Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, September 1, 2013

Peut-on empêcher un enfant de parler? Le cas des Hallowich



Ma traduction libre d'un reportage d'enquête signé Caitlin Dickson

Une famille de la Pennsylvanie a fait les manchettes quand on a prétendu que les compagnies de fracturations hydrauliques ont bâillonné leurs jeunes enfants. Se pourrait-il que ce soit vrai? Caitlin Dickson veut en savoir plus long sur cette histoire.

Pour quiconque qui vit près d'un (puits de) gaz de schiste, l'histoire de la famille Hallowich de Washington County, en Pennsylvanie, est une histoire bien familière. Cela commence avec un représentant d'une compagnie multi-milliardaire de gaz qui fait une offre d'une somme tentante d'argent en échange des droits miniers de la propriété. Ensuite vient le forage, ensuite des plaintes de maux de tête, de saignements de nez, ou pire. Ensuite les frais légaux. Puis le silence.

Ce qui est inhabituel avec ce cas-ci, c'est ce qui pourrait arriver aux enfants de Chris et Stephanie Hallowich.

Quand les Hallowich ont commencé à se construire sur leur 10 acres de terrain au sud-ouest de la Pennsylvanie, ils n'avaient aucune idée que la maison de leur rêve se retrouverait au-dessus d'un site de l'une des plus importantes opérations de fracturations hydrauliques du pays: le schiste du Marcellus. Une roche sédimentaire qui se trouve à des milliers de pieds sous terre de l'état de New York jusqu'en Pennsylvanie, des parties de l'Ohio, et en Virginie Occidentale, avec ses ressources vieilles de plusieurs millions d'années de décomposition pour générer ce que l'on appelle du gaz naturel, le schiste du Marcellus semble bien parti pour produire environ 550 millions de barils de gaz, et ce seulement pour l'année courante. Dans le cas des Hallowich, c'était le propriétaire précédent de leur terre qui s'était entendu pour exploiter cette ressource souterraine. L'usine de transformation du gaz, la station de compression, les pipelines souterrains, le bassin de décantation de 3 acres scellé par une membrane en plastique, et 4 puits de gaz naturel se sont retrouvés autour de la maison de 2 étages des Hallowich grâce à ces ententes se sont bientôt transformés bien plus en risques pour la santé qu'une plaie au paysage, d'après la famille.

Après s'être opposés à l'industrie de la fracturation hydraulique pendant des années, accusant les commerces qui s'étaient installés sur leur propriété d'avoir contaminé leur air et leur eau, les rendant eux et leurs jeunes enfants malades, et dévaluant leur propriété, les Hallowich ont entamé un procès contre les compagnies Range Resources, MarkWest Energy et Williams Gas/Laurel Mountain Midstream. Sans reconnaître leur responsabilité des revendications de la famille et leur santé, les gazières ont accepté de débourser $750,000 aux Hallowich pour permettre à la famille de déménager, en échange de leurs signatures au bas d'une clause de confidentialité.

De telles ententes ne sont pas des conclusions rares pour ces genres de procès, ni d'avoir les détails de l'entente sous scellés, comme c'est le cas pour celui-ci. Mais 2 années après avoir été refusé l'accès aux audiences de cour des Hallowich, le quotidien Pittsburgh Post-Gazette a demandé que la cour rende publique une transcription et a constaté une irrégularité. En signant l'entente de règlement, il semblerait que Chris et Stephanie non seulement était d'accord pour ne jamais plus parler de forages dans le schiste du Marcellus ou de n'importe quelle des compagnies avec qui ils ont signé l'entente, ils ont aussi promis que leurs enfants de 7 et 10 ans ne parleraient plus de fracturations hydrauliques. À tout jamais.

Deux années après que leur procès ait été réglé, la transcription rendue publique a projeté les Hallowich sous les projecteurs des grands médias nationaux, devenant le symbole des mesures extrêmes que semblent vouloir prendre les corporations pour faire taire leurs adversaires. Au moins l'une des compagnies s'est enclenchée en mode d'opérations pour limiter les dégâts, envoyant une lettre à l'avocat de la famille Hallowich pour insister à dire que contrairement à ce que ce qui s'est dit durant l'audience, la compagnie "n'avait jamais, à aucun moment donné, l'intention de tenir un enfant mineur légalement responsable d'une brèche de cette disposition de l'entente de règlement."

Mais l'intention des compagnies et les impacts réels sur les enfants sont deux choses bien différentes, et les deux continuent d'être chaudement débattues.


***

La fracturation hydraulique, ou fracking, est toujours un vague mystère pour la plupart des gens du pays. C'est probablement le mieux imaginé par ce que le personnage de Matt Damon tente de vendre à une petite communauté agricole de la Pennsylvanie dans le film de 2012 intitulé "Promised Land". Ou c'est ce qui apparemment a permis à un homme du Colorado de mettre le feu à son robinet de cuisine deux ans plus tôt dans le documentaire en nomination pour un Academy Award intitulé Gasland.

Bien que le fracking existe pour bien plus de 65 ans, c'est quand la méthode d'injecter de l'eau, du sable et des produits chimiques dans le sol pour libérer le pétrole des formations géologiques de roc a pris une ampleur industrielle aux É.-U. que le procédé est devenu sujet de reportages. Depuis les 25 dernières années, avec la découverte des schistes riches en gaz et l'introduction du fracking industriel, la production du gaz de schiste est passé de 0% à 23% de toute la production de gaz au É.-U. Ce pourcentage pourrait se gonfler à 49% d'ici 2035, rapprochant les États-Unis de son objectif universel de "terminer notre dépendance au pétrole étranger." Quand le président Obama dit qu'il veut augmenter les exportations de gaz naturel des É.-U., il parle de fracking.

Douglas Shields, un ancien conseiller de la ville de Pittsburgh, qui a voté pour une interdiction de la fracturation hydraulique dans Pittsburgh en 2010, dit qu'il a commencé à recevoir des appels de ses électeurs qui se faisaient offrir de l'argent comptant pour leurs droits miniers en 2008. Shields a été familier avec l'industrie gazière toute sa vie, travaillant d'un bateau dans une région exploité pour son pétrole dans le Golfe du Mexique en 1974 jusqu'à se faire une carrière légale en droit environnemental et régulatrice. Et la Pennsylvanie a une longue historique en forages gaziers. Alors quand les gazières ont promis de ramener les affaires dans un état qui était en déclin depuis la fin de l'ère industrielle, la plupart des gens, tout comme Shields, étaient ravis.

Mais les gens de la Pennsylvanie, ainsi que les gens qui se trouvent au-dessus des schistes gaziers partout au pays, découvriront bientôt que le fracking n'a rien en commun avec ce qu'ils connaissaient auparavant. Quand Stephanie Hallowich et d'autres se sont plaint de maux de têtes et de saignements de nez, et d'eau contaminée, "il était trop tard pour quiconque de faire quoi que ce soit qui soit politiquement efficace," selon Shields.

La recherche des impacts du fracking sur la santé est partagée et relativement restreinte. Selon une publication récente du National Institutes of Health Environmental Health Science, c'est clair pour les scientifiques qui ont étudié le fracking que le procédé émet des produits chimiques dans l'air et possiblement dans l'eau. Ce qui n'est pas clair, c'est la quantité de produits chimiques qui sont relâchés et l'étendue de l'exposition des gens. Au mois de mai passé, l'administration d'Obama avait dévoilé des nouveaux règlements de fracking qui exigent que les compagnies dévoilent quels produits chimiques sont utilisés dans le procédé et d'avoir des plans de gestion préparés pour s'assurer que les liquides contaminés ne se retrouvent pas dans l'eau souterraine. Et bien que certains dans l'industrie pétrolière et gazière comme le PDG de Chevron John Watson se sont prononcés en accord avec des restrictions plus sévères pour le fracking pour mitiger les risques, plusieurs autres continuent de dire que la pratique n'est pas responsable pour les contaminations de l'air et de l'eau, ni des problèmes de santé qui pourraient en découler.

L'avocat Mark Bern estime qu'il y a eu environ entre 50 et 100 procès au civil contre des compagnies gazières tout comme celui des Hallowich, sa firme d'avocats Napoli Bern Ripka Shkolnik LLP de Chicago en a traité environ 40 d’entre eux, et il prédit que le nombre ne peut cesser que croître. "Les litiges ne sont qu'à leur début, en parti parce que tout ces fracturations hydrauliques se sont fait si rapidement partout dans le pays," Bern a dit au The Daily Beast. "Bien qu'il y ait eu beaucoup de contamination, je ne crois pas qu'elle se manifestera avant un autre 10 à 20 ans parce que nous ne boirons pas l'eau de plusieurs des nappes aquifères qui ont été contaminées pour un bout de temps."

***

Est-ce que les enfants des Hallowich sont vraiment bâillonnés? La transcription du procès de la cour révèle que l'audience a été particulièrement confuse sur les implications de l'entente de règlement pour les enfants de Chris et Stephanie Hallowich. Peter Villari, l'avocat de la famille, remarque qu'il n'avait jamais vu une demande de faire taire des personnes d'âge mineur de toutes ses 30 années de carrière légale. Dans la transcription, il demande plusieurs fois à Chris et Stephanie Hallowich si ils comprennent qu'en signant l'entente de règlement, ils pourraient renoncer aux droits du First Amendment (liberté d'expression) de leur enfant, si cela est possible. Ils se demandent comment on peut s'attendre à contrôler ce que leurs enfants disent quand ils ne sont pas supervisés.

James C. Swetz, l'avocat qui représentait Range Resources à l'audience, aurait dit que "les Hallowich sont définis comme étant la famille au complet. C'est de la façon que le contrat a été écrit. C'est l'entente qu'on aurait conclu ensemble." Le juge dit carrément qu'il ne sait pas si des parents pouvaient faire une telle promesse pour leurs enfants, l'étiquetant comme étant une "question de faculté de droit." Swetz reprend de plus belle, précisant, "je prétend que notre position est que cela s'applique à toute la famille. Nous verrions certainement à ce que soit respecté."

Gabe Rottman, un expert de la liberté d'expression de l'union des libertés civiles américaines (American Civil Liberties Union), est préoccupé par la constitutionnalité d'une telle entente de règlement. "Ils ne peuvent pas passer de commentaires sur le schiste du Marcellus, ou du fracking, du tout, à jamais," écrivait Rottman dans un courriel envoyé au The Daily Beast. "À part des problèmes légaux du contrat, j'argumenterais que cela est impossible à rendre exécutoire en tant qu'infraction au First Amendment. Ceci pourrait inclure des paroles qui n'ont rien à voir, ou très peu à voir, avec les clauses de l'entente de règlement entre la compagnie et les Hallowich." Rottman précise aussi que les enfants ont le droit de nier un contrat qui les engage avant qu'ils n'aient atteint l'âge de 18 ans. Il dit que c'est ce qu'ils devraient faire.

Par contre, Bern dit que la réponse à ce dilemme est simple: les enfants Hallowich, comme tous les enfants impliqués dans un procès conclu avec n'importe quelle corporation importante, sont probablement liés par cette entente. Les enfants d'âge mineur ne peuvent pas signer d'entente de règlement, mais ils sont souvent des plaignants dans ce genre de litige, avec leurs parents qui argumentent pour eux que les forages les ont rendus malades ou créé un environnement dangereux pour continuer à y vivre. Des procès, explique Bern, rendent ces cas publics. Alors si les corporations ne veulent pas être des cibles de mauvaise presse ou de procès futurs, ils règleront hors cour et insisteront à avoir une entente de confidentialité. En général, dit-il, ceux qui signent "s'y engagent à tout jamais."

Douglas Shields de Pittsburgh appelle cela "un procédé d'extorsion" mais ajoute, "Je ne blâme personne dans de telles circonstances de prendre l'argent et de se sauver."

***

"Vous me donner la chaire de poule," dit Jane, qui parlait au The Daily Beast à condition qu'elle demeure anonyme, quand on lui demande ce qu'elle pense de l'idée d'empêcher ses enfants de parler de fracking de façon permanente. "Oh, c'est malade de faire çà." Elle dit que elle, son mari et leurs deux enfants sont assez chanceux d'être parti de là.

Ils n'ont pas loué leur propriété aux gazières qui sont venues dans leur petite ville au Colorado parce qu'ils ne possédaient pas les droits miniers de leur propriété. Mais c'est leurs voisins qui les possédaient. Et 2 semaines après le début des fracturations sur la terre à côté de leur maison, Jane dit que "notre eau est devenue mauvaise."

Jane et son mari ont entamé un procès contre la compagnie de forage qui avait payé les voisins pour fracturer sur leur terre, avançant que les émanations aériennes et les produits chimiques qui émanaient des tours de forage de la compagnie étaient la cause des saignements de nez, des pertes de conscience, des irritations cutanées, des toux continuelles et d'autres maladies dont souffraient la famille. Leur cas avait été rejetée par la cour originalement, mais le mois passé, avec l'aide de la firme d'avocats de Bern, ils ont gagné la chance d'aller en rappel. Et ils n'ont pas été obligés de signer une clause de confidentialité, bien qu'elle connaisse des personnes qui ont été obligées de le faire.

Bien que Jane est certaine qu'elle et sa famille ne sont pas plus malades depuis qu'ils ont dû faire une expulsion constructive (quand une résidence est déclarée comme étant inhabitable) et déménager dans une autre ville, elle dit que leur santé en souffre encore. "Je suis vraiment inquiète pour l'avenir de nos enfants, à cause des matières auxquels ils ont été exposés," dit-elle. C'est quand même difficile pour elle de dire ce qu'elle aurait fait à la place des Hallowich. "Nous avons toujours dit dès le début que nous laisserions les gens savoir ce qui se passe pour que cela arrive à moins de personnes que possible," dit-elle.

***

Cela fait des semaines que les transcriptions de cour des Hallowich sont publiques, et le directeur des communications de Range Resources Matt Pitzarella s'objecte vigoureusement de la façon que l'histoire s'est déroulée. "Pour être bien clair, l'entente de règlement n'a jamais été conçue pour être imposée à des enfants d'âge d'école primaire," il écrivait dans un courriel envoyé au The Daily Beast. "L'entente de règlement commence par mentionner le noms des enfants une seule fois, parce qu'ils ont été nommés dans les dossiers du procès. Mais en matière de l'entente sur la propriété, de la confidentialité, et ces choses font clairement référence aux parents."

Pitzarella se réfère aux commentaires de Swetz quand il dit que l'ordre devrait s'appliquer à la famille au complet et soit respecté comme étant "une de plusieurs faite par un ancien avocat de Range, qui nous a jamais averti des problèmes entourant la question des enfants. Quand nous l'avons appris, nous avons immédiatement envoyé une lettre à l'avocat des plaignants." Swetz n'est plus employé par la firme prestigieuse K&L Gates, où il travaillait quand se déroulait l'audience des Hallowich. Il ne représente plus non plus Range Resources. Quand on lui demande si la conclusion du cas y a quelque chose à voir, Pitzarella répond, "Nous étions insatisfaits sur plusieurs aspects dont l'entente de règlement s'est déroulé." Le The Daily Beast a tenté plusieurs fois sans succès de rejoindre Swetz. (Les demandes faites auprès de Williams Gas/Laurel Mountain Midstream n'ont pas abouti non plus. MarkWest Energy préfère ne pas faire de commentaires."

Villari, l'avocat des Hallowich, ne nie pas avoir reçu la lettre, mais n'y croit rien. "Il n'y avait aucun doute par tous les partis impliqués que la minute que Swetz ait ouvert la bouche, il parlait au nom de Range. Il a fait ce qu'on lui a demandé de faire, son travail." Villari dit qu'il a envoyé une lettre en réponse à Range Resources, MarkWest Energy et Williams Gas/Laurel Mountain Midstream, les compagnies impliquées dans l'entente de règlement originale, les invitant tous à une stipulation conjointe qui retirerait l'ordre de bâillonnement aux enfants. Personne n'a répondu. Encore pire, à part de Range Resources, les autres défendants de l'entente, tout comme les Hallowich, ont gardé le silence."

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

"Can You Silence a Child? Inside the Hallowich Case
by Caitlin Dickson

A Pennsylvania family made national headlines when it was alleged that fracking companies put their young children under a gag order. Could it really be? Caitlin Dickson digs into the case.

For anyone who lives near a natural gas shale, the story of the Hallowich family of Washington County, Pennsylvania, is a familiar one. It begins with a knock on the door from a representative from a multi-billion dollar natural gas company offering an enticing sum of money in exchange for the mineral rights to the land. Then comes the drilling, followed by reports of headaches, or nosebleeds, or worse. Then the legal fees. Then silence.

What’s not familiar in the case is what may have happened to Chris and Stephanie Hallowich’s children.

When the Hallowiches began building on ten acres of land in southwestern Pennsylvania, they had no idea their dream home would sit atop the site of one of the biggest fracking operations in the country: the Marcellus Shale. A sedimentary rock that runs thousands of feet below ground from upstate New York through Pennsylvania, parts of Ohio, and into West Virginia, its millions of years’ worth of decomposition creating so-called natural gas, the Marcellus Shale is currently on track to produce about 550 million barrels of gas this year alone. In the Hallowiches' case, it was the previous owner of their property who had cut several deals to cash in on this underground resource. The gas processing plant, compressor station, underground pipelines, three-acre plastic-lined holding pond, and four natural gas wells that sprouted up around the Hallowiches’ two-story house as a result of these deals soon became more health hazard than eyesore, the family says.

After opposing the fracking industry for years—accusing the businesses that had set up shop on their land of contaminating their air and water, making them and their small children sick, and devaluing their property—the Hallowiches sued the companies Range Resources, MarkWest Energy and Williams Gas/Laurel Mountain Midstream. Without accepting responsibility for the family’s health claims, the gas companies agreed to pay the Hallowiches $750,000 so that the family could move out—in exchange for their signatures on a non-disclosure agreement.

Such agreements aren’t uncommon outcomes for these types of suits, neither is having the details of the settlement sealed, as this one was. But two years after being barred from attending the Hallowiches’ settlement hearing, the Pittsburgh Post-Gazette requested that the court release a transcript and discovered something odd. By signing the agreement, it appeared that Chris and Stephanie were not only promising never to speak about Marcellus Shale gas drilling or any of the companies with which they settled—they were also ostensibly vowing that their 7 and 10-year-old children would keep their mouths shut about fracking. Forever.

Two years after their suit was settled, the unsealed transcript thrust the Hallowiches into national news headlines, symbolizing the apparent lengths to which corporations would go to keep adversaries quiet. At least one of the companies jolted into damage control mode, sending a letter to a Hallowich family lawyer insisting that, contrary to what was said in the hearing, it "has never, at any time, had the intention of seeking to hold a minor child legally accountable for a breach of that provision of the settlement agreement.”

But the companies' intention and the actual effect on the children are two different things—both of which continue to be debated.

***

Hydraulic fracturing, or fracking, is still somewhat of a mystery to most of the country. It’s probably best identified as what Matt Damon’s character tries to push on a small Pennsylvania farming town in the 2012 film Promised Land. Or it’s what (arguably) caused a Colorado man to light his tap water on fire two years earlier in the Academy Award-nominated documentary Gasland.

Though fracking has been around for well over 65 years, it wasn’t until the method of injecting water, sand, and chemicals into the ground to break up oil and rock formations was introduced on an industrial scale in the U.S. that the process became newsworthy. In the past 25 years, with the discovery of gas-rich shales and the introduction of industrial fracking, shale gas production has gone from zero to 23 percent of all U.S. gas production. That percentage is predicted to balloon to 49 percent by 2035, moving the U.S. closer to its universally endorsed goal of “ending our dependence on foreign oil.” When President Obama says he wants to boost natural gas exports from the U.S., he’s talking about fracking.

Douglas Shields, a former Pittsburgh City Councilman who passed a ban on fracking for Pittsburgh in 2010, says he first started getting calls from constituents who’d been offered cash for their mineral rights in 2008. Shields had been around the gas industry his entire life—from working on an oil field boat in the Gulf of Mexico in 1974 to building a legal career in environmental and regulatory law—and Pennsylvania has had a long history of gas drilling. So when gas companies promised to bring business back to a state that had been in decline since the end of the industrial era, most people, including Shields, were excited.

But Pennsylvanians, as well as people sitting on natural gas shales around the country, would soon discover that fracking is unlike anything they’d ever encountered before. By the time Stephanie Hallowich and others complained of headaches and nosebleeds and contaminated water, Shields says, “it was too late for anyone to do anything politically effective.”

The research on the health impacts of fracking is mixed and relatively limited. According to a recent National Institutes of Health Environmental Health Science podcast, it’s clear to scientists who’ve studied fracking that the process emits chemicals into the air and possibly water. What’s unclear is the amount of chemicals that are released and the extent to which people might be exposed. Back in May the Obama Administration unveiled new fracking regulations that require companies to disclose which chemicals are used in the process and to have management plans in place to ensure that contaminated liquids don’t make their way into groundwater. And while some in the oil and gas industry like Chevron CEO John Watson have come out in favor of stricter fracking restrictions to mitigate risks, many others maintain that the practice is not responsible for air and water contamination or the health issues that could cause.

Attorney Mark Bern estimates that there have been somewhere between 50 and 100 civil lawsuits against natural gas companies just like the Hallowiches’—his Chicago-based firm Napoli Bern Ripka Shkolnik LLP has handled about 40 of them—and he predicts that number will only continue to grow. “The litigation is still very young, partially because all of this fracking has happened so fast throughout the country,” Bern told The Daily Beast. “Even though there has been a lot of contamination, I don’t believe it will really manifest itself for another 10 to 20 years because we won’t be drinking water from many of the aquifers that have been contaminated for that long.”

***

Have the Hallowich kids really been gagged? The court transcript in the case reveals a hearing wrought with confusion over the settlement’s implications for Chris and Stephanie Hallowich's children. Peter Villari, the family’s attorney, notes that he has never seen a request to silence minor in his 30 years of practicing law. In the transcript, he repeatedly asks Chris and Stephanie Hallowich if they understand that by signing the agreement they may be giving up the First Amendment rights of their child—if that’s possible. They question how they were to be expected to control what their children say when out from under their supervision.

James C. Swetz, the attorney representing Range Resources at the hearing, is quoted saying that “the Hallowiches are defined as the whole family. That’s the way the contract has been written. That’s what we’ve agreed to.” The judge states flatly that he doesn’t know whether parents could make such a promise on behalf of their children, calling it “a law school question.” Swetz doubles down, clarifying, “I guess our position is that it does apply to the whole family. We would certainly enforce it.”

Gabe Rottman, a free speech expert at the American Civil Liberties Union, is concerned about the constitutionality of such an agreement. “They can’t comment on Marcellus Shale or fracking at all, ever,” Rottman said in an email to The Daily Beast. (Emphasis his.) “Aside from the contract law issues, I would argue that’s unenforceable as a violation of the First Amendment. This would cover speech that has little or nothing to do with the terms of the agreement between the company and the Hallowiches.” Rottman also pointed out that children have the right to disaffirm a contract they’re entered into before they turn 18. He says they should do that.

Bern, however, says the answer to this question is simple: the Hallowich kids, like all children included in a lawsuit settled with any kind of major corporation, are most likely bound by the agreement. Minors can’t sign settlements, but they are often plaintiffs in these types of suits, with their parents arguing for them that drilling made them sick or created an unsafe environment for them to live. Trials, Bern explained, make cases public. So if corporations don’t want to open themselves up to bad press or future lawsuits, they will settle out of court and insist on a non-disclosure agreement. Generally, he said, those who sign “are bound forever.”

Pittsburgh’s Douglas Shields called this “an extortion process” but added, “I don’t blame anyone in these circumstances for taking the money and getting the hell out.”

***

“You’re giving me goose bumps,” says Jane, who spoke to The Daily Beast under the condition of anonymity, when asked about the idea of permanently prohibiting her two children from talking about fracking. “Oh, that’s sick.” She says she, her husband, and their two kids were lucky enough to get the hell out.

They didn’t lease their land to the gas company that came to their small Colorado town because they didn’t own the mineral rights to their property. But the neighbors did. And two weeks after fracking began on the land around her house, Jane says, “our water went bad.”

Jane and her husband sued the drilling company that had paid the neighbors to frack on their land, claiming the fumes and chemicals emitted by the company’s rigs had caused the family nosebleeds, blackouts, rashes, constant coughing, and other illnesses. Their case was initially dismissed, but just last month—with the help of Bern’s firm—they won an appeal. And they didn’t have to sign a non-disclosure agreement—though she knows people who’ve had to.

While Jane is certain that she and her family haven’t gotten any sicker since they had to do a constructive eviction—in which a home is declared uninhabitable—and move towns, she says their health is still suffering. “I’m really worried about our children’s future, what they’ve been exposed to,” she said. Still, it’s hard for her to say what she would have done in the Hallowiches’ position. “We’ve always said from day one we want to let people know what’s happening so it happens to as few people as possible,” she said.

***

It’s been weeks since the Hallowiches’ court transcripts were released, and Range Resources's communications director Matt Pitzarella objects strongly to the way the story has played out. “To be very clear, the agreement was never intended to be applied to the elementary school aged children,” he wrote in an email to The Daily Beast. “The agreement begins by mentioning the names of the children only once, because they were named in the lawsuit. But matters like the real estate covenant, nondisclosure, and those matters are all clearly in reference to the parents.”

Pitzarella referred to Swetz’s comment that the order would apply to the entire family and be enforced as “one of several made by a former outside counsel to Range, who never informed us of the questions surrounding the children. When we learned of it, we immediately sent a letter to the plaintiff’s attorney.” Swetz is no longer employed by the prestigious law firm K&L Gates, where he was working at the time of the Hallowich hearing. He’s also no longer representing Range Resources. When asked if the outcome of the case had anything to do with this, Pitzarella replied, “We were unsatisfied with many aspects of the handling of the settlement.” The Daily Beast made multiple unsuccessful attempts to reach Swetz. (Requests to Williams Gas/Laurel Mountain Midstream were unreturned as well. MarkWest Energy declined to comment.)

Hallowich lawyer Villari doesn’t deny receiving the letter, but he isn’t buying any of it. “There was no doubt in anyone’s mind that the moment [Swetz] opened his mouth he was speaking on Range’s behalf. He did what he was hired to do.” Villari said that he sent a letter in response to Range Resources, MarkWest Energy and Williams Gas/Laurel Mountain Midstream—the companies involved in the original settlement agreement—inviting all of them to enter into a joint stipulation withdrawing the gag order against the children. No one has responded. In fact, other than Range Resources, the rest of the defendants in the agreement have, like the Hallowiches, remained silent. "

Link: http://www.thedailybeast.com/articles/2013/09/01/can-you-silence-a-child-inside-the-hallowich-case.html

No comments:

Post a Comment