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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, July 4, 2016

Anticosti Drilled And Fracked With Salmon River Water


Photo: Jeff Bellemare

Anticosti - 30 millions de litres d’eau pour 3 forages

(see my English translation below)

L’eau sera extraite de rivières abritant des saumons en voie de disparition avant d’être rejetée dans le golfe

Publié dans Le Devoir le 4 juillet 2016 |Alexandre Shields

Québec a autorisé le prélèvement de plus de 30 millions de litres d’eau dans des rivières d’Anticosti afin de réaliser les trois premiers forages avec fracturation sur l’île, a appris Le Devoir. La majorité de cette eau sera puisée dans des cours d’eau abritant une population de saumon en voie de disparition. Quant aux eaux usées, elles seront traitées sur place selon une méthode encore inconnue, puis rejetées directement dans le golfe du Saint-Laurent.

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a accepté de préciser, à la suite d’une demande officielle, « les quantités maximales » d’eau pouvant être utilisées pour chacun des trois forages du programme de recherche de pétrole et de gaz de schiste. Ces travaux financés majoritairement par l’État québécois doivent débuter cet été, pour être achevés en 2017.

Un premier forage, nommé « Canard », pourra être réalisé avec 10,57 millions de litres d’eau. Un deuxième, désigné comme le forage « La Loutre », pourrait pomper jusqu’à 11,15 millions de litres d’eau dans une des rivières désignées par le MDDELCC. Enfin, le forage « Jupiter », situé près de la rivière à saumon du même nom, aura droit à un maximum de 9 millions de litres.

Au total, le gouvernement du Québec a donc autorisé le prélèvement de 30 720 000 litres d’eau dans des rivières réputées pour la qualité de leurs eaux. À titre de comparaison, un tel volume équivaut à la quantité nécessaire pour remplir pas moins de 10 piscines olympiques, ou alors un total de 1000 camions-citernes.

Les 30 millions de litres d’eau prévus pour réaliser ces forages ne représentent toutefois qu’une infime partie de l’eau qui serait nécessaire en cas d’exploitation d’énergies fossiles sur Anticosti. Selon les résultats de l’évaluation environnementale stratégique (EES) menée par le gouvernement, « un total d’environ 4155 puits » pourraient être nécessaires pour cette phase, qui durerait plus de 50 ans. Pour chacun, la quantité d’eau nécessaire pourrait atteindre 16 millions de litres, toujours selon les conclusions de l’EES.

Or, les rivières de l’île ne suffiraient absolument pas pour répondre à une telle demande, qui dépasserait les 45 milliards de litres, ou 15 000 piscines olympiques. Le rapport de l’EES publié à la fin du mois de mai suggérait donc « d’envisager l’utilisation de l’eau du golfe du Saint-Laurent », ou encore de recourir au gaz propane.

Rivières à saumon

Au moment d’autoriser les trois forages exploratoires prévus dans le contrat signé par le gouvernement du Québec, le MDDELCC a d’ailleurs indiqué le nom des quatre rivières qui pourront être utilisées pour y pomper de l’eau. Deux d’entre elles, la Jupiter et la Sainte-Marie, abritent des populations de saumon de l’Atlantique. La population de saumons de l’île est considérée comme en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

Le gouvernement Couillard a tout de même autorisé le prélèvement d’eau dans la plus importante rivière de l’île, la rivière Jupiter, qui abrite près de 30 % de tous les saumons d’Anticosti. Cette rivière est très réputée pour la pêche. La Société des établissements de plein air du Québec, qui vante la « limpidité sans égale » de ses eaux, vend d’ailleurs des forfaits de pêche à 6000 $.

Les importantes quantités d’eaux usées des forages seront par la suite traitées directement sur l’île d’Anticosti. L’« autorisation » accordée le 15 juin dernier au nom du ministre de l’Environnement, David Heurtel, précise cependant très peu de choses au sujet du processus de traitement.

Le document indique simplement qu’un « fournisseur » non identifié pour le moment devra exploiter « un système de traitement » pour décontaminer les eaux, qui peuvent contenir plusieurs produits toxiques. Ce système devra notamment pouvoir traiter des eaux usées « chargées en solide » jusqu’à une certaine concentration, qui n’est pas précisée.

Les rejets devront respecter les normes inscrites dans les règles « provisoires » fixées par Québec pour l’exploitation de pétrole et de gaz. Le document ne fait pas mention des dispositions du projet de loi sur les hydrocarbures, qui n’a pas encore été adopté.

Eaux dans le golfe

Si plusieurs éléments concernant le traitement des eaux usées restent à préciser, on sait d’ores et déjà que ces millions de litres se retrouveront ensuite dans le Saint-Laurent. « Les eaux seront rejetées dans le golfe après traitement », a indiqué le MDDELCC, dans une réponse transmise deux semaines après la demande du Devoir.

Selon les coordonnées géographiques inscrites dans l’autorisation accordée au nom du ministre Heurtel, trois points de rejets sont prévus. Tous sont situés sur la rive sud de l’île, reconnue pour la richesse de sa biodiversité marine. Tout indique qu’un point de rejet sera même situé directement dans l’embouchure de la rivière Jupiter. On retrouve à cet endroit une grande concentration d’oiseaux marins, mais aussi de mammifères marins.

Pour le biologiste Sylvain Archambault, de la Société pour la nature et les parcs, la décision gouvernement d’autoriser le prélèvement de 30 millions de litres est une grave erreur.

« Il est inconcevable qu’on permette des prélèvements d’une telle ampleur dans l’habitat du saumon, une espèce menacée de disparition sur Anticosti, et de surcroît dans des rivières au débit déjà très faible, a-t-il fait valoir, à la lumière des informations obtenues par Le Devoir. Qu’en est-il de la responsabilité du Québec face aux espèces menacées de disparition ? »

La rivière Jupiter a été ciblée depuis longtemps « comme territoire d’intérêt pour une aire protégée », a-t-il également rappelé. « Alors qu’Anticosti ne compte que 7,7 % d’aires protégées, bien en deçà de l’objectif de 17 % pour 2020 auquel le Québec a adhéré, le ministère donne clairement préséance à l’industrie pétrolière. »

C’est l’opérateur des travaux sur le terrain, l’entreprise Pétrolia, qui dirigera les opérations au nom de la Société en commandite Hydrocarbures Anticosti. L’État québécois est le principal bailleur de fonds de ce projet d’exploration, avec un investissement minimal de 57,7 millions.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/474713/anticosti-30-millions-de-litres-d-eau-pour-3-forages

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My translation of above article:

Anticosti Island: 30 million liters of water for 3 drilling sites

The water will come from endangered salmon rivers then thrown back into the Gulf of St. Lawrence


Quebec authorized the withdrawal of more than 30 million liters of water from Anticosti rivers for the drilling of the first three wells that will be fracked on the island, learned Le Devoir. The majority of the water will come from rivers with a population of endangered salmon. As for the wastewater, it will be treated on site with a still unknown method then thrown back directly into the Gulf of St. Lawrence.

The Environment Ministry finally accepted to give details, but only after an official request, about the "maximum quantities" of water that could be used for each of the three wells that are part of the search of oil and shale gas research. This work is mostly financed by the Quebec state should start this summer to be completed in 2017.

The first well, called "Canard" - duck- , could be done with 10.57 million of liters of water. The second one, called "La Loutre" - the otter - , could pump up to 11.15 million of liters of water from on of the rivers chosen by the Environment Ministry. Then, the well named "Jupiter", drilled near the salmon river with the same name, will have the right to a maximum of 9 million liters.

In all, the Quebec government authorized the withdrawal of 30,720,000 liters of water from rivers recognized for the quality of their water. In comparison, such a quantity of water is equal to the amount needed to fill 10 Olympic sized pools, or a total of 1,000 tankers.

The 30 million liters of water planned to do the drilling just represent a very small portion of water that will be necessary if ever the exploitation of fossil fuels of Anticosti goes ahead. As per the results of the strategic environmental assessment (EES) done by the government, "a total of about 4155 wells" could be necessary for this stage of the work that could go on for more than 50 years. For each of the wells, the volume of water needed could reach 16 million of liters, as per the EES.

But the island rivers could absolutely not be enough to answer demand that would go beyond 45 billion liters, or 15,000 Olympic pools. The EES report published at the end of May suggested "using water from the Gulf of St. Lawrence", if not, propane gas.

Salmon rivers

When it authorized the three exploratory wells planned by the contract signed by the Quebec government, the Environment Ministry named the three rivers that could be used to pump the water. Two of them, the Jupiter and the Sainte-Marie, have Atlantic Salmon populations. The island salmon is classified as endangered by the COSEWIC.

Still, the Couillard government authorized the withdrawal of water from the most important river of the island, the Jupiter, that holds nearly 30% of all the Anticosti salmon. This river is famous for its fishing. The Quebec society for outdoor activities, the Société des établissements de plein air du Québec, boasting the "unequaled limpidity" of its waters, sells fishing packages for $6,000.

The enormous volumes of wastewater from the drilling will then be treated directly on Anticosti Island. The "authorization" given out on June 15 by David Heurtel, the Environment Minister, mentions very little about the treatment process.

The document simply mentions that for now an unidentified "supplier" will have to put up "a treatment system" to decontaminate the wastewater that could include many toxic products. This system, among other things, will have to be able to treat wastewater "full of solid matter" up to a certain concentration that is not specified.

The discharge will have to respect the standards mentioned in the "provisional" rules established by Quebec for the exploitation of oil and gas. The document does not mention the dispositions of the Bill on hydrocarbons that has not been passed yet.

Gulf waters

If many elements about the treatment of wastewater still need to be clarified, we already know that millions of liters will end up in the St. Lawrence. "The wastewater will be discharged in the Gulf after treatment", says the Environment Ministry in an answer received two weeks after a request from Le Devoir.

As per the geographic coordinates mentioned in the authorization given in the name of Minister Heurtel, three discharge points are planned. All of them are on the south shore of the island, famous for its marine biodiversity. Everything leaves us to understand that a discharge location will even be directly in the estuary of the Jupiter River. Great concentrations of marine birds can be found at this site, and marine mammals also.

Biologist Sylvain Archambault, from the Société pour la nature et les parcs, the government decision to authorise the withdrawal of 30 million liters is a serious mistake.

"It is inconceivable to allow withdrawals of such a magnitude from salmon habitat, an endangered species on Anticosti, and even worse from rivers with already low flows, he says, after learning of the information obtained by Le Devoir. What about Quebec's responsibilities towards endangered species?"

Jupiter River has long been a candidate "as a region of interest for a protected area", he say. "When Anticosti has only 7,7% in protected land, well under the 17% for 2020, the Quebec objective. The Ministry is clearly giving precedence to the oil industry."

It is the on-site operator, Petrolia, that will oversee the operations in the name of the Société en commandite Hydrocarbures Anticosti. The Quebec State is the main financial backer of this exploration project, with a minimal investment of $57.7 million.

1 comment:

  1. Whatever happened to "there is a fracking moratorium in Quebec"????

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