Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, August 27, 2015

Je serai dans la chaîne le 1er septembre


S'il se fait une chaîne humaine autour de l'école de mon cartier le 1er septembre prochain, j'ai l'intention d'y participer, bien que je n'ai pas eu d'enfants moi-même, et voici pourquoi.

Je crois que la principale source de problèmes des enfants, i.e. problèmes d'apprentissage et de comportement, c'est la pollution. Les corps humains sont contaminés avec toutes sortes de produits toxiques, et à cause du rythme rapide de croissance des enfants et du volume relativement plus petit de leurs corps, je crois que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution.

Notre société dépend des générations futures pour continuer à prospérer en santé. Je me sens interpellée par les coupures aux aides au devoirs, à la diminution d'accès aux professionnels pour les professeurs, à l'augmentation du nombre d'élèves par classe. Bref, je sens que la situation dans nos écoles va en empirant au lieu de s'améliorer.

Je tiens à exprimer ma solidarité envers les parents et les professeurs de nos écoles, et je crois que l'idée d'une chaîne humaine autour d'une école est une bonne représentation de notre volonté à changer les choses pour le mieux.

Sunday, August 23, 2015

My sweet Chickadee


Life is but a Chickadee
sitting on the edge of the birdbath
watching the sun slowly go down
panting, hurting
sitting near the water
waiting for the moment that is sure to come
for every creature
there is a time to live
and a time to let the others live
it is not easy
to realize that moment is coming soon

What can I do for you, Chickadee
but to refresh the water
leave you in peace
I know you are there
breathing hard with all your might
holding on to dear life
Did you crash in a window?
Did a hawk try to get you?
Is it that you are too old?

You must be one of the ones
that I have fed all winter
that I have given water to all summer
it is hard to see you like this
but what more can I do for you, Chickadee?
I can hear the others calling in the garden
do you hear them too?
I promise I will take care of them also
But they will not be you
my sweet little Chickadee...

Wednesday, August 12, 2015

Nous sommes tous des Jessica Ernst

Photo: Colin Smith

Ma traduction libre d'un texte de Robine Mathews publié en ligne.

Elle se bat contre le système: contre le gouvernement de l'Alberta autant que les grosses pétrolières et gazières en Alberta qui sont en collusion avec le gouvernement malhonnête Conservateur fédéral. Elle se bat contre l'Alberta Regulator (qui a à sa tête un ancien important directeur d'Encana Corporation et président du CAPP - association canadienne des producteurs pétroliers). Elle se bat contre Encana Corporation, (sans oublier la presse et les médias conventionnels du Canada), à cause de la pollution de sa propriété et source d'eau potable, et contre ce que nous savons tous est véridique: le fait que la fracturation hydraulique pour extraire le pétrole et le gaz pollue là où les sources d'eau sont importantes et là où sont les terres agricoles.

Elle se bat contre eux dans une structure de cour albertaine (et un avocat) douteuse qui fait que Jessica Ernst (scientifique et personne impliquée depuis longtemps dans le secteur pétrolier) est dans la situation de tous les Canadiens. Je dois m'expliquer. Partout sur la Planète, les sociétés soit-disant démocratiques sont devenues si corrompues, si perverses, si modifiées que de faire respecter ses droits "démocratiques" exige un combat sans merci, sans fin, contre les forces qui sont supposées de protéger la population et ses libertés. N'importe quel Canadien qui veut justice, comme le fait Jessica Ernst, fera face à un combat exactement comme elle, jusqu'à ce que nous forcions les choses à changer.

Et c'est comme çà, parce qu'à moins de recourir à la violence armée (en fait, une révolte organisée), ceux qui se battent pour des comportements démocratiques, pour la justice, pour un traitement équitable devant la loi, pour les droits de libre expression, doit faire face à des forces policières qui sont disposées à violer leur rôle fondamental, à des avocats qui ne veulent pas mettre au défi les forces au pouvoir, à des cours qui sont à vendre au plus offrant, à des partis politiques "achetés" par d'importantes corporations privées.

Un cas se démarque de façon remarquable. Jessica Ernst se bat en cours depuis 8 ans maintenant. Presque tout sous la gouverne des Conservateurs lui a été presque certainement négatif, trompeur, corrompu. Le NPD a pris le pouvoir en Alberta, et n'a rien fait pour changer les choses pour que toutes les principes pour lesquels Mme Ernst se bat et tous les maux auxquels elle doit faire face soient perçus clairement comme une façon d'agir juste, équitable et démocratique comme le demande le nouveau gouvernement.

Ceux qui se pressent de répondre que le NPD en Alberta ne peut pas contrer le secteur pétrolier et gazier dans cette province disent tout simplement que ces forces font parti du gouvernement de l'Alberta, et non pas les représentants assis dans la législature de l'Alberta, pourtant élus librement par le peuple.

Partout sur la planète, les sociétés soit-disant démocratiques sont devenues corrompues, perverties, transformées au point d'être méconnaissables. En ce moment, l'Alberta en est le plus brillant exemple. À moins que le nouveau gouvernement NPD de l'Alberta fasse d'importants changements dans sa règlementation, dans son encadrement, son droit de propriété, ses redevances et la protection de la population, il fournira des preuves qu'il dessert les corporations privées profiteuses, et non pas le peuple de l'Alberta et du Canada.

Durant son entrevue du 2 août 2015 à CBC Sunday Morning, en compagnie de son avocat Murray Klippenstein de Toronto, Mme Ernst laissait deviner de laides vérités dont certains d'entre nous sommes familiers, et dont tous les Canadiens devraient connaître.

En fait, plusieurs diront qu'elle confronte une structure corporative pétrolière et gazière presque sans lois qui travaille étroitement avec la coopération d'un cabinet fédéral conservateur malhonnête en collaboration avec une agence appelée Alberta Regulator qui a à sa tête un ancien directeur d'Encana Corporation qui semble avoir été mis là pour frustrer la justice, et une cours légale qui a à sa tête un juge qui est arrivé en charge du procès à un point si inhabituel qu'on pourrait trouver çà étrange, en effet.

En d'autres mots, on pourrait se demander si un consortium criminel composé d'un gouvernement sénior, un gouvernement provincial, une agence de règlementation provinciale, le monstre pétrolier et gazier de l'Alberta et le juge en charge du procès travaillent ensemble pour détruire Jessica Ernst, afin de s'en défaire et d'en faire un exemple puissant et négatif pour décourager quiconque qui serait assez fou de chercher compensation en Alberta des dommages subis à lui, ou à elle, ou au Bien Commun.

Pour commencer, elle n'a pas pu obtenir une représentation légale satisfaisante en Alberta à cause de ce je crois être une corruption essentielle, fondamentale de plusieurs avocats dans cette province.

Des avocats qui ne veulent pas prendre des cas légitimes contre des corporations puissantes et ou des gouvernements passent le message clairement qu'ils sont lâches et corrompus. Ils privent des Canadiens ordinaires le droit fondamental de chercher compensation pour les dommages qu'ils ont subis. Et puisque "aller en cours" est le moyen pacifique pour les citoyens d'obtenir justice pour les dommages qu'ils ont subis, la profession légale prive les Canadiens de droits absolument fondamentaux quand ils refusent d'agir en leur nom.

De plus, selon moi, plusieurs cours en Alberta sont tous également déshonorables. Les Canadiens ont bien raison, je crois, par exemple, de douter de la probité du juge dans le procès de Jessica Ernst: le juge en chef Neil Wittman de la Cours albertaine du Banc de la Reine. Ma propre expérience avec lui dans un cas ayant trait avec le procès du BC Rail Scandal (2007-2010) m'a laissé sans confiance envers son jugement. Dans le cas de la C.-B., comme je l'ai déjà décrit ailleurs, le juge "honnête" du procès a été promu ailleurs, à la cours de la division en appels. (Cela a dû être une action avec la participation des officiers de la cour sénior en C.-B., par le cabinet conservateur de Stephen Harper, et peut-être avec le cabinet de la C.-B.. Ce n'était pas un hasard.)

Le juge de remplacement a refusé d'agir sur des preuves absolument certaines que le procureur spécial de la Couronne assigné au procès en 2003 a été nommé en flagrante violation de la législation qui encadre de telles nominations. Il en résulte, à partir du moment de sa nomination illégitime, que l'enquête, l'amas de la preuve, l'audience préliminaire et le procès lui-même sont illégitimes.

Pour avoir compensation du refus des juges d'agir, j'ai été en appel à la cours la plus élevée: le Conseil canadien de la Magistrature. Le juge en chef de la Cours de la Reine en Alberta, monsieur le juge Neil Wittman, a agit au nom du CCM duquel il était un membre avec le juge de la plainte. Je crois qu'il a nié, faussement, je crois, que ma plainte était valable. Je crois qu'il a ensuite permis une procédure légale très longue qui était (a) complètement illégitime et (b) probablement corrompue du début jusqu'à la fin. (Çà, c'est après le refus du ministère du procureur général de la C.-B., le juge en chef et le juge en chef associé et le nouveau juge du procès d'entamer aucune action. Les juges n'ont pas nié l'allégation: ils ont tout simplement refusé d'agir). Le sous-procureur général adjoint n'était pas du tout sous examen de la cours. (La presse et les médias conventionnels ont refusé de faire des reportages sur la nomination illégitime.)

Sans exagérer, je pense qu'on peut penser que toute cette affaire est un consortium qui réprime la vérité et la justice et prévient la remédiation juste et équitable d'un transfert corrompu de BC Rail à CNR, maintenant la propriété des É.-U.

Les Canadiens peuvent penser qu'ils sont témoins d'un mauvais navet d'Hollywood quand je leur it que le premier juge qui a siégé dans le procès de Jessica Ernst a été nommé péremptoirement à la division des appels de la haute cour de l'Alberta. Ceci est un acte qui n'a pu être effectué par le cabinet Conservateur à Ottawa... et c'était un acte semblable au procès BC Rail Scandal en Colombie-Britannique. Plutôt que nommer un autre juge au banc, le juge en chef Neil Wittman s'est porté volontaire pour prendre le cas de Jessica Ernst... un développement très étrange, et je regrette de le dire, très suspect.

Une façon de comprendre la façon dont il s'est conduit dans le procès de Jessica Ernst est de le voir comme un serviteur et un allié aux grosses pétrolières et gazières et les autres forces qui veulent démolir les tentatives de Mme Ernst de chercher compensation pour les dommages qu'elle a subi. La décision de Wittmann selon laquelle les actions du Alberta Regulator sont hors de portée de la Charte canadienne des Droits et Libertés est, selon moi, un scandale. Si cette décision est maintenue, la principale défense des Canadiens ordinaires contre les abus, les mauvais traitements, l'harcèlement, l'oppression, et grossière injustice de la part du gouvernement et les agences nommées par le gouvernement sera effacée.

En obligeant Mme Ernst d'aller chercher un jugement à la Cour suprême du Canada qu'aucune action venant de n'importe quelle personne ou agence gouvernementale est en dehors de la portée de la Charte, le juge en Chef Wittman a, selon moi, retardé inutilement et délibérément le procès et coûte à Mme Ernst de l'anxiété, du temps et des coûts qu'elle ne devrait pas encourir. Qu'il ait été soutenu dans sa décision par la cour d'appels de l'Alberta, il n'y a rien à ajouter à çà.

Comme pour donner écho au conflit en Alberta, bien que se soit à une échelle internationale, le gouvernement actuel de la Grèce a été écrasé (comme un refus délibéré de la volonté exprimée démocratiquement du peuple de la Grèce) par les banques internationales, les ministres des finances de l'Union européenne, les ambitions nouvelles de l’Allemagne, et les corporations privées silencieuses avides des actifs grecs obtenues à prix de rabais.

La Grèce doit mourir de faim. Le chômage et les taxes doivent augmenter. On doit couper les régimes de pensions. Les actifs grecs doivent être vendus à des prix à rabais à des propriétaires privés partout sur la planète. La population grecque doit être désormais indigente d'une façon permanente.

Et cela doit être ainsi, comme l'a dit un porte-parole international du gouvernement grec à la radio CBC en juillet 2015, pas pour des raisons économiques mais pour des raisons politiques. La Grèce a un gouvernement réformateur qui a été chercher la direction que voulait prendre son peuple par référendum, et il doit être puni... rabattu à genoux pour montrer à toute autre population nationale que les banques et les corporations privées règnent sur les pays européens, PAS les représentants élus librement par le peuple.

Dans la dernière édition du Monde diplomatique (août 2015), l'ancien ministre des finances de la Grèce, Yanis Varoufakis (évincé, apparemment, sous l’insistance de l'Allemagne), écrit que le seul objectif de l'Union européenne "est de nous humilier". Il insiste pour dire que Jeroen Dijsselbloem, le président de Eurogroup, montrait un mépris non caché pour "les principes démocratiques les plus élémentaires", et que Wolfgang Shauble, le ministre des finances de l'Allemagne, se souciait pas du tout que le nouveau gouvernement avait été élu en Grèce pour obtenir des nouveaux termes de crédit, insistant pour dire que le changement démocratique (les élections) ne voulait rien dire.

C'est presque difficile à croire à lire dans l'article de Varoufakis que le soit-disant "Eurogroup" qui a écrasé la Grèce insiste d'avoir une nouvelle rencontre (afin de rejeter toute proposition faite par le gouvernement de la Grèce et punir tous les Grecs). ET il insiste que Varoufakis n'y soit pas. Quand Varoufakis s'en est offusqué, Jeroen Dijsselbloem, le président d'Eurogroup, a répliqué: "l'Eurogroup ne possède pas d'existence légale. Il agit comme un groupe informel, et par conséquence, il n'y a pas de loi écrite qui peut limiter les actions de son président."

La punition de la Grèce a été intensifiée par un "groupe informel" totalement irresponsable (mais tout-puissant) après que le peuple grec dans un référendum tenu en toute liberté ait rejeté les demandes injustes des acteurs de l'U.E., après que la volonté démocratique du peuple grec ait été connu.

Le gouvernement corrompu Conservateur du Canada, entre les mains de corporations privées mondiales, a nourri le pouvoir des géants pétroliers et gaziers en Alberta (et dans tout le Canada), en enlevant tout encadrement, en affaiblissant la règlementation environnementale, et en cédant les pouvoirs souverains du Canada afin de nourrir les intérêts privés et corporatifs étrangers. Il a ouvert le chemin aux dédales corrompus auxquels Jessica Ernst doit faire face. Il a sacrifié une économie industrielle stable afin de servir des corporations gigantesques(souvent étrangères). Il a vidé l'économie canadienne afin de servir les forces qui ont écrasé la Grèce.

Presque inconsciemment, Jessica Ernst, en se battant pour la liberté d'expression, pour de l'eau propre, pour des procédures légales équitables, et pour la justice dans les cours de l'Alberta, est un symbole d'une guerre non-déclarée qui se déroule globalement contre n'importe qui dans une société démocratique (que ce soit le gouvernement au complet, comme en Grèce, ou un individu, comme Mme Ernst), insistant pour dire que les droits démocratiques et les libertés de la population soient respectés, défendus et déclarés inaliénables.

Sous la (fausse) excuse d'échanges commerciaux équitables, des marchés ouverts et une meilleure qualité de vie rendue possible par l'échange planétaire de biens produits à rabais, les corporations gigantesques, incroyablement riches (les grosses banques, les grosses pétrolières, les opérations très techniques, le "1%") achètent les partis politiques, considèrent les gouvernements comme une "dépense d'opérer", violant l'environnement global, rendent esclaves des populations entières, et opprimant quiconque et tous ceux qui résistent... La Grèce a résisté et est devenue la première nation européenne qui est devenu le symbole de la résistance...qui ne fait que commencer...

Jessica Ernst a trouvé la source de la pourriture dans la démocratie canadienne dans sa cour arrière, littéralement. Elle est chacun de nous. Elle mène la bataille contre la pourriture. Elle doit inspirer tout Canadien digne de ce nom d'aller travailler et imiter sa perspicacité, et à travailler à restaurer la démocratie au Canada. Tout comme le nouveau parti en Grèce, Syriza, Jessica Ernst est un baromètre, un symbole, une inspiration, un appel à la vigilance. Si les partis politiques actuels n'entament pas la lutte commencée par Jessica Ernst, les Canadiens devront se créer leur propre parti politique, leur propre Syriza, et se mettre à travailler fort pour redonner le Canada aux Canadiens et reprendre la démocratie les Canadiens se sont donnés (et commencent seulement maintenant à comprendre qu'on leur reprend).

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Jessica Ernst Is All of Us

Written by Robin Mathews, Aug. 2015


She is fighting the system – fighting the Alberta government as well as big Oil and Gas in Alberta who are closely cooperating with the dishonest federal Conservative government. She is fighting the Alberta Regulator (whose head was, formerly, a top officer in Encana Corporation and president of the Canadian Association of Petroleum Producers). She is fighting Encana Corporation, (not to mention the conventional press and media of Canada) - about the pollution of her own property and water supply and what everyone knows is also true - the polluting fact of fracking for oil and gas wherever water sources matter and agricultural land is involved.

She is fighting them in a dubious Alberta court (and lawyer) structure which puts Jessica Ernst (scientist and long-time oil patch actor) in the position of every Canadian. That needs explaining. Around the planet, so-called democratic societies have become so corroded, so perverted, so mangled out of shape that to get “democratic” rights requires full-out, unswerving, endless combat against the forces supposed to be protecting the population and its freedoms. Any Canadian seeking justice, as Jessica Ernst is doing, will face exactly the same struggle – until we all make change happen.

That is because – short of armed violence (in fact organized revolt) those fighting for democratic behaviour, for justice, for equality before the law, for rights of free expression face police forces willing to violate their fundamental role, lawyers who will not challenge power, courts that are for sale to the richest bribers, political parties ‘bought’ by huge private corporations.

One instance stands out dramatically. Jessica Ernst has been fighting her case for eight years. Almost everything about Conservative rule in those years was, in her matter, almost certainly negative, deceitful, corrupt. The NDP has swept into power in Alberta … and has done nothing to effect necessary change so that every principle Ms. Ernst stands for and every evil she faces are seen clearly in the light of fair, just, democratic behaviour insisted upon by the new government.

Those who reply, quickly, that the NDP in Alberta cannot offend the oil and gas sector in that province are saying, simply, that those forces make up the government of Alberta, not the freely elected representatives of the people sitting in the Alberta legislature.

Around the planet so-called democratic societies have become corroded, perverted, mangled out of shape. Alberta is, at this moment, shining a bright light on that fact. Unless the new Alberta NDP government makes some significant changes in regulation, oversight, ownership, royalty payments, and protection of the population, it will be giving evidence that it serves profit-making private corporations – not the people of Alberta and Canada.

In her (August 2, 2015) CBC Sunday Morning interview (shared with Toronto lawyer Murray Klippenstein) Ms. Ernst hinted at ugly truths with which some of us are familiar – and which all Canadians should know.

Put simply, she will be said by many to be facing a gigantic, (almost) lawless oil and gas corporate structure working in close cooperation with a dishonest federal Conservative cabinet in league with an Alberta Regulator headed by a former high Encana Corporation executive apparently appointed to frustrate justice – and a court headed by a judge whose arrival on the case was unusual to the point of being … very strange indeed.

In short, one may ask if a criminal consortium made up of senior government, provincial government, provincial regulator, the gas/oil monster in Alberta, and the judge on the case is working to destroy Jessica Ernst – to be rid of her and to provide a powerful, negative example to anyone else who is fool enough to seek remedy in Alberta for harm done to him, her, and/or the Public Good.

To begin, she was not able to obtain satisfactory legal representation in Alberta because of what I believe is the essential, fundamental corruption of many lawyers in that province.

Lawyers not willing to take legitimate cases against powerful corporations and/or governments are declaring, simply, that they are cowardly and corrupt. They are denying ordinary Canadians the fundamental right to seek remedy for harm done to them. And since “going to law” is the peaceful means citizens have to seek justice for injury done to them, the law profession denies Canadians what are absolutely basic rights when it refuses to act for them.

In addition, in my experience, many courts of Alberta are equally disreputable. Canadians have, I believe, every reason, for instance, to doubt the probity of the judge on the Jessica Ernst case: Chief Justice Neil Wittmann of the Alberta Court of Queen’s Bench. My own experience with him in a matter relating to the BC Rail Scandal trial (2007-2010) left me without confidence in his judgement. In the B.C. case, as I have written elsewhere, the “honest” judge on the case was removed by promotion to the Appeals Division of the courts. (That had to be an act participated in by senior court officers in B.C., by the Stephen Harper Conservative cabinet, and, perhaps, by the B.C. cabinet. It was not a random act.)

The replacement judge refused to act on absolutely certain evidence that the Special Crown Prosecutor on the case (appointed in 2003) was named in flagrant violation of the legislation governing such appointments. The result, from the moment of his illegitimate appointment, was that the investigation, the construction of evidence, the pre-trial, and the trial were illegitimate.

To seek a remedy for the judges’ refusal to act, I appealed to the highest place – the Canadian Judicial Council. Chief Justice of the Court of Queen’s Bench in Alberta, Mr. Justice Neil Wittmann acted on behalf of the CJC of which he was a member with the judge complained against. He denied (spuriously, I believe) any legitimacy to my complaint. He, therefore, I believe, legitimized a long court procedure that was (a) totally illegitimate and (b) very likely corrupt from start to finish. (That was after the refusal of the B.C. Attorney General’s ministry, the Chief Justice and the Associate Chief Justice and the new judge on the trial to act in any way. The judges did not deny the allegation; they simply refused to act). The assistant deputy Attorney General wrote that the matter could not be examined since it was sub judice. That was outright nonsense. The position of the Special Crown Prosecutor was in no way under court examination. (The conventional press and media refused to report the illegitimate appointment.)

Without exaggeration, I think one may refer, in this matter, to a criminal consortium engaged in the repression of truth and justice and in the prevention of a fair and just remedy for the corrupt transfer of BC Rail to the (now U.S. owned) CNR.

Canadians might believe they are experiencing a bad Hollywood film when I tell them that the first judge dealing with Jessica Ernst’s case was peremptorily appointed to the Appeals Division of the Alberta higher courts. That was an action that could only be effected by the Conservative cabinet in Ottawa … and it was an act that mirrored the BC Rail Scandal case in British Columbia. Rather than appoint another judge to the case, Chief Justice Neil Wittmann volunteered to take over the Jessica Ernst case … a very strange development to say the least and, I regret to say, suspicious.

One way of seeing his conduct in the Jessica Ernst case is as a servant and ally of big oil/gas and the other forces seeking to defeat Ms. Ernst’s attempt to seek redress for wrong done to her. Wittmann’s ruling that the actions of the Alberta Regulator are outside the reach of the Canadian Charter of Rights and Freedoms is, to my mind, an outrage. If upheld, the chief defence of ordinary Canadians against abuse, mistreatment, harassment, oppression, and gross injustice at the hands of government and government appointed agencies will be erased.

In forcing Ms. Ernst to seek from the Supreme Court of Canada a judgement that no action of any person or agency of government is outside the reach of the Charter, Chief Justice Wittmann has, in my opinion, deliberately delayed the trial unnecessarily and has caused Ms. Ernst anxiety, time, and costs to which she should not have been subjected. That he was upheld in his judgement by the Alberta Court of Appeal requires no comment whatever.

As if to provide a mirror-image of the Alberta conflict – though on an international scale, the present government of Greece has been beaten into submission (as an intended rejection of the expressed democratic will of the people of Greece) by the international banks, European Union finance ministers, newly-inspired German imperial ambitions, and silent private corporations greedy for cheaply-acquired Greek assets.

Greece is to be starved. Unemployment and taxes are to rise. Pensions are to be cut. Greek assets are to be sold at bargain-basement prices to private owners anywhere on the planet. The Greek population is to be made permanently destitute.

That is to be so – reported the international spokesman for the Greek government on CBC radio in July, 2015 – not for economic reasons but for political reasons. Greece has a reform government which sought the direction of its people by referendum – and it has to be punished … brought to its knees to show every other national population that the banks and the big private corporations rule European countries – NOT the freely elected representatives of the people.

In the most recent issue of le Monde diplomatique (Aug. 2015) the former Greek minister of finance, Yanis Varoufakis, (ousted, apparently, at the insistence of Germany) writes that the sole objective of the European Union “was to humiliate us”. He insists Jeroen Dijsselbloem, president of the Eurogroup, showed open contempt for “the most elementary democratic principles”, and that Wolfgang Shauble, German finance minister, cared nothing that a new government had been elected in Greece to seek new credit terms, insisting democratic change (elections) means nothing.

Almost unbelievably, Varoufakis points out in his article that the so-called “Eurogroup” which brought Greece to its knees insisted upon meeting again (to reject all proposals by the Greek government and to punish all Greeks). AND it insisted that Varoufakis not be present. When Varoufakis protested, Jeroen Dijsselbloem, Eurogroup president, replied that: “the Eurogroup does not possess any legal existence. It acts as an informal group, and, as a consequence, there is no written law that can limit the action of its president.”

The punishment of Greece was intensified by a wholly irresponsible (but all-powerful) “informal group” after the Greek people in a freely held referendum rejected the unfair demands of the E.U. actors – after the democratic will of the Greek people was made known.

The corrupt Conservative government of Canada, in the hands of global private corporations, has fed the power of the gas/oil giants in Alberta (and all Canada) – removing oversight, weakening environmental regulation, and selling-out Canada’s sovereign power in order to feed private and foreign corporate interests. It has prepared the ground for the corrupt fog Jessica Ernst has had to try to see her way through. It has sacrificed a stable industrial economy in order to serve gigantic (often foreign) corporations. It has hollowed out the Canadian economy in order to serve the forces that have brought Greece to its knees.

Jessica Ernst, almost unconsciously – in fighting for freedom of expression, clean water, fair legal procedure and justice in the Alberta courts is a symbol of the undeclared war being fought globally against anyone in democratic society (whether a whole government, Greece, or an individual, Ernst) insisting that democratic rights and the freedom of the population be observed, defended, and declared inalienable.

Under the (false) guise of fairer trade, open markets, and higher standards of living made possible by the planetary flow of cheaply produced goods – the gigantic, obscenely wealthy corporations (big banks, big oil, big high-tech ops, “the One Per Cent”) are buying political parties, adding governments to “costs of operation”, raping the global environment, enslaving whole populations, and oppressing any and all who resist…. Greece has resisted and has become the first European nation to be a symbol of the fight back … which is only starting ….

Jessica Ernst has found the source of the rot in Canadian democracy right in her own back yard (literally). She is all of us. She is leading the fight against the rot. She must be an inspiration to all decent Canadians to go to work and generalize her insights … and to work on the restoration of democracy in Canada. Like the new party, Syriza, in Greece, Jessica Ernst is a bellwether, a symbol, an inspiration, a very loud wake-up call. If present political parties will not boldly take up the fight opened by Jessica Ernst, Canadians will have to create their own new party, their own Syriza, and set to work to return Canada to Canadians and to the democracy Canadians created (and are only beginning to understand is being wrested from them).

Link: http://powellriverpersuader.blogspot.ca/2015/08/jessica-ernst-is-all-of-us.html

Tuesday, August 11, 2015

Fronde municipale pour protéger l’eau potable


Plus de 250 municipalités jugent le règlement provincial insuffisant pour prévenir la contamination en cas de forages

Publié dans Le Devoir du 11 août 2015 |Alexandre Shields

Dans un geste politique sans précédent, plus de 250 municipalités du Québec réclament le droit de déroger au règlement provincial sur la protection des sources d’eau potable dans le cadre des forages pétroliers et gaziers, a appris Le Devoir. Elles souhaitent en fait imposer des normes plus sévères. Devant une telle rebuffade, le gouvernement Couillard a d’ailleurs accepté de rencontrer des élus municipaux pour discuter de la question.

Le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) a été mis en place en août 2014 dans le but de fixer une fois pour toutes des normes pour les distances entre les forages, ou encore les opérations de fracturation, et les sources d’eau potable. Dans le cadre d’un forage, celle-ci est d’un minimum de 500 mètres. Toute opération de fracturation doit pour sa part être menée à une profondeur minimale de 600 mètres.

Selon le texte de la « requête » signée par un total de 251 municipalités en date du 10 août, les normes imposées par le gouvernement Couillard seraient toutefois « insuffisantes pour assurer une protection adéquate des sources d’eau potable ». Les élus municipaux s’appuient sur certaines études qui démontreraient des risques réels de contamination, par exemple, au méthane.

Le juriste Richard Langelier, qui soutient cette démarche des municipalités appuyée par le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, rappelle également que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a lui-même remis en question les normes fixées par Québec.

Dans son rapport sur l’industrie du gaz de schiste publié en décembre 2014, soit cinq mois après l’entrée en vigueur du RPEP, le BAPE a notamment insisté sur la nécessité d’« augmenter » la distance entre les aquifères et les opérations de fracturation. L’organisme avait du même coup souligné l’absence de « connaissance » sur la structure et le comportement des couches sédimentaires, mais aussi l’importance de réaliser une cartographie « détaillée » des fractures naturelles dans les formations rocheuses.

Normes plus strictes

Comme le RPEP est un règlement provincial, il a préséance sur des normes qui seraient fixées par les municipalités. Mais en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement, le ministre de l’Environnement peut autoriser une municipalité à adopter une règle distincte. C’est justement ce que réclament les municipalités dans ce cas-ci.

Un dépôt des requêtes en ce sens doit avoir lieu le 20 août. Il devait initialement être effectué le 10 août, mais la date a été reportée en raison de l’afflux important de demandes de dérogation, souligne M. Langelier. En date du 20 juin, 181 municipalités situées dans 55 MRC avaient donné leur appui à la requête. En date du 10 août, la liste comptait 251 municipalités situées dans 64 MRC. Selon M. Langelier, elle pourrait dépasser le cap des 270 au cours des prochains jours.

Selon la liste consultée par Le Devoir, toutes les régions où l’on retrouve des permis d’exploration pétrolière et gazière sont concernées. On parle ici de la vallée du Saint-Laurent, mais aussi des Cantons-de-l’Est, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Des municipalités situées dans des régions qui ne comptent pas de tels permis sont aussi du nombre, comme l’Abitibi ou les Laurentides.

Frein aux projets

Si le ministre David Heurtel acceptait les demandes de dérogation, cela pourrait contrecarrer plusieurs projets d’exploration pétrolière et gazière. Les municipalités qui ont décidé de prendre part au mouvement réclament en effet le droit d’« augmenter » de façon significative les distances prévues en vertu du RPEP.

Elles souhaitent ainsi imposer une distance minimale « de deux kilomètres de tout puits artésien ou de surface desservant 20 personnes ou moins ». Dans le cas d’une source alimentant plus de 20 personnes, cette distance passerait à 6 kilomètres. Enfin, dans le cas d’une source alimentant des résidants ou une municipalité, la distance minimale atteindrait 10 kilomètres. Une telle source pourrait par exemple être une rivière.

De telles normes sont similaires à celles qui avaient été adoptées par la Ville de Gaspé en 2012. Celles-ci avaient eu pour effet de bloquer les projets d’exploration de l’entreprise Pétrolia sur son territoire. Elles avaient aussi valu à la municipalité d’être poursuivie par la pétrolière.

Reste que la fronde municipale lancée contre le RPEP a poussé le gouvernement Couillard à accepter de rencontrer des élus municipaux pour discuter des normes en vigueur partout au Québec depuis août 2014. Selon ce qu’a appris Le Devoir, la rencontre doit avoir lieu le 12 septembre.

Le cabinet du ministre David Heurtel a confirmé lundi la tenue d’une telle rencontre. Des experts du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques devraient être présents. Les municipalités devraient également présenter une expertise scientifique pour appuyer leur demande de dérogation.

Cet épineux dossier de la protection de l’eau potable s’ajoute à d’autres chantiers mis en place en vue de préciser les orientations gouvernementales en matière d’exploration et d’exploitation d’énergies fossiles au cours des prochains mois.

Le rapport de l’évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures doit en effet être terminé cet automne, de même que le chantier de l’acceptabilité sociale de projets énergétiques. Le gouvernement doit en outre élaborer la future politique énergétique de la province, en plus de présenter la toute première loi devant encadrer l’industrie des énergies fossiles.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/447245/protection-des-sources-d-eau-potable-250-municipalites-du-quebec-reclament-le-droit-d-y-deroger

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Municipal revolt to protect drinking water

My translation of above article

More than 250 municipalities think the provincial regulation insufficient to prevent contamination during drilling


In an unprecedented political move, more than 250 Quebec municipalities demand the right to derogate from the provincial regulation on the protection of drinking water sources when oil and gas drilling is involved, Le Devoir has learned. The municipalities wish to enforce stricter standards. Faced with such a rebuff, the Couillard government has accepted to meet the municipal elected officials to discuss the question.

The Regulation on the withdrawal of water and its protection (RPEP) was passed in August 2014 in order to have standards on distances between drilling sites with fracking operations, and sources of drinking water, once and for all. In case of such a drilling operation, the distance is a minimum of 500 meters. Any fracking operation must be at least 600 meters deep.

As per the wording of the "request" signed by a total of 251 municipalities, dated August 10, the standards imposed by the Couillard government would be "insufficient to insure proper protection of drinking water sources". Municipal elected officials rely on certain studies that show the real risks of contamination, by methane, for example.

Legal expert Richard Langelier, that maintains that this action done by the municipalities, backed by the citizens' coalition Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, says also that the BAPE, a provincial environmental public hearings body, also doubted the Quebec standards.

In the BAPE report on the shale gas industry published in December 2014, five months after the passing of the regulation, it insisted on the need to "increase" the distance between the aquifer and the fracking operations. The agency had also noted the lack of "knowledge" on the structure and the behavior of sedimentary layers, and also the importance of doing a "detailed" cartography of natural fractures in rock formations.

More strict standards

Because it is a provincial regulation involved, it has precedence over municipal standards. But because of the Loi sur la qualité de l'environnement (environmental quality law), the Environment Minister can authorize a municipality to pass another regulation. This is exactly what these municipalities are asking for.

The filing of requests like this one must be done August 20. It should have been done August 10, but the date was pushed back because of the important influx of wavers, says Mr Langelier. On June 20, 181 municipalities in 55 MRCs had backed this request. As of August 10, the list was up to 251 municipalities in 64 different MRCs. As per Mr Langelier, the list could reach 270 within the next few days.

On the list Le Devoir looked at, all the regions were there are oil and gas exploration permits are involved. They are in the St. Lawrence Valley, in the Eastern Townships, in the Bas-Saint-Laurent and the Gaspésie Peninsula. Some municipalities that are in regions where there are no permits can also be found on the list, like in the Abitibi region and the Laurentides.

A stop to some projects

If Minister David Heurtel accepts these derogation requests, that could go against many projects of oil and gas exploration. The municipalities that decided to be part of the movement request indeed the right to "increase" significantly the distances of the provincial Regulation.

These municipalities want to demand a minimal distance of "two kilometers of all artesian well or surface well that are used by 20 people or less". As for a source of water that serves more than 20 people, this distance would go up to 6 kilometers. Finally, in the case of a source that serves residents or a municipality, the minimal distance would go up to 10 kilometers. Such a source of water could be, for example, a river.

Such standards are similar to those that were passed by the town of Gaspé back in 2012. These standards had the effect of stopping exploration projects started by Petrolia in its territory. The standards passed by the municipality had as result that the oil company sued.

It still goes to show that the municipal revolt started against the Regulation forced the Couillard government to accept to meet municipal elected officials to discus the standards in place everywhere in Quebec since August 2014. Le Devoir has learned that the meeting should be held on September 12.

The David Heurtel cabinet has confirmed Monday that such a meeting will take place. Some Environment ministry's experts should also be there. The municipalities should also present some scientific expertise to back up their derogation request.

This touchy question of the protection of drinking water is just added to the other workings planned to pin down the governmental orientations regarding fossil fuel exploration and exploitation going on during the following months.

The Strategic Environmental Assessment report on hydrocarbons should indeed be ready this fall, and the meetings on social acceptability of energy projects. The government must elaborate its future energy policy for the province, on top of presenting its very first law that should oversee the fossil fuel industry.

Monday, August 10, 2015

Les piles de la Terre s'épuisent rapidement


Les piles de la Terre s'épuisent rapidement

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk.

Nous avons épuisé l'énergie emmagasinée de notre planète, selon des scientifiques, sans moyens de nous recharger.

En plein coeur de l'été, quelques scientifiques des États-Unis ont avancé dans les pages de la publication Proceedings of the National Academy of Sciences que la civilisation moderne aurait drainé la Planète, une pile ancienne d'énergie chimique emmagasinée, à un faible niveau fort inquiétant.

Bien que la métaphore d'une pile ait fait la Une dans les grands journaux en Chine, en Inde et en Russie, le rapport n'a pas attiré "beaucoup l'attention immédiate en Amérique du Nord," admet l'auteur en chef John Schramski, un ingénieur mécanique et écologiste.

C'est de valeur, parce que cette étude fournit au grand public une métaphore toute simple pour aider à comprendre les systèmes économiques et politiques en pleine stagnation et leurs tout proche cousin: les écosystèmes en chute libre. Il suggère aussi une action directe: une conservation "drastique" de l'énergie.

Le rapport porte aussi un titre provocateur: "La domination humaine de la biosphère: la vidange rapide de la pile de l'espace terre prédit l'avenir de l'humanité."

La métaphore de la pile en dit beaucoup, et encore plus encore.

Dans le rapport, Schramski et ses collègues de l'université de Georgia et l'université du Nouveau-Mexique ont comparé l'état énergétique de la Planète à "l'état énergétique d'une maison dont l'énergie vient d'une pile qui a déjà été puissante et qui alimentait l'éclairage, le chauffage, l'air climatisé, la cuisinière, les appareils ménagers et les appareils électroniques de communication."

Cela a pris des centaines de millions d'années pour que des plantes photosynthétiques puissent charger cette pile. Ces plantes ont converti une piètre qualité de lumière solaire en une énergie chimiques de haute qualité soit emmagasinée dans une biomasse vivante (les forêts et le plancton) ou de façon plus durable dans les plantes et animaux morts qui sont devenus le pétrole, le gaz et le charbon.

Mais en quelques siècles seulement, les humains et "la société techno-industrielle informationnelle moderne" ont dépensé cette énergie chimique emmagasinée et ont vidé la pile de l'espace-Terre.

La société draine en partie la pile en convertissant les forêts et les prairies en champs agricoles. Elle puise davantage dans la pile en brûlant les combustibles fossiles pour défricher les terres et construire des villes. L'ingénierie humaine d'une façon ou d'une autre a laissé sa trace sur 83% de la planète.

En fait, les humains ont drainé la pile pour croître exponentiellement et dépenser encore plus d'énergie.

"Pendant que la pile se draine," écrivent les scientifiques, l'air climatisé, le chauffage et les services électroniques pour la maison "deviennent de moins en moins disponibles et la maison bientôt devient inhabitable."

La Terre est comme un téléphone cellulaire qui se meurt dans un aéroport, dit Schramski, mais il n'y a pas de prises pour la charger nulle part.

Le problème, disent les scientifiques, est que la pile n'est pas rechargée aussi vite qu'on la draine.

Schramski ajoute ceci: "Éventuellement, sans suffisamment de biomasse vivante pour maintenir la biosphère, il importe peu la quantité d'énergie pétrolière, solaire ou nucléaire, etc. à votre disposition, puisqu'il ne reste pas de biosphère à la disposition des humains. La biomasse n'est pas une énergie interchangeable. Il n'y a rien pour la remplacer et nous l'appauvrissons rapidement."

Déjà été en équilibre

Il y a 12,000 ans, les humains chasseurs-ceuilleurs vivaient en équilibre: ils prenaient rarement plus de la pile que le rythme de recharge de maintien.

Mais à cause de la technologie, l'augmentation de construction des villes et des populations, les activités humaines drainent rapidement la pile en faisant disparaître les forêts et leur consommation de combustibles fossiles.

"En brûlant l'énergie organique chimique, nous créons du travail pour accroître notre population et notre économie. En procédant ainsi, l'énergie chimique de grande qualité est transformée en chaleur et s'échappe de la planète par radiation vers l'espace," expliquent Schramski et ses collègues.

En jargon scientifique, "Le débit d'énergie de la cathode vers l'anode rapproche la planète rapidement et irrévocablement de l'équilibre stérile chimique de l'espace."

Ce sont les lois de thermos-dinariques en action, explique Schramski, un ingénieur mécanique de formation.

Les pétrolières, les barrages et les réseaux solaires ne peuvent pas créer de l'énergie: ils peuvent seulement piger dans le débit et le transformer en forme utile. Et dans le processus de transformation des combustibles fossiles, la chaleur est perdue dans l'atmosphère et éventuellement, dans le grand espace.

Toute cette consommation d'énergie tirée de la biomasse accumulée a laissé une traînée laide de dioxyde de carbone et d'émissions de méthane qui sont actuellement en train de créer un climat chaotique et l'acidification des océans.

Selon Schramski, la parti de biomasse vivante emmagasinée dans la pile représente la base pour maintenir toute vie sur Terre et c'est ce qui nous différencie des autres planètes dans notre système solaire.

Durant l'Empire romain, la Terre contenait 1,000 milliards de tonnes de carbone sous forme de biomasse vivante, ce qui équivaut à environ 35 zettajoules d'énergie chimique.

Depuis ces temps-là, les humains ont soudé à la chaîne, érodé les sols et passé le bulldozer et ont diminué la production primaire nette de la Terre à 550 milliards de tonnes de carbone de biomasse et ont donc drainé la pile à 19,2 zettajoules. C'est une baisse considérable.

La consommation annuelle d'énergie par les humains est maintenant en moyenne 0,5 zettajoules et continue d'augmenter comme une suite de fusées lancées vers Mars.

"Je ne suis pas un environnementaliste mordu; ma formation et mon travail scientifique sont enracinés en thermodynamique," dit Schramski. "Ces lois sont absolues et incontrovertibles; nous avons une quantité limitée d'énergie de biomasse disponible sur cette planète, et une fois dépensée, il n'y a absolument rien pour la remplacer."

Alors 10,000 ans de population sans cesse à la hausse, la consommation énergétique frivole et la croissance économique font maintenant face à la réalité: "À moins que les réserves de biomasse se stabilisent, la civilisation humaine est insoutenable (non-durable)."

Le rapport continue: "La Terre connaît un déséquilibre énergétique sérieux à cause de la consommation énergétique humaine. Ce déséquilibre définit notre conflit le plus dominant avec la nature. C'est réellement un conflit dans le sens que le déséquilibre énergétique actuel, une crise sans précédent de l'histoire de la Terre, est une conséquence directe de l'innovation technologique."

Mais les économistes du marché (et leurs politiciens) ne comprennent pas la métaphore de la pile terrestre, pas plus qu'ils ne comprennent les lois de la thermodynamique, dit Schramski et ses collaborateurs.

"Ironiquement, les forces puissantes politiques et du marché, plutôt que d'agir pour conserver ce qui reste d'énergie dans la pile, poussent en fait dans la direction opposée parce que les efforts omniprésents pour augmenter la croissance économique vont nécessiter une augmentation de consommation de l'énergie."

"Nous avons tous des piles dans nos autos," dit Schramski, qui se considère un environnementaliste par accident. "Et nous avons tous laissé les lumières allumées et nous nous sommes retrouvés avec une pile drainée." Et c'est ce que les modèles de la croissance économique friande d'énergie font à la planète.

L'abandon des rennes

Schramski et ses collègues n'ont dit rien de vraiment nouveau dans le monde des sciences. Les livres d'école de biochimie populaires expliquent très bien cette crise.

Des physiciens russes brillants nous avertissent depuis des années des dangers de la biomasse à la baisse sur la planète. Howard et Eugene Odum, deux écologistes pionniers aux É.-U. ont présentés des faits semblables dans les années 1970. Et les scientifiques du climat nous préviennent à tous les jours des émissions de cette pile.

Mais ce qui fait ce rapport de Schramski si remarquable en cette année d'élection est la puissance de la métaphore de la pile, ainsi que les calculs irréfutables de l'étude sur l'importance des arbres, des prairies et des lits de varech.

C'est ainsi que le drainage de la pile de la Terre donne aux gens ordinaires une idée plus exacte de l'état des choses, mieux que n'importe quel sermon de parti politique sur la croissance et le marché global.

C'est surprenant de voir que cette métaphore définit également la nature de la crise spirituelle dont fait face tout être vivant.

Dans sa Lettre encyclique Laudato Si', le Pape François décrit de façon éloquente la crise d'une façon semblable utilisée par Saint François.

"Si nous considérons la nature et l'environnement sans cette ouverture à l'émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de fraternité et de beauté dans nos relations avec le monde, notre attitude sera celle de maîtres, consommateurs, d'exploitants impitoyables, incapables d'établir des limites à leurs besoins immédiats. Par contre, si nous nous sentons intimement liés avec tout ce qui existe, alors la sobriété et la compassion viendrons de façon spontanée. La pauvreté et l'austérité de Saint-François n'étaient pas seulement une semblance d'ascétisme, mais quelque chose de beaucoup plus radical: un refus de transformer la réalité en un objet simplement pour être utilisé et contrôlé."

Non seulement est-ce que le Pape comprends l'état de la Terre comme le décrivent maintenant des scientifiques, mais il comprend la puissance des métaphores.

Et oui, la pile agonisante de la Terre devrait être une question électorale, et malgré tout, un sujet médiatisé.


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The Earth's Battery Is Running Low

We've drained our planet's stored energy, scientists say, with no rechargeable plug in sight.

By Andrew Nikiforuk, published in TheTyee.ca

In the quiet of summer, a couple of U.S. scientists argued in the pages of the Proceedings of the National Academy of Sciences that modern civilization has drained the Earth -- an ancient battery of stored chemical energy -- to a dangerous low.

Although the battery metaphor made headlines in leading newspapers in China, India and Russia, the paper didn't garner "much immediate attention in North America," admits lead author John Schramski, a mechanical engineer and an ecologist.

And that's a shame, because the paper gives ordinary people an elegant metaphor to understand the globe's stagnating economic and political systems and their close relatives: collapsing ecosystems. It also offers a blunt course of action: "drastic" energy conservation.

It, too, comes with a provocative title: "Human domination of the biosphere: Rapid discharge of the Earth-space battery foretells the future of humankind."

The battery metaphor speaks volumes and then some.

In the paper, Schramski and his colleagues at the University of Georgia and the University of New Mexico compared the energy state of the Earth to "the energy state of a house powered by a once-charged battery supplying all energy for lights, heating, cooling, cooking, power appliances and electronic communication."

It took hundreds of millions of years for photosynthetic plants to trickle charge that battery. Those plants converted low quality sunlight into high-quality chemical energy stored either in living biomass (forests and plankton) or more lastingly in the dead plants and animals that became oil, gas and coal.

But in just a few centuries humans and "the modern industrial-technological informational society" have spent that stored chemical energy and depleted the Earth-space battery.

Society partly drains the battery by converting forests and grasslands into agricultural fields. It diminishes the battery further by burning fossil fuels to plow fields and build cities. Human engineering of one kind or another has left a mark on 83 per cent of the planet.

In essence, humans depleted the battery to grow exponentially and spend more energy.

"As the battery discharges," the scientists write, the cooling, heating and electronic services provided to the house "become unavailable and the house soon becomes uninhabitable."

The Earth is like a dying cell phone at an airport, says Schramski, but with no rechargeable plug in sight.

The problem, say the scientists, is that the battery is not being replenished as quick as it is being drained.

Schramski adds a good point: "Eventually, without sufficient living biomass to run the biosphere, it simply doesn't matter how much oil, solar, nuclear, etc. energy you have, as there is no biosphere left for humans to use it. Biomass is not an interchangeable energy. There is no replacement and we are depleting it rapidly."

Once in equilibrium

Some 12,000 years ago, hunter-gathers lived in equilibrium: they rarely took more from the battery than its trickle charge rate.

But due to technology, city-making and population growth, human activities are rapidly draining the battery through forest removal and fossil fuel use.

"As we burn organic chemical energy, we generate work to grow our population and economy. In the process the high-quality chemical energy is transformed into heat and lost from the planet by radiation into outer space," explains Schramski and his colleagues.

Or, in scientific jargon, "The flow of energy from cathode to anode is moving the planet rapidly and irrevocably closer to the sterile chemical equilibrium of space."

It's the laws of thermodynamics in action, explains Schramski, a mechanical engineer by training.

Oil companies, dams and solar networks can't create energy: they can only tap in to the flow and transform it into a useful form. And in the process of transforming the fossil fuels, heat is lost into the atmosphere and eventually space.

All of this energy consumption from stored biomass has left an ugly trail of carbon dioxide and methane emissions that are now creating climate chaos and acidifying oceans.

According to Schramski, the stored living biomass portion of the battery represents the basis for sustaining all life on Earth and is what distinguishes us from the other planets in our solar system.

At the time of the Roman Empire, the Earth held 1,000 billion tonnes of carbon in living biomass, which equaled about 35 zettajoules of chemical energy.

Meanwhile chain welding, soil eroding and bulldozing humans have whittled the Earth's net primary production down to 550 billion tonnes of carbon in biomass and thereby depleted the battery to 19.2 zettajoules. That's a significant drop.

Annual energy spending by humans now averages 0.5 zettajoules and keeps on growing like a succession of rocket blasts to Mars.

"I'm not an ardent environmentalist; my training and my scientific work are rooted in thermodynamics," Schramski says. "These laws are absolute and incontrovertible; we have a limited amount of biomass energy available on the planet, and once it's exhausted, there is absolutely nothing to replace it."

So 10,000 years of unremitting population growth, frivolous energy spending and economic growth have now met the reality: "Unless biomass stores stabilize, human civilization is unsustainable."

The paper goes on: "The Earth is in serious energetic imbalance due to human energy use. This imbalance defines our most dominant conflict with nature. It really is a conflict in the sense that the current energy imbalance, a crisis unprecedented in Earth history, is a direct consequence of technological innovation."

But market economists (and their related politicians) don't understand the Earth battery metaphor anymore than they do the laws of thermodynamics, says Schramski and his collaborators.

"Ironically, powerful political and market forces, rather than acting to conserve the remaining charge in the battery, actually push in the opposite direction because the pervasive efforts to increase economic growth will require increased energy consumption."

"We all have car batteries," says Schramski, who calls himself an accidental environmentalist. "And we have all left the lights on and found the battery dead." And that's what energy consuming economic growth models are doing to the planet.

Giving up mastery

Schramski and his colleagues haven't really said anything new in the science world. Popular biochemistry textbooks spell out the crisis loudly.

Brilliant Russian physicists have warned for years about the dangers of depleting biomass on the planet. Howard and Eugene Odum, two pioneering U.S. ecologists, offered similar cogent insights in the 1970s. And climate scientists are now warning about the battery's deadly emissions on a daily basis.

But what makes Schramski's paper noteworthy in an election year is the power of the battery metaphor, as well as the paper's irrefutable calculations on the importance of trees, grasses and kelp beds.

In this regard, the draining of the Earth battery gives ordinary people a more accurate picture of where they stand in the scheme of things than any political party nostrums about growth and global trade.

Surprisingly, the metaphor also defines the nature of the spiritual crisis now confronting every living being.

In his Encyclical Letter Laudato Si', Pope Francis eloquently described the crisis with the kind of language Saint Francis once used.

"If we approach nature and the environment without this openness to awe and wonder, if we no longer speak the language of fraternity and beauty in our relationship with the world, our attitude will be that of masters, consumers, ruthless exploiters, unable to set limits on their immediate needs. By contrast, if we feel intimately united with all that exists, then sobriety and care will well up spontaneously. The poverty and austerity of Saint Francis were no mere veneer of asceticism, but something much more radical: a refusal to turn reality into an object simply to be used and controlled."

The Pope not only understands the state of the Earth as scientists now describe it, but he understands the power of telling metaphors.

And yes, the Earth's dying battery should be an election issue -- and god forbid, a media story. [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/Opinion/2015/08/10/Earth-Battery-Running-Low/

Tuesday, August 4, 2015

C'était il y a 2 ans déjà


Vers cette date-ci il y a 2 ans, mon chat sourd et aveugle d'un oeil âgé de 19 ans vivait ses derniers jours. Mon conjoint de 28 ans mangeait de moins en moins, buvait de plus en plus, et à chaque jour, avait de plus en plus de difficulté à marcher et à sentir ses mains et ses pieds, mais il ne voulait pas voir de médecin. L'intérieur de ma maison depuis 34 ans était un fouillis délabré total.

Mais je m'accrochais à la vie grâce aux plaisirs de mon jardin:


http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2013/08/une-belle-journee-daout.html

Jamais, à me lire, pouvait-on deviner les drames qui se jouaient dans ma vie. Merci à Mère Nature pour la vie, la force d'aimer vivre, et le courage de continuer malgré tout.

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About this time 2 years ago, my old, half blind and deaf 19 year old cat was living its last days. My spouse of 28 years was eating less and less every day, drinking more and more, and it was harder and harder for him every day to walk and use his hands and feet, but still, he did not want to see a doctor. The inside of my home for 34 years was an total run-down unfinished mess.

But still, I held on for dear life thanks to the beauty of my garden:

http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2013/08/une-belle-journee-daout.html

You would never guess the turmoil in my life by reading those lines I wrote 2 years ago. Thanks to Mother Nature, I found the strength to appreciate life and find the courage to forge on, no matter what.

Monday, August 3, 2015

Baby raccoon, what can I do?


Terrible high-pitched cries made me look around my property just in time to see a baby raccoon, barely 10 inches long, come out from under the garden shed. It seems to be blind, because it never saw me come out of the house and watch it from the height of the back porch.

Still screeching, it tumbled in the grass, bumped into the garage a couple of times, stumbled around the garage a couple of times, coming back on its trail many times. Is it in pain? Hungry? Looking for its mother?

It finally shut up when it found something to eat near the surface of the soil under the crab apple tree up front. I came out the front porch, and still it never saw me or sensed my presence.

I don't want to feed it and make it depend on humans to survive. I know the authorities dropped rabies cookies in our area. So that is a problem, but not worth calling the wardens, I don't think.

Funny thing is, the cries never woke up my two sleeping cats, even though the sound of it calling out tore at my heart, poor beast.

Sunday, August 2, 2015

Two years ago yesterday


Il y a 2 ans hier, il partait pour une fin de semaine à Ormstown. C'était pour être la dernière fois qu'il chevauchait une moto. ~~~~ It was to be the last time...

Saturday, August 1, 2015

Le temps de dire au revoir


Texte de Sarah Annie Guénette publié dans La Presse du 1 août 2015

L'encadré dans les petites annonces de La Presse se lit comme suit: "Cibelle, petit chaton débile ayant détruit un beau divan tout neuf, est maintenant officiellement à la recherche d'une famille enjouée et active pour épuiser ses instincts de chasseur..." Vous lisez cette annonce et vous voilà sous le charme!

C'était il y a 20 ans. Vos enfants ont grandi et sont partis, votre conjoint a suivi la même route, vous avez pris votre retraite bien méritée et Cibelle, quant à elle... est toujours là. Fidèle amie de votre quotidien depuis toutes ces années, vieille âme maîtresse de votre coeur, elle dort à l'instant même bien enroulée à son vieux poste de garde, le rebord de votre fenêtre de salle de bains. En quelques souffles, vous vous dites: "Je me rappelle encore quand nous sommes allés la chercher à la SPCA de Montréal." Comme disait Joe Dassin... c'était hier, c'était il y a 20 ans!

La vieillesse est un petit rien qui s'installe à notre insu, tout doucement, de quotidien en quotidien. Elle est là, mais jamais vraiment. On la perçoit un peu de coin de l'oeil, mais dès qu'on se retourne, elle se sauve. Jusqu'au jour où notre vieille chatte dort vraiment beaucoup, boit tout son bol d'eau trois fois par jour, hurle à la lune, n'a que la peau, les os et le poil, et porte son amour pour vous à bout de bras. C'est habituellement à ce moment que les gens décident de consulter leur médecin vétérinaire préféré pour discuter un peu de Cibelle.

Mon propre record observé de sagesse féline est en fait une vieille chatte qui se prénommait Tigrette et qui en était à sa 26e année de vie au moment de la consultation. Et la question de mes clients est invariablement la même: "C'est quand, le bon moment?" Et la réponse est en fait toute simple: il n'y en a pas, de bon moment... Il y a seulement "votre" bon moment.

La mort assistée de nos animaux de compagnie pratiquée pour les bonnes raisons, c'est-à-dire lorsqu'il y a souffrance incurable, reste malgré tout et invariablement une décision difficile à fixer dans le temps.

Je dis souvent à mes clients que dans la vie, on retrouve trois types de souffrance: celle qui suit un traumatisme physique violent (un accident), celle qui vient de la détresse psychologique, et finalement celle qui nait d'un épuisement physiologique du corps, souvent associée à un "file pas pantoute.. veut plus manger... veut plus vivre".

Cette dernière situation est caractéristique des très vieux patients qui souffrent de maladies chroniques dégénératives (cancer, diabète, insuffisance rénale chronique, hyperthyroidie terminale, etc.).

Même si cette décision fera partie des plus difficiles de votre vie, dites-vous que vous demeurez la meilleure personne pour déterminer à quel moment votre chatte Cibelle n'a plus de qualité de vie et ne s'y retrouve plus elle-même. La vie d'un chat, c'est le plaisir de chasser une balle, de regarder les oiseaux par la fenêtre, de manger trois croquettes mille fois par jour, de pilonner ad nauseam votre oreiller préféré, de regarder la télé roulé sur vos jambes et de vous réveiller systématiquement à 5h du matin tout les matins pendant 26 ans. Si votre chat n'a plus une vie de chat, c'est probablement le bon moment d'y penser.

Lien: http://www.pressreader.com/canada/la-presse/20150801/282587376687663/TextView

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When is it a good time to say goodbye?

My translation of advice from a vet

The ad read: "Cibelle, crazy kitten destroyed brand new couch is now officially looking for an active family to use up her hunting instincts...". You read this ad and are immediately under her charm.

It was 20 years ago. Your children have all grown up and left the nest, your husband took the same road, you are retired and Cibelle, well, she is still there for you. She is your friend always there for you, every day, for all these years, queen of your heart and sleeping right now up on her favorite perch: the bathroom window sill. Suddenly, you think: "I remember when we got her at the SPCA." Like the song says, it seems like yesterday, it was 20 years ago.

Aging creeps up when you are not looking, so slowly, day by day. It is there, but never really completely. You can see it from the corner of your eye, but as soon as you squarely look at it, it's gone. Until your old cat is really sleeping a lot, drinks empty her water bowl three times a day, hollers to the moon, and there is but skin, fur and bones left from her; that and the love she has for you with all her tiny might. It is usually then that people decide to see their vet to talk about it.

My own record for the oldest cat is an old female named Tiger that was 26 years young when her masters came to see me. And the question is always: "When is it a good time?" and the answer is very simple: there is no good time...there is only the time good for you.

Assisted death (mercy killing) for our pets done for the good reason, meaning when there is incurable suffering, is still and always a difficult decision and hard to find the exact ideal time to do it.

I often say to my customers that in life, there are three types of suffering: suffering after a violent physical trauma (an accident), that from psychological distress, and finally suffering that comes with the physiological exhaustion of the body, often associated with "don't feel well at all...don't want to eat...don't want to go on living".

This last situation is typical of very old patients that suffer from chronic degenerative illness like cancer, diabetes, chronic renal failure, terminal hyperthyroidism, etc.).

Even if this decision will be one of the more difficult ones of your life, tell yourself that you are still the best person to determine what moment your Cibelle does not have the quality of life and is not herself anymore. A cat's life is the fun of running after a ball, staring down the birds from a windowsill, eat three food bits a thousand times a day, pump for what seems forever your favorite pillow, watch TV rolled up on your knees and systematically wake you up at precisely 5AM every morning for 26 years. If your cat no longer is living a cat life, it is probably a good time to think about it.