Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, December 19, 2014

La réalité et les faits sont têtus - c'est pour cela qu'ils finissent par s'imposer.



La réalité et les faits sont têtus. On peut les ignorer, les masquer, les décrire en les déformant, tenter de les contourner, on peut tout faire, ils restent là tels quels, indépendamment de ce qu'on tente de faire avec. Ils sont très têtus et c'est là une force absolument unique qui résiste à tout. Et qu'on peut exploiter.

Dans le dossier du gaz de schiste, dès le début (en novembre 2010 pour moi, mais d'autres étaient déjà actifs bien avant) des faits ont été perçus, de façon floue initialement, intuitivement sans doute chez des personnes clairvoyantes. J'ai alors commencé bien timidement, isolément à fouiller un peu autour de quelques réalités qui pointaient au travers du sol et qui commençaient à devenir progressivement très apparentes. Nous sommes devenus plusieurs à creuser, chacun avec ses outils, chacun avec son expertise propre. La réalité des faits autour de cette proposition d'industrie des gaz de schiste nous a guidé pour déterrer une à une plusieurs évidences.

Nous avons commencé à écrire des textes, des mémoires, des lettres aux ministres. Pas facile de réussir à emmener ces gens à voir les réalités qu'on avait déterrées, dégagées sur le terrain. Il y avait déjà beaucoup de personnes qui grenouillaient autour des gens de pouvoir pour leur montrer d'autres images; des images embellies d'où dégoulinait des dollars et des promesses de richesses. Les dirigeants pensaient n'avoir plus besoin de se déplacer pour venir s'informer sur le terrain: les lobbyistes leur commenteraient le sujet à partir de belles images. Des commissions d'études stratégiques commandaient des modélisations des phénomènes en cause; la commande des études était bien dirigée, bien stratégique justement car le lobby y était présent là aussi. On a produit des modèles qui donnait d'aussi aussi belles images que celles présentées par les lobbyistes. Ça devait donc être vrai toutes ces belles richesses qu'on pouvait avoir simplement en fracturant tout sous nos pieds.

On a continué de notre côté à déterrer, à dégager, à fouiller plus en détails les faits et la réalité. On a fait des conférences, des vidéos de vulgarisation sur cette réalité. On a persévéré sachant que les faits sont têtus; qu'il fallait certes sans cesse revenir sur eux, les rappeler les montrer tels qu'ils sont au plus grand nombre. Ce plus grand nombre est devenu vraiment très grand. On appelle ça maintenant l'acceptabilité sociale; c'est aussi une réalité. Les promoteurs pensaient pouvoir gérer celle-ci avec leurs outils usuels: les firmes de relations publiques. L'opinion publique ça se manipule et les oppositions ça se résorbe quand c'est bien géré pouvaient-ils croire. Mais cela n'a pas fonctionné comme ils l'avaient espéré; plus le temps passait, plus l'acceptabilité sociale diminuait. Les citoyens s'informaient de plus en plus et leur opposition grandissait encore plus.

Le marketing, ça marche mieux avec des boites de lessives qu'avec des tentatives de lessiver les cerveaux. L'industrie se payait comme beaux parleurs des personnalités; pas des experts si on en juge par ce qu'ils racontaient comme balivernes. C'était ce que la stratégie marketing avait conseillé: payer des personnalités prestigieuses pour détourner l'attention des faits. Talisman Energy de Calgary, le plus gros joueur s'était même payé un ancien premier ministre. La stratégie marketing a du être changée à quelques reprises vu ses insuccès manifestes.

Puis sous la pression populaire, sous la nécessité devenue incontournable, le gouvernement a confié au BAPE le soin de vider la question. Les citoyens et les experts indépendants ont alors enfin pu présenter les faits tels qu'ils les ont vécus, trouvés, déterrés. Les commissaires du BAPE ont consigné ces faits dans un rapport qui traite à la fois des études et visions des promoteurs (rapports gouvernementaux et mémoires de l'industrie) ainsi que des mémoires apportés par les opposants. En tranchant entre ces deux positions, les commissaires du BAPE ont fait un remarquable travail qui a permis enfin de nommer, décrire, analyser les faits perçus initialement il y a quatre ans.

Heureusement que les faits ont été têtus, qu'ils soient demeurés indestructibles. Plusieurs mensonges ne résistent jamais devant une vérité quand ils sont enfin placés côte-à-côte.

Merci au BAPE pour ce merveilleux cadeau de Noël.

Merci à tous ceux qui ont travaillé sans jamais douter de ce simple adage: "les faits sont têtus - il suffit d'y tenir et de les ramener sans cesse en avant-plan".

Signé: Marc Durand, Doct-ing en géologie appliquée et géotechnique

Lien: http://rochemere.blogspot.ca/2014/12/la-realite-et-les-faits-sont-tetus-cest.html

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Reality and facts are stubborn: that is why they always come through.

This is my translation of above opinion piece:

Reality and facts are stubborn. We can ignore them, mask them, describe them while deforming them, try to avoid them, we can do all that, but they remain there, as they were, no matter what we try to do with them. They are very stubborn, and that is an absolute unique force that resists everything. And that we can use.

In the shale gas file, ever since the beginning (that is November 2010 for me, but others where very much active much earlier than that) facts were observed, vaguely at first, intuitively no doubt by clairvoyant persons. That is when I slowly started, all by myself, to dig around a bit everywhere around a few realities that pocked through the ground and were starting to become progressively more and more apparent. We had become many to dig up, each with our own tools, each one of us with our own expertise. The reality of facts of this shale gas industry's proposition guided us to dig up one by one many evident facts.

We started to write some texts, papers, letters to the ministers. Not easy to bring these people to see the reality we had succeeded to dig up, cleared up on site. There were already a lot of people who moved around persons in power to show them other pictures: spruced up pictures from which money dripped with promises of more wealth. People in power thought they did not need to go out on site to get information any more: lobbyists would bring them reality with nice pictures. Commissions of strategic studies ordered models of phenomenas; the order of studies was well directed, strategically also because the lobby was also there. Models were produced that also gave nice pictures, as nice as those given by the lobbyists. They concluded it must all be true, all this wealth that would come simply by fracking under our feet.

As for us, we continued to dig up, dig out, rummage through to get more details of facts and reality. We did conferences, videos to make this reality more people friendly. We persevered, knowing that facts are stubborn; knowing that we had to return again and again to facts, to recall them, to show them like they really are to as much people as possible. This greater number has really become very big. Now, we call it social license, social acceptability; that is also a reality. Promoters thought they could manage this with their usual tools: public relations firms. Public opinion can be manipulated, and opposition can be curbed when it is well managed, or so they thought. But it did not work like they hoped it would; as time went by, social acceptability was going down. Citizens were more and more informed, and their opposition kept growing.

Marketing works better with laundry soap than with brain washing. The industry paid nice talking personalities; not experts judging by the unbelievable stuff they kept repeating. That is what the marketing strategy had advised them: pay well-known personalities to distract their attention from the facts. Talisman Energy from Calgary, the biggest player, had even bought itself an ex-PM. The marketing strategy had to be changed a few times because of obvious and many failures.

Then, under popular pressure, under the necessity that became unavoidable, the government gave the BAPE the job of digging up the question. The citizens and the independent experts then finally were able to present the facts as they lived them, as they found them, as they dug them up. The BAPE commissioners put down those facts in a report that covers the studies as well as the vision of the promoters (government reports and industry papers) as well as the papers presented by the opposition. By ruling between these two positions, the BAPE commissioners did a remarkable job that allowed, at last, to describe, to analyse the perceived facts of four years ago initially.

Thankfully, facts have been stubborn, and have remained indestructible. Many lies never resist confronted with the truth when they are put side by side.

Thank you, the BAPE, for this marvellous Christmas gift.

Thank you, all of you that worked without never doubting this simple saying: "facts are stubborn - just hold on to them and forever bring them up front".`

Signed: Marc Durand, Doctor-Engineer in Applied Geology and geo-technique

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