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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, May 18, 2015

L’inacceptabilité sociale de la culture du secret


L’inacceptabilité sociale de la culture du secret


Publié dans Le Devoir du 16 mai 2015 | Texte de Lise Millette - Présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec

Selon Le Devoir du 13 mai, le ministre Pierre Arcand cherche à définir la notion d’acceptabilité sociale, clé de voûte de tout projet de développement des ressources naturelles. Il a lancé une consultation publique là-dessus même s’il fait maintenant du rétropédalage pour qualifier l’étape actuelle de préconsultation et de rencontres à huis clos.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) peut dès maintenant lui suggérer un élément essentiel à l’acceptabilité sociale de la première étape de son projet de consultation : ne pas se réfugier derrière les portes fermées et ne pas exclure les journalistes des tables de discussion qui viennent de commencer.

C’est pourtant ce qu’il a fait lundi dernier, en refusant la présence d’un journaliste du Devoir à la toute première table de discussion du Chantier sur l’acceptabilité sociale des projets miniers et énergétiques.

En se cachant du regard médiatique, le ministre Arcand a donné dès le départ un air louche aux tables de discussion. Est-il vrai, par exemple, que « l’idée de dire “non” à certains projets serait pour ainsi dire "évacuée" des discussions »,comme l’a confié au quotidien un participant sous le couvert de l’anonymat ?

Doit-on croire le ministre sur parole lorsqu’il nie que ce soit le cas ? Ne vaudrait-il pas mieux, pour rassurer les citoyens, que les journalistes puissent témoigner de ce qu’ils entendent sur place ? Autrement, comment le public peut-il savoir que ces tables ne sont pas biaisées ou que les orientations qui en découleront ne sont pas déjà écrites ?

L’entêtement du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles à tenir les journalistes à l’écart repose malheureusement sur une vision méprisante de la démocratie. Un événement public est un « danger », affirme-t-il, sans se rendre compte apparemment de l’énormité de cette assertion générale.

Il évoque un exemple anecdotique où des experts choisis par le gouvernement ont mentionné lors d’une table de consultation l’idée de hausser certains tarifs. « Ça s’est retrouvé dans les journaux. Et le danger avec cela, c’est que les citoyens viennent nous voir en disant que le gouvernement a pris la décision », ce qui ne serait pas le cas selon lui. Le ministre laisse ainsi entendre que le public comprend mal l’information quand elle circule.

Pour s’éviter de semblables ennuis, le ministre préfère donc empêcher les citoyens d’obtenir une information d’intérêt public sur des enjeux cruciaux au cas où certains en saisiraient mal le sens ou la portée.

Comment appelle-t-on cette attitude ? Du paternalisme ? Du mépris ? Chose certaine, c’est de la méfiance à l’égard de la transparence et de la démocratie. Elle se traduit malheureusement et forcément par des entraves à la liberté de presse.

Mercredi, le Parti québécois et Québec solidaire ont déposé une motion pour exiger du gouvernement « que les consultations et les travaux du Chantier sur l’acceptabilité sociale soient menés de façon transparente, ouverte et publique, tant aux citoyens qu’aux représentants de la presse ».

Il est ironique de voir que cette motion a été adoptée de manière unanime, mais que le ministre Arcand a délibérément choisi de ne pas l’appliquer à la série de tables de discussion qui sera menée jusqu’au 21 mai.

En somme, Pierre Arcand convie les citoyens, souhaite nourrir sa réflexion, mais insiste pour garder les journalistes à l’écart. Il est déplorable de constater que le ministre Arcand a choisi une transparence à deux vitesses pour le Québec.

Lien: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/440246/l-inacceptabilite-sociale-de-la-culture-du-secret

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Social unacceptability and a culture of secrecy

My translation of opinion piece published in a Quebec independent newspaper.

As published in May 13 Le Devoir, the minister Pierre Arcand (Quebec's Energy and Natural Resources Minister) was looking for a definition of the notion of social acceptability, crucial to any natural resource project. He launched a public consultation on that subject, even though he is now back-pedaling and qualifies the present stage of pre-consultation and meetings behind closed doors.

The FPJQ (Quebec professional federation of journalists) can right away propose to him an essential element to social acceptability to this first step of his consultation project: do not hide behind closed doors and do not exclude journalists from discussion tables that have just started.

But that is exactly what he just did last Monday, by refusing the presence of a Le Devoir journalist on the very first discussion table of the Chantier sur l'acceptabilité sociale des projets miniers et énergétiques (discussion on social acceptability of mining and energy projects).

By hiding from the media, Minister Arcand, from the very start, gave a suspicious appearance to the discussion tables. Is it true, for example, that "to say no to certain projects would basically be eliminated from the discussions", like one participant confided to the newspaper under the condition of anonymity?

Must we believe on face value the minister when he denies this? Would it not be better, to reassure citizens, that the journalists be able to be witnesses of what is said on the premises? Otherwise, how can the public know that these discussions are not biased or that the orientations that will come out of them are not already determined in advance?

The stubbornness of the Energy and Natural Resources Minister of keeping journalists out comes unfortunately from a contemptuous vision of democracy. A public event is a "danger", he says, without seemingly realizing the enormity of this general statement.

He also mentions this anecdote where the experts chosen by the government had mentioned during a consultation meeting that certain tariffs could go up. "That ended up in the newspapers. And the danger with that, is that the citizens come to see us and tell us that the government has already made up its mind", which is not the case, he says. The minister lets us to believe that the public misunderstands the information when it is out there.

In order to avoid such trouble, the minister would rather prevent the citizens from getting the information of public interests on crucial subjects in case some of them would misunderstand their meaning or their range.

How to qualify such an attitude? Paternalism? Contempt? What is certain is that it is distrust of transparency and democracy. Unfortunately and inevitably, follows is hindering of the liberty of the press.

Wednesday, the Parti québécois and the Québec solidaire party had presented a bill to demand from the government "that the consultations and the meetings of the Chantier sur l'acceptabilité sociale go ahead in full transparency, open and public, for the citizens as much as for the representatives of the press".

It is ironic to see that this bill was passed unanimously, but that Minister Arcand deliberately chose to not make it apply on the series of discussions that will happen between now and May 21.

In other words, Pierre Arcand invites the citizens, wants to encourage reflexion, but insists on keeping out the journalists. It is deplorable to see that Minister Arcand decided to have a double standard for transparency in Quebec.

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