Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, September 15, 2015

Un grand bond vers l’avant - Leap Manifesto



Manifeste pour un Canada fondé sur le souci de la planète et la sollicitude des uns pour les autres

Nous partons du constat que le Canada et le Québec traversent aujourd’hui la crise la plus grave de leur histoire récente.

La Commission de vérité et réconciliation a permis de prendre acte d’épisodes révoltants de notre passé proche. La pauvreté et les inégalités qui s’accentuent creusent une cicatrice qui défigure notre présent. Et la performance canadienne dans le dossier des changements climatiques est un véritable crime contre l’humanité à venir.

Ces faits sont d’autant plus alarmants qu’ils contreviennent à nos valeurs déclarées : respect des droits des autochtones, internationalisme, droits de la personne, diversité et développement durable. Aujourd’hui, nous ne vivons pas en accord avec ces valeurs, mais nous pourrions le faire.

Nous pourrions vivre dans un pays entièrement alimenté par des énergies réellement renouvelables et justes, traversé de réseaux de transport public accessible, où les emplois et autres possibilités qu’offre une telle transition sont aussi conçus pour éliminer systématiquement les inégalités raciales et entre les genres. Prendre soin de la planète et les uns des autres pourrait créer de nouveaux secteurs économiques très dynamiques. Beaucoup plus de personnes auraient accès à des emplois mieux payés et travailleraient moins longtemps, ce qui nous laisserait amplement le temps de profiter de la présence de nos proches et de nous épanouir dans nos communautés.

Nous savons que le temps presse pour effectuer cette grande transition. Les climatologues nous ont annoncé que les actions décisives pour éviter un réchauffement catastrophique de la planète doivent être menées au cours de cette décennie-ci. Ce qui veut dire que les petits pas ne peuvent plus nous mener là où nous devons aller.

Bondir vers l’avant

Alors, nous devons bondir vers l’avant. Ce bond doit commencer par respecter les droits ancestraux et le titre des premiers gardiens de cette terre. Les communautés autochtones ont été aux premières lignes de la défense des cours d’eau, des berges, des forêts et des terres contre l’activité industrielle débridée. Nous pouvons appuyer celles et ceux qui remplissent ce rôle et relancer nos relations avec les populations autochtones en mettant pleinement en application la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Inspirés par les traités qui constituent la base juridique de ce pays et nous enjoignent de partager la terre « aussi longtemps que le soleil brillera, que l’herbe poussera et que l’eau coulera », nous exigeons des sources d’énergie qui ne s’épuiseront jamais, pas plus qu’elles n’empoisonneront la terre. Les avancées technologiques ont mis ce rêve à notre portée. En effet, de récentes études montrent que, dans 20 ans, le Canada pourrait puiser 100 % de son énergie électrique de sources renouvelables (Voir Dialogues pour un Canada vert, Agir sur les changements climatiques, McGill, 2015) ; dès 2050, nous pourrions avoir une économie propre (Voir Jacobson, M. et al., Energy Policy, 2011.).

Nous exigeons que ce changement commence maintenant.

Plus rien ne peut justifier la construction de nouveaux projets d’infrastructures qui nous forcent à continuer d’accélérer le rythme d’extraction des ressources dans les décennies à venir. La nouvelle loi d’airain du développement énergétique doit être : ce dont on ne veut pas dans sa cour ne doit pas se retrouver dans la cour de personne. Cela vaut aussi bien pour les oléoducs, les gazoducs, la fracturation au Nouveau-Brunswick, au Québec et en Colombie-Britannique, l’augmentation du trafic de pétroliers le long de nos côtes que pour les projets des compagnies minières canadiennes partout dans le monde.

Le temps de la démocratie énergétique est venu : nous croyons non seulement qu’il faut de nouvelles sources d’énergie, mais aussi que les communautés devraient, lorsque c’est possible, contrôler collectivement ces nouveaux systèmes de production d’énergie. Pour remplacer les structures de propriété qui servent le profit des entreprises privées et la distante bureaucratie de certains États centralisés, nous pouvons en créer de nouvelles, innovantes, gouvernées démocratiquement, qui fourniraient des salaires suffisants et permettraient de garder dans les communautés, des revenus dont celle-ci ont grand besoin. Et les Autochtones devraient être les premiers à recevoir le soutien pour leurs projets visant à développer les énergies propres. Tout comme les communautés actuellement aux prises avec les lourdes conséquences de l’activité industrielle polluante.

En plus d’éclairer nos demeures, l’énergie ainsi produite redistribuera la richesse, consolidera la démocratie, renforcera notre économie et commencera à guérir les blessures qui datent de la fondation de ce pays.

Le bond vers une économie non polluante ouvre d’innombrables voies vers ce type de solutions qui font de nombreux « gagnants ». Nous voulons un programme universel visant à construire des maisons écoénergétiques et à rénover les demeures existantes en nous assurant que les communautés et quartiers les plus défavorisés seront les premiers à en bénéficier et pourront offrir des formations professionnelles à leurs membres et saisir d’autres occasions de lutter contre la pauvreté de manière durable. Nous jugeons essentiel que les employés des secteurs d’emplois à forte émission de carbone aient accès à une formation et aux ressources adéquates afin qu’ils aient la capacité de contribuer à la mise en place d’une économie énergétique verte. Cette transition devrait impliquer la participation démocratique des travailleurs.

Des voies de trains à haute vitesse, alimentées par des sources d’énergie justes et renouvelables, et un réseau de transport collectif abordable peuvent relier entre elles toutes les communautés de ce pays, au lieu d’un nombre grandissant d’automobiles, de pipelines et de trains explosifs qui nous menacent et nous divisent.

Et comme nous savons qu’il est déjà tard pour faire ce bond vers l’avant, nous avons besoin d’investir dans les infrastructures existantes qui tombent en ruine, afin que celles-ci puissent résister aux phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents.

En finir avec les pensées «fossiles»

Le passage à un système agricole beaucoup plus local et axé sur des impératifs écologiques réduirait notre dépendance aux carburants fossiles, favoriserait la capture du carbone dans le sol, et aiderait à traverser les moments difficiles dans l’approvisionnement mondial, en plus de produire une nourriture plus saine et abordable pour tout le monde.

Nous réclamons qu’un frein soit mis aux accords commerciaux qui donnent aux entreprises le pouvoir de s’ingérer dans les efforts que nous déployons pour reconstruire les économies locales, réglementer les sociétés privées et stopper les activités d’extraction dommageables. Nous voulons rééquilibrer la balance de la justice pour que soient garantis à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, le statut d’immigrant et la protection qui en découle. Compte tenu de l’implication du Canada dans les conflits armés et de sa contribution aux changements climatiques — deux facteurs à l’origine de la crise globale des réfugiés —, nous sommes dans l’obligation d’accueillir davantage de migrants à la recherche de sécurité et des conditions de vie meilleures.

La transition vers une économie qui tient compte des limites de notre terre requiert aussi de développer les secteurs de notre économie qui consomment peu de carbone : ceux des soins, de l’éducation, du travail social, des arts et des services de communications d’intérêt public. Un service de garde universel comme celui du Québec devrait d’ailleurs avoir été implanté dans tout le Canada il y a longtemps. Tout ce travail, dont une grande partie est accomplie par des femmes, est le ciment qui permet aux communautés humaines et résilientes de tenir, et nous aurons besoin que nos communautés soient le plus solides possible, face au cahoteux futur qui nous attend.

Puisqu’une si grande part du travail, qui consiste à prendre soin des autres ou de la planète, est actuellement non rémunérée, nous en appelons à un véritable débat sur l’introduction d’un revenu universel de base. Inventé au Manitoba dans les années 1970, ce solide filet social pourrait permettre qu’aucune personne salariée ne soit forcée, pour nourrir ses enfants aujourd’hui, d’accepter un emploi qui mette en péril l’avenir.

Nous déclarons que l’« austérité » — qui s’en prend systématiquement aux secteurs consommant peu de carbone, comme l’éducation et la santé, tout en affamant les transports publics et en imposant de dangereuses privatisations dans le secteur énergétique — est une forme de pensée fossile qui menace la vie sur Terre.

L’argent nécessaire pour effectuer cette grande transition est accessible, il ne reste qu’à implanter les bons programmes d’action pour libérer ces sommes. Il faut par exemple mettre un terme aux subventions destinées à l’exploitation et à la consommation des énergies fossiles, imposer une taxe sur les transactions financières, accroître les redevances pétrolières, augmenter l’impôt sur le revenu des entreprises privées et des plus riches, instaurer une taxe progressive sur le carbone, couper dans les dépenses militaires. Toutes ces mesures s’inspirent du principe du « pollueur-payeur » et sont très prometteuses.

Renouveau démocratique

Une chose est claire : la pénurie à l’époque où l’on voit s’accumuler des fortunes personnelles inégalées est une crise fabriquée, conçue pour tuer les rêves dans l’oeuf.

Ces rêves sont encore plus ambitieux que ce texte. Nous appelons les gens à former des assemblées municipales partout dans le pays, là où les résidents peuvent se réunir pour définir, de manière démocratique, ce qu’un véritable bond vers la prochaine économie veut dire pour leur communauté.

Cette résurgence, du bas vers le haut, entraînera assurément un renouveau de la démocratie à tous les paliers du gouvernement, et nous mènera rapidement vers un système dans lequel chaque vote compte et où l’argent des grandes entreprises privées est exclu des campagnes politiques. Voilà beaucoup à entreprendre d’un seul coup, mais c’est l’époque dans laquelle nous vivons qui l’exige.

La chute des prix du pétrole a temporairement suspendu la pression qui pousse à extraire des combustibles fossiles à un rythme aussi frénétique que le permettent les techniques à haut risque. Cette pause dans la folie de l’expansion ne devrait pas être perçue comme une crise, mais bien comme un cadeau qui nous a donné l’occasion rare de regarder ce que nous sommes devenus… et de décider de changer.

Alors, nous invitons toutes celles et tous ceux qui se présentent aux prochaines élections à saisir cette occasion et à agir en fonction de cet urgent besoin d’une transformation. C’est notre devoir sacré à l’égard des populations que ce pays a blessées par le passé, à l’égard de celles et ceux qui souffrent inutilement à présent, et à l’égard de tous ceux qui ont droit à un avenir radieux et sûr.

Le temps est venu d’être courageux.

Le temps est venu de bondir vers l’avant.

Ont signé ce texte:
Alanis Morissette
Ann-Marie MacDonald
Ashley Callingbull
Arcade Fire
Avi Lewis
Bruce Cockburn
Charles Taylor
Clayton Ruby
David Suzuki
Denis Villeneuve
Dionne Brand
Donald Sutherland
Ellen Page
George Elliott Clark
Gord Downie
Guujaaw
Hassan Yussuff
Father Jean-Marc Biron
John Ralston Saul
Joseph Boyden
Judy Rebick
Leonard Cohen
Leslie Feist
Bishop Mark MacDonald
Maude Barlow
Michael Ondaatje
Naomi Klein
Neil Young
Nino Ricci
Pamela Anderson
Patricia Rozema
Father Peter Bisson
Philippe Falardeau
Rachel McAdams
Rawi Hage
Robert Bateman
Roy McMurtry
Sarah Harmer
Sarah Polley
Stephen Lewis
Tantoo Cardinal
Tegan & Sara
Thomas King
William Gibson
Yann Martel


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We start from the premise that Canada is facing the deepest crisis in recent memory.

The Truth and Reconciliation Commission has acknowledged shocking details about the violence of Canada’s near past. Deepening poverty and inequality are a scar on the country’s present. And Canada’s record on climate change is a crime against humanity’s future.

These facts are all the more jarring because they depart so dramatically from our stated values: respect for Indigenous rights, internationalism, human rights, diversity, and environmental stewardship.
Canada is not this place today— but it could be.

We could live in a country powered entirely by truly just renewable energy, woven together by accessible public transit, in which the jobs and opportunities of this transition are designed to systematically eliminate racial and gender inequality. Caring for one another and caring for the planet could be the economy’s fastest growing sectors. Many more people could have higher wage jobs with fewer work hours, leaving us ample time to enjoy our loved ones and flourish in our communities.

We know that the time for this great transition is short. Climate scientists have told us that this is the decade to take decisive action to prevent catastrophic global warming. That means small steps will no longer get us where we need to go.

This leap must begin by respecting the inherent rights and title of the original caretakers of this land. Indigenous communities have been at the forefront of protecting rivers, coasts, forests and lands from out-of-control industrial activity. We can bolster this role, and reset our relationship, by fully implementing the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples.

Moved by the treaties that form the legal basis of this country and bind us to share the land “for as long as the sun shines, the grass grows and the rivers flow,” we want energy sources that will last for time immemorial and never run out or poison the land. Technological breakthroughs have brought this dream within reach. The latest research shows it is feasible for Canada to get 100% of its electricity from renewable resources within two decades[1]; by 2050 we could have a 100% clean economy[2].

We demand that this shift begin now.

There is no longer an excuse for building new infrastructure projects that lock us into increased extraction decades into the future. The new iron law of energy development must be: if you wouldn’t want it in your backyard, then it doesn’t belong in anyone’s backyard. That applies equally to oil and gas pipelines; fracking in New Brunswick, Quebec and British Columbia; increased tanker traffic off our coasts; and to Canadian-owned mining projects the world over.
The time for energy democracy has come: we believe not just in changes to our energy sources, but that wherever possible communities should collectively control these new energy systems.

As an alternative to the profit-gouging of private companies and the remote bureaucracy of some centralized state ones, we can create innovative ownership structures: democratically run, paying living wages and keeping much-needed revenue in communities. And Indigenous Peoples should be first to receive public support for their own clean energy projects. So should communities currently dealing with heavy health impacts of polluting industrial activity.

Power generated this way will not merely light our homes but redistribute wealth, deepen our democracy, strengthen our economy and start to heal the wounds that date back to this country’s founding.

A leap to a non-polluting economy creates countless openings for similar multiple “wins.” We want a universal program to build energy efficient homes, and retrofit existing housing, ensuring that the lowest income communities and neighbourhoods will benefit first and receive job training and opportunities that reduce poverty over the long term. We want training and other resources for workers in carbon-intensive jobs, ensuring they are fully able to take part in the clean energy economy. This transition should involve the democratic participation of workers themselves. High-speed rail powered by just renewables and affordable public transit can unite every community in this country – in place of more cars, pipelines and exploding trains that endanger and divide us.

And since we know this leap is beginning late, we need to invest in our decaying public infrastructure so that it can withstand increasingly frequent extreme weather events.

Moving to a far more localized and ecologically-based agricultural system would reduce reliance on fossil fuels, capture carbon in the soil, and absorb sudden shocks in the global supply – as well as produce healthier and more affordable food for everyone.

We call for an end to all trade deals that interfere with our attempts to rebuild local economies, regulate corporations and stop damaging extractive projects. Rebalancing the scales of justice, we should ensure immigration status and full protection for all workers. Recognizing Canada’s contributions to military conflicts and climate change — primary drivers of the global refugee crisis — we must welcome refugees and migrants seeking safety and a better life.

Shifting to an economy in balance with the earth’s limits also means expanding the sectors of our economy that are already low carbon: caregiving, teaching, social work, the arts and public-interest media. Following on Quebec’s lead, a national childcare program is long past due. All this work, much of it performed by women, is the glue that builds humane, resilient communities – and we will need our communities to be as strong as possible in the face of the rocky future we have already locked in.

Since so much of the labour of caretaking – whether of people or the planet – is currently unpaid, we call for a vigorous debate about the introduction of a universal basic annual income. Pioneered in Manitoba in the 1970’s, this sturdy safety net could help ensure that no one is forced to take work that threatens their children’s tomorrow, just to feed those children today.

We declare that “austerity” – which has systematically attacked low-carbon sectors like education and healthcare, while starving public transit and forcing reckless energy privatizations – is a fossilized form of thinking that has become a threat to life on earth.

The money we need to pay for this great transformation is available — we just need the right policies to release it. Like an end to fossil fuel subsidies. Financial transaction taxes. Increased resource royalties. Higher income taxes on corporations and wealthy people. A progressive carbon tax. Cuts to military spending. All of these are based on a simple “polluter pays” principle and hold enormous promise.

One thing is clear: public scarcity in times of unprecedented private wealth is a manufactured crisis, designed to extinguish our dreams before they have a chance to be born.

Those dreams go well beyond this document. We call for town hall meetings across the country where residents can gather to democratically define what a genuine leap to the next economy means in their communities.

Inevitably, this bottom-up revival will lead to a renewal of democracy at every level of government, working swiftly towards a system in which every vote counts and corporate money is removed from political campaigns.

This is a great deal to take on all at once, but such are the times in which we live.

The drop in oil prices has temporarily relieved the pressure to dig up fossil fuels as rapidly as high-risk technologies will allow. This pause in frenetic expansion should not be viewed as a crisis, but as a gift.
It has given us a rare moment to look at what we have become – and decide to change.

And so we call on all those seeking political office to seize this opportunity and embrace the urgent need for transformation. This is our sacred duty to those this country harmed in the past, to those suffering needlessly in the present, and to all who have a right to a bright and safe future.

Now is the time for boldness.

now is the time to leap.

Initiating signatories:
Alanis Morissette
Ann-Marie MacDonald
Ashley Callingbull
Arcade Fire
Avi Lewis
Bruce Cockburn
Charles Taylor
Clayton Ruby
David Suzuki
Denis Villeneuve
Dionne Brand
Donald Sutherland
Ellen Page
George Elliott Clark
Gord Downie
Guujaaw
Hassan Yussuff
Father Jean-Marc Biron
John Ralston Saul
Joseph Boyden
Judy Rebick
Leonard Cohen
Leslie Feist
Bishop Mark MacDonald
Maude Barlow
Michael Ondaatje
Naomi Klein
Neil Young
Nino Ricci
Pamela Anderson
Patricia Rozema
Father Peter Bisson
Philippe Falardeau
Rachel McAdams
Rawi Hage
Robert Bateman
Roy McMurtry
Sarah Harmer
Sarah Polley
Stephen Lewis
Tantoo Cardinal
Tegan & Sara
Thomas King
William Gibson
Yann Martel


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