme Mme Ernst et s'en sortir indemne, selon les avocats de Mme Ernst. Ils vont demander si les droits des gens de l'Ontario qui demandent protection de la Charte devraient être plus sévères que ceux des gens de l'Alberta.

Finalement, les clauses immunitaires se retrouvent dans des douzaines de statuts au pays. "Les orientations de la cour suprême à savoir si la législation peut mettre une limite aux recours disponibles" selon la Charte va servir tous les Canadiens, affirment les avocats de Mme Ernst.

La cour suprême n'entend qu'environ un cas sur vingt qui lui sont présentés.

Jusqu'à date, Mme Ernst a rencontré ses coûts légaux elle-même, avec l'aide de quelques petits dons venant de propriétaires terriens individuels, des personnes de l'âge d'or, des urbains et des groupes communautaires. Elle dit qu'elle ne règlera pas hors cours et veut que toute l'information sur la fracturation hydraulique dans les veines de houille soit rendue publique.

Mme Ernst s'attend à tout vendre ses biens pour se rendre jusqu'au bout de la poursuite. "L'eau souterraine est plus importante que l'argent," dit-elle.

Une analyse du jugement légal le plus récent du procès faite par un professeur en loi de l'université de Calgary dit que le cas de Mme Ernst sur la contamination de l'eau souterraine se révèle comme étant "la saga légale de la décennie."

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Alberta Landowner Appeals Constitutional Issue in Fracking Case

Jessica Ernst aims to challenge regulator immunity in Canada's highest court.

By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca

Can provincial legislation protect the state and "block an individual from seeking a remedy for breach" of her fundamental rights and freedoms under the nation's Charter of Rights?

That's the question that lawyers representing Alberta oil patch consultant Jessica Ernst have now posed to the Supreme Court of Canada in a special legal filing known as application for leave.

Murray Klippenstein and Cory Wanless, Ernst's Toronto-based legal team, are hoping that the court will agree to hear their arguments that the Alberta Court of Appeal erred this year when it ruled against their client.

The Court of Appeal found that the province's energy regulator can violate a citizen's fundamental freedoms because a provincial immunity clause protects it from civil actions from citizens.

But Ernst's landmark lawsuit, which challenges the regulation of hydraulic fracturing, is multi-sided.

It alleges that Encana, a pioneer of hydraulic fracturing, drilled and fractured shallow coal bed methane wells directly in the local groundwater supply between 2001 and 2004 near Rosebud, Alberta, polluting Ernst's water well with enough toxic chemicals and methane to make it flammable.

The lawsuit also alleges that two provincial regulators, the Energy Resources Conservation Board (ERCB) and Alberta Environment, failed to act on documented and repeated violations of the law.

The ERCB, now the Alberta Energy Regulator, is the province's powerful energy regulator. It is to Albertans what the Texas Railroad Commission is to Texans: the primary regulator for the oil and gas industry.

In addition, Ernst's lawsuit alleges that the ERCB ceased all communication with the oil patch consultant and falsely accused her of making "criminal threats," thereby violating her fundamental Charter rights to free expression.

This week, Ernst won a legal victory when Chief Justice Neil Wittmann struck down the last of three attempts by the Alberta government to quash the case by ruling that Alberta Environment can be sued when it acts in bad faith.

An editorial in the Edmonton Journal hailed the decision, calling it a ''victory for the little guy.''

Previous ruling found regulator immune

But last year, Justice Wittmann delivered a somewhat different ruling for the ERCB, which oversees oil and gas development and is governed by different statutes than Alberta Environment.

Wittmann found that provincial rules granted the ERCB immunity from lawsuits as well as Charter claims, and struck the regulator from Ernst's lawsuit -- though he acknowledged ''the Charter claim of Ernst against the ERCB is valid.''

Ernst appealed that decision, because she considers the ERCB to be ''the most guilty party'' in her seven-year-long fight for justice over the contamination of local groundwater.

(Nearly a decade ago, the shallow fracking of coal seams in central Alberta resulted in water well complaints from nearly 100 landowners.)

Earlier this year, the Court of Appeal of Alberta agreed with Wittmann and ruled that the immunity clause in the ERCB's legislation broadly protected the agency from lawsuits that allege violations of the civil rights of landowners.

Now, Ernst's lawyers have taken her Charter claim to the highest court.

A memorandum to the court argues that the ERCB breached Ernst's right to freedom of expression by ''punishing Ms. Ernst for publicly criticizing the ERCB and by arbitrarily preventing Ms. Ernst from speaking to key offices within the ERCB.''

The public record shows that the board cut off communication with the landowner in December 2005 and returned her mail at the same time she discovered methane in her water well.

''Richard McKee, a senior lawyer with the ERCB, confirmed that the ERCB had decided to stop communication with Ms. Ernst and would not re-open communication until Ms. Ernst agreed to stop voicing her concerns publicly and agreed to raise her concerns only to the ERCB,'' says the memorandum.

Ernst refused to make any deal, and continues to be a vocal critic of the regulator now chaired by Gerard Protti, a former energy lobbyist and Encana executive.

The memorandum argues that ''the Charter guarantees not only fundamental freedoms, but also guarantees the right of Canadians to seek a remedy when these fundamental Charter rights and freedoms are violated.''

Other issues case will test

In addition to addressing the question of whether or not provincial legislation can override a violation of the Charter, the case will raise other issues of national concern.

For starters, should legislatures or courts determine when the state has overstepped its powers and abused the rights of citizens?

In other words, can the court ignore the violation of fundamental freedoms of citizens such as Ernst by the government just because its agency may have an immunity clause from civil action?

Secondly, the Court of Appeal of Alberta has now upheld law in the Ernst case that puts the province at odds with laws in Ontario, where constitutional issues come first.

In Ontario, a regulator could not violate the Charter rights of a citizen like Ernst and get away with it, Ernst's lawyers argue. They will ask whether the rights of Ontarians to seek Charter protections should be more robust than those of Albertans.

Lastly, immunity clauses are found in dozens of statutes across the country. ''The Supreme Court's guidance on whether legislation can limit the remedies available'' under the Charter will benefit all Canadians, argue Ernst's lawyers.

The Supreme Court only hears about one in 20 cases brought before it.

To date, Ernst has covered her legal costs herself, along with a few small donations from individual landowners, seniors, urbanites and community groups. She said she will not settle and wants all of the data on the fracking of coal seams made public.

Ernst expects to sell everything she has to get to the end of the lawsuit. ''Groundwater is more important than money,'' she said.

An analysis of the most recent legal ruling on the lawsuit by a University of Calgary law professor said that the Ernst case on groundwater contamination is shaping up to be ''the legal saga of the decade.'' [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/National/2014/11/15/Alberta_Landowner_Appeals_Constitution_In_Fracking_Case/

Friday, November 14, 2014

Lors de notre 2e anniversaire


Lors de notre 2e anniversaire de vie commune, au lieu d'acheter une carte, j'ai brodé un gros 2 fait de vieux jeans de symboles importants pour moi.

D'un côté, à partir du haut à gauche, une tige de fougère, une fleur de gaillarde, un trèfle à 4 feuilles, une marguerite Shasta, une tulipe rouge, une fleur d'anémone grecque, une autre tulipe rouge, une fleur d'aster de la Nouvelle-Angleterre, une branche de lierre anglais, et finalement, deux tulipes vieux rose.

Côté verso, à partir du bas à gauche, des glands et des feuilles de chêne, un coeur rouge, des quenouilles, un pissenlit en fleur, un arc-en-ciel, deux oiseaux bleus en plein vol, un soleil couchant et finalement, un gros nuage gris qui laisse tomber trois gouttes d'eau.

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On our 2d anniversary of living together, instead of buying a commercial greeting card, I embroidered a big number 2 made of old jeans with symbols that were important to me.

On the main side, from the top left, a fern frond, a Blancket flower, a four leaf clover, a Shasta daisy, a red tulip, a blue Wind Anemone, a red tulip, a New-England Aster, some English ivy, and finally two old fashioned pink tulips.

On the other side, from bottom left, acorns and oak leaves, a big red heart, cattails, a flowering dandelion, a rainbow, two flying blue birds, a setting sun, and finally, a big grey cloud letting go 3 drops of rain.

Une victoire pour le citoyen ordinaire

Photo: Jeff McIntosh, The Canadian Press

Ma traduction libre d'un éditorial publié dans le quotidien Edmonton Journal, le 13 novembre 2014

Il y a une décennie, Jessica Ernst surpris les Albertains avec son vidéo montrant son eau de puits prendre feu en sortant de son robinet de cuisine sur sa ferme dans la région de Rosebud, à l'est de Calgary.

Pendant 4 ans, elle se démena pour tenter de savoir pourquoi le méthane s'est mis si soudainement à sortir de son puits d'eau potable, prétendant que la contamination s'est produite après que des fracturations hydrauliques, ou du "fracking", aient été menées dans la région.

Finalement, en 2007, Mme Ernst entama une poursuite contre le régulateur énergétique, Alberta Environment et Encana, prétendant qu'ils n'avaient pas enquêté correctement et n'avaient pas entamés des mesures d'assainissement.

Sept ans plus tard, Mme Ernst a gagné une importante victoire dans la cour du banc de la Reine en Alberta.

Le juge en chef Neil Wittman a rejeté l'argumentaire persistant d'Alberta Environment qu'il bénéficiait d'immunité et statué que le département peut se faire poursuivre pour manquement à son devoir d'enquêter correctement la contamination.

Par trois fois, le gouvernement provincial a tenté de faire dérailler le procès de Mme Ernst, affirmant qu'il ne pouvait pas se faire poursuivre à cause de son immunité statuaire. En d'autres mots, les propriétaires terriens ne pouvaient pas traîner le département ou le régulateur énergétique en cour s'ils pensaient qu'une enquête était déficiente ou négligente.

Alberta Environment a aussi prétendu qu'il avait "un devoir de protection" envers le public en général, mais pas "un devoir privé de protection" envers les citoyens individuels.

Mais Wittmann, dans sa décision audacieuse et bien raisonnée, a rejeté cette position douteuse et confirme le droit aux propriétaires terriens d'entamer des poursuites.

C'est aussi une décision qui avantage tous les citoyens qui peuvent maintenant demander un meilleur rendement de comptes de leur gouvernement.

Ce jugement pourrait aussi encourager une meilleure protection environnementale. Alberta Environment et le régulateur auront ajouté de l'incitatif à faire respecter les normes au maximum, de la vigilance durant les enquêtes sur les déversements et les incidents.

La décision de Wittman arrive particulièrement à point, vu les importants changements apportés au système en place pour faire respecter l'environnement en Alberta depuis la dernière année.

À la demande de l'industrie, le gouvernement provincial avait transféré la responsabilité de faire respecter le Water Act et d'autres lois environnementales au nouveau régulateur maintenant appelé Alberta Energy Regulator.

Des préoccupations ont été soulevées car le régulateur, ayant à sa tête un ancien lobbyiste pétrolier et entièrement financé par l'industrie, pourrait être moins sévère envers les compagnies énergétiques quand il fait respecter ces lois.

La décision de Wittman a ajouté un autre point de contrôle potentiel: si le régulateur ne fait pas son travail en toute bonne foi, il peut se faire traîner en cour.

Durant sa défense, le gouvernement a soulevé le spectre qu'en enlevant son immunité, cela résulterait en une marée de poursuites.

C'est certain que nous espérons que cela ne se produise pas, pour plusieurs raisons importantes. Être pris dans un litige est coûteux et est très peu agréable pour quiconque.

Nous ne nous attendons pas à ce que cela se produise, vu que la plupart des compagnies s'efforcent de respecter les normes environnementales, et que le gouvernement de Prentice envoie des messages très clairs de l'importance de le faire.

Mais un jugement qui donne aux individus l'accès aux cours de loi quand il y a une possibilité de négligence de la part des agences publiques est un pas encourageant dans une province qui chéri les droits des individus, la protection des propriétaires terriens et des normes environnementales sévères.

Pour Mme Ernst, la bataille est loin d'être terminée. Son eau est toujours contaminée, elle ne sait toujours pas quels sont les produits chimiques utilisés par Encana durant les procédés de fracturations hydrauliques qui injectent de l'eau, du sable et des produits chimiques sous terre à très grandes pressions afin de faire relâcher le gaz. Entre-temps, son odyssée légale continue. La prochaine étape pour Mme Ernst est la Cour suprême du Canada pour faire rejeter la décision brutale du régulateur d'interdire toute communication avec elle. Nous espérons qu'elle va gagner celle-là aussi.

Les éditoriaux sont l'opinion qui fait consensus du comité de rédaction du Journal, soit Margo Goodhand, Kathy Kerr, Karen Booth, Sarah O’Donnell et David Evans.

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Thursday’s Editorial: A victory for the little guy


Edmonton Journal November 13, 2014 7:02 AM

A decade ago, Jessica Ernst startled Albertans with video of her drinking water catching fire as it flowed from the kitchen tap in her Rosebud-area farm east of Calgary.

For four years, she fought to find out what caused methane to suddenly start flowing into her well, alleging that contamination occurred after hydraulic fracturing or “fracking” occurred in the area.

Finally, in 2007, Ernst launched a lawsuit against the energy regulator, Alberta Environment and Encana, alleging they failed to investigate properly and take remedial action.

Seven years later, Ernst has won a major victory Alberta’s Court of Queen’s Bench.

Chief Justice Neil Wittmann tossed out Alberta Environment’s long-standing argument for immunity in the case and ruled the department can be sued for failing to properly investigate the contamination.

The provincial government three times tried to derail Ernst’s lawsuit, arguing it could not be sued because it had statutory immunity. In other words, individual landowners could not take the department or the energy regulator to court if they felt an investigation was faulty or negligent.

Alberta Environment also argued it has a “duty of care” to the public in general, but not a “private duty of care” to individual citizens.

But Wittmann, in a bold and well-reasoned decision, has overturned that dubious position and shifted the balance to give landowners the right to sue.

It’s also a decision that benefits all citizens who can demand stronger accountability from their government.

This ruling may also promote better environmental protection. Alberta Environment and the regulator will have added incentive to uphold standards to full extent, to be vigilant in investigating spills and incidents.

Wittmann’s decision is particularly timely, given the massive changes in Alberta’s environmental enforcement system implemented in the last year.

At industry’s request, the provincial government handed over the job of enforcing the Water Act and other environmental laws to the new regulator, now called the Alberta Energy Regulator.

Concerns have been raised that the regulator, headed by a former oilpatch lobbyist and paid for entirely by industry, may go easier on energy companies when it is enforcing those laws.

Wittmann’s decision has added a potential check — if the regulator does not do its job in good faith, it can be taken to court.

In its defence, the government raised the spectre that lifting immunity will result in a flood of lawsuits.

We certainly hope that does not happen, for many important reasons. Getting bogged down in court is costly and hardly desirable for any party.

Nor do we expect that to happen given most companies endeavour to uphold environmental standards, and the Prentice government is sending clear messages about the importance of doing so.

But a judgment that gives individuals access to the courts when there is the possibility of negligence by public agencies is an encouraging step in a province that prizes individual rights, landowners’ protection and high environmental standards.

For Ernst, the battle is far from over. Her water is still contaminated, she does not know the chemicals Encana used in their fracking process that fires water, sand and chemicals into the ground at high pressure to release natural gas. Meanwhile, her legal odyssey continues. Ernst next heads to the Supreme Court of Canada to overturn the regulator’s heavy-handed decision to ban her from further communication. We hope she wins that one, too.

Editorials are the consensus opinion of the Journal’s editorial board, comprising Margo Goodhand, Kathy Kerr, Karen Booth, Sarah O’Donnell and David Evans.

Link: http://www.edmontonjournal.com/opinion/editorials/Thursday+Editorial+victory+little/10375680/story.html

Ce soir au CEGEP